On ne peut parler de l'arrêt du nucléaire sans parler de l'indépendance énergétique et de cette indépendance énergétique sans poser la question de l'indépendance du pays. La question lybienne en est le révélateur.
Après avoir vu Merkel renouer des liens historiques avec la russie et s'abstenir de tout reproche lors de l'invasion de la géorgie pour cause d'approvisionnement en gaz, l'on entend l'allemagne trouver "dangereux et risqué" de sauver une population de la tyrannie d'un dictateur et lécher les bottes de Khadafi dès qu'il parle de cessez le feu ("réaction positive") pendant que ses chars taillent en pièces les habitants de Benghazi au seul motif que son pays a besoin de son pétrole léger. Si j'étais méchant je dirais 'pour une fois que l'allemagne pouvait soutenir une guerre de libération.'
Voilà pourquoi on ne peut parler de l'arrêt du nucléaire sans parler de l'indépendance énergétique surtout en France où le choix nucléaire gaullien portait sur l'indépendance du pays.
Voilà pourquoi on ne peut masquer l'augmentation de notre dépendance au gaz (russe et algérien) et au charbon (allemand) en cas de sortie du nucléaire sans parler de nos valeurs.
Sinon on a les mêmes que le Front National.
Pour Mme Le Pen, il aurait été "plus sage de prendre la position de l'Allemagne, de la Chine, du Brésil, de la Russie" et de la Turquie, pays qui se sont abstenus lors du vote de la résolution de l'Onu permettant d'intervenir militairement contre les forces du colonel Kadhafi. dépêche AFP
Le Front National qui prétend porter haut et fort les couleurs de la nation n'en porte assurément pas les valeurs.
Renoncer, ramper, faire allégeance sa seule politique réelle. Son seul courage est de s'en prendre aux plus faibles.
Les écologistes tronquent le débat, en nous faisant croire que le choix du gaz, du charbon n'a pas d'impact écologique ni politique, que l'éolien, l'hydraulique, le solaire suffisent à pallier l'abscence de centrales alors même qu'avec ces centrales nucléaires nous sommes importateurs d'énergie.(1 milliard d'euros) et en oubliant de préciser qu'il faudrait renoncer à la prétention d'universalité de nos valeurs, que nous nous alignerions sur l'attitude de l'allemagne si de tels évènements venaient à se reproduire.
J'aimerais bien me débarasser du nucléaire vue la menace qu'il fait peser sur nos têtes car même si la catastrophe japonaise est plus due à l'abscence et la panne de groupes électrogènes de secours qu'au tremblement de terre ou au tsunami (ce qui explique que Proglio soit en train d'acheter en urgence à deux fois le prix du marché des générateurs diesel à l'étranger, les notres ayant des problèmes de coussinet et n'étant pas présents partout) il n'en reste pas moins vrai que le productivisme mis en place (comme les russes avant Tchernobyl) nous y mène plus sûrement que n'importe quelle catastrophe,
j'aimerais m'en débrasser mais certainement pas au prix du renoncement aux idéaux du siècle des lumières.
Quitte à prendre le risque de mourir, prenons le risque de mourir tête haute.
Il s'agit donc du même débat sur la liberté, et du prix à payer pour la conquérir ou la conserver.