Le seul commentaire intelligent entendu à la télé hier, Hollande croit devoir faire de la pédagogie, genre j'agis sur les grands paramètres économiques et la france ne peut que redémarrer, le souci c'est que les gens comprennent très bien, ils n'ont pas besoin de pédagogie, ce discours ne les intéresse pas car ils sont en total désaccord sur l'orientation politique des décisions, l'orientation libérale individualiste qui n'est qu'une orientation et pas une rupture franche n'est même pas soutenue par la petite bourgeoise retraité ou active qui trouve insupportable d'avoir à payer du fait des reliquats d'un système de solidarité pour ceux qui sont laissés sur le carreau.
La droite promet d'être l'agent de la rupture, sur les retraites, la sécu, les allocations familiales, la diminution drastique des dépenses de l'état quitte à créer une sous catégorie de fonctionnaires contractuels précaires et l'individualisme français qui adore metttre en lumière ses mérites quand il réussit en taisant le fric pompé dans nos poches les regarde avec circonspection vu l'expérience Sarkozy qui en ce domaine a plutôt fait du chirac avec un discours de rupture. Du coup son électorat qui a vu les mêmes à la non oeuvre contemple ses hommes politiques d'un sourire un tantinet narquois.
L'extrême droite promet la rupture, mais y compris ses votants mécontents considèrent que l'extrême droite en tout domaine c'est l'aventure. Le paysan sans aides européennes n'est rien, nombre d'entreprises couleraient avec le rétablisssement de droits de douane à l'ancienne et la paix civile serait mise en danger continuement avec le risque du retour d'un fort pouvoir régulateur de gauche de la gauche qui plus est.
Quant à la gauche de la gauche et l'extrême gauche elle fait rigoler puisque ce sont les conditions de concurrence internationale qui dictent leurs lois plus que les hommes politiques.
Tout le monde sait que la solution n'est qu'européenne et qu'elle passe par la défense vive et immédiate de ses intérêts face à de la concurrence faussée ainsi que la préservation d'industries stratégiques pour son avenir. Seulement voilà du fait que tout le monde sait que l'europe ne prend des mesures qu'après que le mal soit fait, plus personne n'y croit. les faits sont têtus, il y a plus de pourris corrompus gravitant au coeur de ses institutions pour mettre des batons dans les roues que de commissions ayant à coeur de défendre l' intérêt général européen
De ce côté là rassurez-vous il n'y a pas de candidat prêt à mobiliser un mouvement populaire pour dire, le capitalisme hélas oui mais pas à n'importe quelle condition, nous voulons un capitalisme industriel européen propre en tout domaine, une finance régulée, des projets d'avenir non pollués par l'agrégat d'intérêts particuliers et au sein des états des finances réellement progressivement assainies, quitte à dévaloriser leurs dettes, une réorganisation et une restauration de son leadership dans chaque pays agissant dans un cadre d'objectifs à atteindre qui lui laisse des libertés d'action.
A un an des élections force est de constater que la France avec son rêve permanent de libertés d'égalité et de fraternité agonise, la colère du peuple se dirige alors contre le pitoyable croque-mort qui veut l'accompagner définitivement jusqu'à sa dernière demeure, refusant il ne sait de quelle manière que l'acte de décès soit prononcé avant son dernier souffle.
La France des lumières, faute d'avoir su éclairer l'europe de sa sociale et par là d'une énergie fédératrice d'intérêt général, est morte, mais personne ne veut s'y résigner. Notre avenir européen désormais est américain au sens où les intérêts premiers du profit font exploser tout une société en mouvements rageurs de haine qu'aucune alternative de projet ne semble pouvoir contenir. Tenter de gagner les élections sur les divisions, en minoritaires, tels sont les destins des Clinton et Hollande. Ces soubresauts bien prévisibles eussent pu être évités si le futur président n'avait initialement mis sur la touche du mépris l'accord que Laroutoutou avait trouvé avec les syndicats européens, la seule véritable décision d'avenir que ce politique ait vraiment pris pour notre plus grand malheur à laquelle sans doute il ne pense même plus aujourd'hui puisque dans l'europe il n'y a pour lui qu'à accompagner son mouvement, fut-il fatal.
Résultat, la situation économique peut se redresser mais les sociétés en France et en europe aller plus mal, les gens commencent à descendre dans la rue sans perspective, faute de Podemos ou de Sanders, parce qu'il y en a assez, que le désaccord est profondément politique, et ça durera aussi longtemps qu'aucun homme ou organisation politique ne l'exprimera en projet.