Mêmes sources.
"Parallèlement, des actions de sabotage se développent, sous diverses formes, notamment lenteurs administratives, mauvaises réparations et lenteurs de celles-ci, sabotages de lignes téléphoniques ou de câbles électriques alimentant les installations de la Wehrmacht. Ces sabotages ne sont pas de même nature mais tous visent à nuire directement à l'occupant. Les lenteurs administratives en sont une forme difficile à détecter, particulièrement fréquentes dans certains secteurs clés comme les PTT. Par exemple, dans l'Orne, sous prétexte d'insuffisance de personnel, la création de lignes téléphoniques est reculée d'un an; dans le Loiret, le directeur, l'ingénieur en chef et l'inspecteur retardent de plusieurs mois l'étude et la réalisation des travaux demandés par les Allemands. Les sabotages de l'année 1940 sont généralement le fait d'individus isolés : c'est le cas pour celui des lignes téléphoniques ou de câbles électriques à Rennes en septembre 1940, dont l'auteur - Marcel Brossier - est arrêté et fusillé le 17 septembre 1940, ou à Saint Nazaire en septembre 1940 avec les mêmes conséquences. Ce type de sabotage suscite des réactions plus vives : outre l'exécution de leurs auteurs lorsqu'ils sont découverts, l'occupant inflige des amendes et fait garder certains points stratégiques par des civils français, qui deviennent dès lors des otages potentiels. En plus de ces sabotages individuels, d'autres, de même importance (faute de moyens), sont à la fin de l'automne 1940, systématiquement effectués par les groupes de l'Organisation spéciale (OS) du parti communiste -en tous cas en Bretagne. Petit à petit se constituent des groupes de sabotage, communistes ou non, qui dès la fin de 1940 sont opérationnels. Ils se développent en 1941 et les années suivantes et étendent leurs actions. Deux types d'intervention sont à noter pour une même action : individuelle par obligation ou faute de mieux; collective dans une perspective tout aussi réfléchie que la première mais avec cette fois le sentiment d’œuvrer pour une cause commune, prévue comme devant se répéter et non plus avec un caractère aléatoire car ponctuel. "