Leitmotiv du Président, il faut réformer, réformer tout, réformer vite, réformer à moindre coût…J’ai tenté de lister quelques réformes dont on parle le plus : Suppression de la taxe professionnelle et réforme de la fiscalité locale, Réforme des Collectivités Territoriales, Réforme de l’administration Territoriale, Réforme de l’hôpital, Réforme du Lycée, Réforme des Retraites…
Réformes tous azimuts, réformes dont on parle beaucoup, réforme dont on parle peu…et pourtant…
Partout ça dérape, partout le dialogue social est rompu. Mais le Gouvernement est bien trop occupé pour entendre la rue. Hier Les agriculteurs étaient là…

Propos recueillis dans le Figaro :
« Ne supportant plus la pression des fournisseurs ou celle de leur banquier, les paysans, pour échapper à leur enfer quotidien, commettent parfois l'irréparable. Comme ce producteur de céréales de 55 ans qui s'est donné la mort la semaine dernière en Dordogne. Rien qu'en Basse-Normandie, la MSA (Mutualité sociale agricole) a recensé neuf décès d'agriculteur par suicide sur les trois premiers mois de 2010. Malheureusement le sujet reste tabou et la MSA dit ne pas consolider ces données au niveau national. Seul le Centre d'épidémiologie sur les causes médicales de décès, le Cepidc, dépendant de l'Inserm, recense officiellement les statistiques dans ce domaine mais avec plus de trois ans de décalage et seulement dans la tranche d'âge 25-59 ans.
Seule certitude : les agriculteurs se suicident plus que les autres professions. «Le taux de suicide des agriculteurs exploitants est le plus élevé des catégories socioprofessionnelles, à 32 pour 100 000, contre 28 pour 100 000 chez les ouvriers et 8 pour 100 000 pour les professions intellectuelles supérieures», indique un porte-parole du Cepidc. De son côté, l'Apli (Association des producteurs de lait indépendants) avance le chiffre de 800 suicidés en 2009 mais, d'après les recoupements et l'avis des spécialistes, le chiffre d'environ 400 suicidés, soit en moyenne plus d'un par jour, est plus proche de la réalité.»

Le monde du travail va mal, le monde du travail souffre et d’après vous, comment réagit le gouvernement, par une réforme encore : celle des services de santé au travail …On en parle pas trop de celle là, faut dire qu’on ne peut pas parler de tout. Si les médias se sont emparés du sujet des suicides à France Télécom, c’est pour un temps…pour un temps seulement… Oui vous savez, entre la poire et le fromage, entre la BURKA et la Vie Sexuelle Des Bleus.
« Les services de santé au travail sont encore les seuls lieux où il est encore possible de manifester sa souffrance, de dire sa « difficulté à tenir » ou à ne « plus y arriver », de confier combien on a le sentiment d'être malmené, voire maltraité.
L'équipe médicale peut alors aider les intéressés à en démêler les enjeux, à en mesurer les répercussions sur leur santé et à mieux appréhender les possibilités qui leur sont ouvertes.
Portée de façon exigeante, cette élaboration peut déboucher, hors du cabinet, sur une expression publique qui respecte les fragilités des acteurs concernés et contribue à la construction de compromis moins coûteux. » http://www.miroirsocial.com/actualite/reforme-des-services-de-sante-au-travail-un-projet-contreproductif
Cette réforme, sous le prétexte de la pénurie des médecins du travail, va entrainer pour les professionnels de santé, comme dans les hôpitaux, leur mise sous la tutelle des directions d’entreprise.
Il s’agit de la mort de toute réelle prévention en santé au travail. Il s’agit de « démédicaliser » la seule spécialité dont l’objet est le lien entre la santé et le travail. Il s’agit de prendre prétexte de la pénurie (réversible) de médecins du travail en les remplaçant par des infirmiers alors que ceux-ci ne peuvent pas se substituer aux médecins et qu’ils n’ont pas de statut protégé. I
La Confédération Générale des Cadres (CFE-CGC) a adressé à M. Eric Woerth en sa qualité de Ministre du Travail une lettre ouverte en date du 26 avril 2010 pour dénoncer les orientations de la réforme de santé au travail
Jusqu’où ira-t-on dans la déshumanisation du travail ??? Au secours !