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Billet de blog 2 mai 2012

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Mieux vaut perdre les élections que de perdre son âme.

Deux candidats se mettent au service des entreprises, des multinationales et des banques même les plus spéculatives, il y en a un de trop. Le ralliement, lors de cette présidentielle, de ceux qui à gauche veulent protéger la population à une politique néo libérale dite socialiste est historique. Le front de gauche ne peut plus prétendre vouloir protéger les français lorsqu'il leurs demande d'élire un président qui en suivant les décisions européennes des pays du nord se privera des recettes permettant cette protection. De même en matière de démocratie, de république, il ne pourra faute de moyens pour restaurer l'égalité que pratiquer une politique aussi inégalitaire qu'autoritaire. L'alternance n'est qu'une illusion. Les conditions d'existence précèdent la conscience comme les contraintes de gouvernement conditionnent la manière de gouverner.

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Deux candidats se mettent au service des entreprises, des multinationales et des banques même les plus spéculatives, il y en a un de trop. Le ralliement, lors de cette présidentielle, de ceux qui à gauche veulent protéger la population à une politique néo libérale dite socialiste est historique. Le front de gauche ne peut plus prétendre vouloir protéger les français lorsqu'il leurs demande d'élire un président qui en suivant les décisions européennes des pays du nord se privera des recettes permettant cette protection. De même en matière de démocratie, de république, il ne pourra faute de moyens pour restaurer l'égalité que pratiquer une politique aussi inégalitaire qu'autoritaire. L'alternance n'est qu'une illusion. Les conditions d'existence précèdent la conscience comme les contraintes de gouvernement conditionnent la manière de gouverner.

Le pari de la droite, c'est qu'en pratiquant une politique vraiment libérale ôtant toute protection sociale et toute contrainte dans la liberté du capital vis à vis du travail l'on peut obtenir une relance à l'américaine, alors que c'est l'existence de la FED aux USA qui permet de soutenir une reprise partielle, laissant dans une misère noire ceux qui n'ont aucune protection sociale. Cette option qui pourrait fonctionner si notre société avait basculé dans un autre système de valeurs de référence n'est que pur voeu pieux rattrapé immédiatement par l'antiagonisme des réalités de la crise et de la contrainte de ne pas en faire trop au risque de voir le pays se bloquer et se braquer.

Le pari de la gauche qui depuis le congrès de Toulouse de 1985 adhère aux principes libéraux est de mener une politique d'austérité lissée dans le temps grâce à l'interventionisme de la BCE y compris dans un plan de relance, avec des efforts plus équitablement répartis. Or cette politique monétaire crée de l'inflation et de la stagflation. Et la paupérisation équitable n'est pas un lendemain porteur, ce qui ouvre la porte au danger fasciste.

Ouvrir grande les portes du pouvoir aux fascistes ne sera donc pas le plus petit des paradoxes des supporters de la gauche et de ses valeurs républicaines.

Le prix social à payer pour les plus exposés serait alors d'autant plus dur.

Aucun des deux n'envisage le crash à venir qui déclenchera le remboursement des spéculateurs via les CDS alors que les banques chargées d'émettre ces assurances sur les risques spéculatifs n'ont pas de provisions suffisantes pour y faire face, entraînant le crash ultime.

Ce crash est inévitable puisque l'on sait pertinemment que la grèce ne pourra faire face à ses emprunts, que l'espagne a ses banques privées au bord du gouffre et que le seul rempart en ce cas c'est l'Etat, ce qui revient à hélléniser l'espagne.

Entretemps ce que font les spéculateurs c'est d'acheter ces obligations pourries avec une décote de 30% pour les refourguer aux banques et les banques à la BCE avec un bénéfice de 13%. La BCE prêtant de l'argent à partir de valeurs présentées en garantie qui n'en ont plus ou très peu.

Dès lors la BCE devient une bad bank pourrie d'actions et d'obligations pourries ce qui mine sa capacité d'emprunter sur le marché international.

L'inéluctable est l'asphyxie de la BCE, son incapacité à émettre de la monnaie correspondant à de la vraie valeur et conséquemment une explosion de l'inflation qui ne traduit ni plus ni moins que le différentiel entre la valeur nominale et la valeur réelle de la  monnaie.

Le détail dans tout ça est que les deux présidents quelques soient leurs politiques économiques et sociales sont exposées pareillement, qu'aucun n'a de solution, que personne sur la gauche de la gauche n'a d'alternative à part élire un président qui joue le jeu des marchés jusqu'à leur écroulement et protester démocratiquement pendant cinq ans d'avoir un président pratiqueant une telle politique.

