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Billet de blog 8 août 2014

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Le serment du jeu de paume.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Titre : « Le Serment du Jeu de paume », esquisse.

Auteur : Jacques-Louis David (1748-1825).

Date de création : 1791
Date représentée : 20 juin 1789
Dimensions : Hauteur 66 cm - Largeur 101.2 cm
Technique et autres indications : plume et encre brune, avec reprises en certains endroits à la plume et encre noire, lavis brun et rehauts de blanc sur traits de crayon
Lieu de Conservation : Musée national du château de Versailles. 

Ce dessin préparatoire est exposé au Salon de 1791.  Il représente l'unité, alors que la révolution continue. David est le peintre de la Révolution, ce tableau espéré  en est le miroir. Son intérêt historique majeur est qu'il ne pourra être terminé.

 En 1791, date de la création du « Serment du jeu de paume », la situation politique est tendue, la noblesse a refusé le compromis, le peuple pousse, les monarchies menacent.

 A l’époque du serment, deux ans plus tôt, le contexte politique est différent. L’événement est que le Tiers-Etat transforme les États généraux en Assemblée nationale. Le 17 juin, l’Assemblée nationale est proclamée, sur proposition de l’abbé Sieyès, par le Tiers et quelques curés. En réaction, le roi fait fermer la salle des Menus Plaisirs, où les députés se réunissent. Le 20 juin, les députés se retrouvent dans une autre salle de Versailles, au Jeu de Paume, où ils font le serment «de ne jamais se séparer et de se rassembler partout où les circonstances l'exigeraient, jusqu'à ce que la constitution du royaume fût établie et affermie par des fondements solides».

 En 1790, David commence son tableau. La Fête de la Fédération a été un succès. On peut penser que la révolution est terminée. Avec le roi. Avec le cens.

Mais elle continue. Les tensions sont fortes et nombreuses. Il y a Varennes, les émigrés, les réfractaires, les monarchies européennes. La contre-révolution s’affirme. En face, la mobilisation populaire continue. La République est évoquée.

Mirabeau (correspondance secrète avec le roi, conseils rémunérés), Barnave et les Feuillants (fable de l’enlèvement du roi) s’éloignent de la révolution. Ils sont sur le tableau. Ils en étaient les principaux commanditaires. Bailly est au centre de l’œuvre, lisant le serment. Il enverra la garde faire feu sur les patriotes le 17 juillet 1791 (une cinquantaine de morts), au Champ-de-Mars. Mounier, le monarchien, avait émigré : il avait été sorti du tableau. Sorti du pays, sorti de la révolution, il est sorti du tableau. Mirabeau, sa traîtrise apparue, sera sorti du Panthéon.

L'oeuvre est en effervescence, reflet de la révolution. On s'en doutait, car en bas, à gauche, le peuple essaye d'entrer : il veut le suffrage universel.

Le tableau ne sera jamais terminé.

David sera le peintre de l'Empire.

Son élève, François Gérard, sera "le peintre des rois", Louis XVIII et Charles X.

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