Mon chat agonise, j'en suis bouleversé, au point de ne pas être venu à mon établissement lorsque Fabrice Arfi y est venu....c'est dire.
Je l'ai veillé jusqu'à 4h du matin cette nuit, je n'arrive pas à admettre son départ, sa souffrance, l'obligation de l'euthanasier..ce sera fait demain.
Faut dire que j'apprécie et comprends mieux les chats que les humains, ils peuvent être très câlins mais ils gardent leur liberté, on est chez eux plus qu'ils sont chez nous, mais gentiment ils nous concèdent une petite place même si ils râlent quand on les déplace sur le lit pour pouvoir s'étendre. Ils gardent leur liberté, peuvent nous en vouloir, mais pas très longtemps, surtout si on s'absente. Quand je travaillais sur Paris et rentrai en avion le vendredi soir, il ne me faisait plus la gueule qu'à partir du dimanche, me montrant ainsi sa désapprobation d'abandonner tout le monde.
Bref ils vivent en bonne intelligence, même si parfois ils s'entendent pour faire croire en l’absence de l'autre qu'ils n'ont pas eu de la si bonne petite boîte dont on vient de ramener un lot, ils ne sont manipulateurs et n'essayent de vous asservir que ponctuellement. Ils veillent à la bonne tenue de la maison, adorant les rituels, s’inquiétant des changements, allant sur le pas de la chambre des enfants pour s’assurer que le coucher se passe comme d'habitude.
A chaque fois que j'étais malade et fiévreux ce chat est venu me voir sur le lit, me chatouillant de ses moustaches pour chercher à s'informer, il se mettait ensuite sur le haut de l'oreiller, me léchant les cheveux en voulant me lécher le front.
Je me souviendrai toujours du jour où la psy de mon fils autiste nous indiquait règles, directives à respecter, le chat est monté sur la table s'est assis sur son séant et la tête levée bien droite s'est mis à écouter attentivement ce qu'elle avait dire.
Demain soir il n'y aura personne à m'attendre derrière la porte, pas même mon chat qui savait percevoir et reconnaître mes pas en bas de l'immeuble avant que je ne prenne l’ascenseur. Il n'y aura plus cette boule de poil se lovant sous mon bras pour s'offrir à mes caresses, signifiant allez fais moi plaisir je sais que tu aimes ça.
En fait ça y est, il s'est éteint à mes côtés sur le canapé, je n'aurai pas à le tuer pour alléger ses souffrances, c'était insupportable, donner la mort à un être cher. Mon fils, autiste de haut niveau comme moi, n'a pas joué à l'ordinateur de la journée, pour la première fois il manifeste de l'émotion vis à vis de la perte d'un être cher, se rendant certainement compte qu'il faut être là pour eux tant qu'ils sont vivants. Peut-être sa mort lui aura permis d'accomplir un grand progrès.