Ne se souciant aucunement des problèmes macro-économiques ni de la protection de citoyens qui les élisent, les deux candidats naviguent sur des problèmes de politique intérieure, de répartition fiscale, de justice sociale, de laïcité, de valeurs symboliques républicaines.

Mediapart qui dans ses analyses économico-financières préconise à juste raison l'annulation de la dette comme seule solution, estime qu'on peut batîr un chateau sur du sable, puisqu'il fait croire que l'alternance nous apportera au moins un souffle démocratique et républicain dans ce contexte.

Ce pari de Mediapart consiste à évacuer ce qui permet une politique pour ne retenir que la volonté des hommes porteurs de valeurs, démocratiques, républicaines, de transparence, et surtout imbues d'égalité. Le déterminisme enterré pour cause d'urgence anti-autoritaire par le philosphe Plenel, un grand moment dans l'histoire de la philosophie, comme quoi l'indignation est le contraire de la réflexion.

La volonté des hommes va se heurter très vite à la nécessité de tailler à la hache dans les dépenses publiques, dans la protection sociale et partant celle de la ville alors qu'il n'est pire source de conflits et d'inégalités que la répartition géographique actuelle de l'immigration.

Les passe-droits exploseront, puisqu'échapper à la règle deviendra de plus en plus nécessaire pour les milieux économiques.La fracturation hydraulique pour extraire le gaz de schiste deviendra grande cause de l'indépendance nationale, les grandes compagnies niant déjà qu'elle soit source de pollution. A circonstances exceptionnelles, mesures et revenus exceptionnels. L'état d'exception deviendra la règle y compris dans le libre exercice de l'expression démocratique et de la liberté d'être informé librement.

Gageons donc que le pari inverse est le plus sûr car le pire est toujours certain,surtout avec ces forces économiques et financières si puissamment à l'oeuvre.

Et le pire a commençé avec la volonté de François Hollande d'instaurer de la proportionnelle pour les législatives. Il en sortira un gouvernement d'union nationale dirigée par l'austère Bayrou représentant les 54 % des votants du premier tour qui ne veulent pas remettre en cause les fondamentaux économiques. L'unité des élites ayant été faites ne restera alors qu'à réprimer et trainer en justice toute velleïté de contestation, y compris journalistique,  le pouvoir imposant légitimement sa politique au peuple sans que celui-ci ne puissse réagir, au besoin on lui enverra les crs et garde mobiles pour lui rappeler les règles démocratiques du système de délégation élective. L'intérêt général commandera de piloter l'état au pas de charge même si pour celà il faut écraser les résistances internes.

Pour le reste ceux qui auront voté françois hollande pour sauvegarder ce qu'il reste du service public n'auront qu'à s'en prendre à eux-mêmes.

Une fois de plus, les nouveaux déçus de la gauche créeront des media pour expliquer qu'ils ne pouvaient pas savoir et qu'ils n'ont jamais voulu ça. 

Que restera-t-il de légitimité à la droite et à la gauche au bout de cinq ans, rien, une voie royale s'ouvrant pour les extrêmes, la haine de l'autre politiquement et "racialement" devenant la norme.

Enterrer toute renaissance du socialisme en le conservant sous sa forme anti-sociétale actuelle, tout en enterrant une droite honnie, voilà ce à quoi aboutira ce vote, à moins de république, de libertés et de démocratie, que ce soit d'ici cinq ans ou dans cinq ans importe peu.

Mediapart et ses lecteurs dans leur grande majorité en auront créé les conditions, rattrapés qu'il seront par cette vérité historique très simple que ce sont les conditions d'existence qui prédéterminent la conscience et non l'inverse, et donc que les projets économiques sont plus déterminants pour l'avenir que n'importe quel projet républicain, eux qui justement devraient le savoir puisqu'il subissent cette crise politique et économique du fait même de la dissolution du socialisme moderne dans le libre échange et la libre circulation des capitaux que le PS initialement instauré. Que Mediapart l'ait courageusement établi sans en tirer de conséquences me laisse interrogatif.

L'histoire bégaie et surtout ses acteurs réclamant à ceux-là mêmes qui ont créé leurs malheurs de les en sortir tels des enfants battus se rapprochant de leurs bourreaux pour l'amadouer et en éviter le courroux.

Proner l'alliance du capital et du travail, caractéristique principale du fascisme tout en en refusant ce qui en découle nécessairement: la disparition des valeurs et des institutions démocratiques, puisque il n'est plus besoin de mediation, c'est ce que Mediapart aura mis en oeuvre. Des meilleures intentions du monde ne découlent pas forcément les meilleurs actes. Ce quinquennat nous le démontrera.

Mais j'oubliais ce soir il fallait commenter le débat entre les deux candidats, c'était là le plus urgent.

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