Mourir des effets d'un traitement d'immunothérapie contre le cancer du poumon c'est possible, voici comment.
A parler vrai et direct cette histoire est celle de mon beau frère, ce matin coup de téléphone, grosse toux, vomissement puis du sang qui s'écoule en vagues de la bouche. Hémorragie pulmonaire, il faut qu'une ambulance le transporte d'urgence vers La Rochelle qui le suit pour son cancer (cinquième année), après l'avoir stabilisé bien sûr. 80 km.
Là on apprend très rapidement qu'il s'agit d'une artère qui a rompu, que la tumeur a grossi d'un facteur trois suite au traitement d'immunothérapie et que c'est elle qui est à l'origine de la rupture par compression, [addendum: pas seulement la tumeur touchant l'artère s'y est attaquée]. Impossible d'opérer car trop près du coeur. Je croyais qu'on opérait finement justement le cœur voir ses vaisseaux. Trop cher pour une espérance de survie aléatoire?
Mais le bien dans le mal c'est que la tumeur en faisant pression permet à l'artère de cicatriser puisque le principe de l'immunoithérapie est de booster le système immunitaire.
Mourir d'une hémorragie pulmonaire provoque d'atroces souffrances, du coup ils avaient tout préparé, au cas où.
Mais là ne pouvant rien faire, puisqu'il est stabilisé, ils vont le renvoyer chez lui au bout de quatre à cinq jours d'hospitalisation.
Tout préparer pour le ramener vite fait, que faire nous, prendre le risque à moins de louer sur place? Logique budgétaire contre suivi de traitements? Pas le coeur à me révolter. Déjà qu'ils dépensent 20.000 euros de traitement, supporter le cout de la perte de leur investissement en plus, ce n'est pas un être humain, c'est un patient en test?
La tumeur doit diminuer au bout de trois mois de traitement, il en est à 2.
Va-t-il survivre durant ce mois, tout le monde est en suspens. La loterie, mais il ne faut pas y compter car une vague de toux et le potentiel grossissement de la tumeur peut tout redéclencher et si elle diminue à cause du traitement l'hémorragie ne va-t-elle pas reprendre?
Bref l'immunothérapie dans le cadre du cancer du poumon c'est bien, surtout quand on atteint la cinquième année au bout desquels il y a plus de 95% de mortalité, si on lui survit.
Reste que c'est un protocole de soins en test, que l'on a bien souvent reproché aux autorités sanitaires de ne rien faire face aux malades qui de toute manière ne risquent qu'une mort certaine pour cette fois être vindicatif à leur sujet.
L'histoire dira si l'on réservera ce type de soins à ceux qui ont des tumeurs mieux placés, que l'on saura anticiper le grossissement des tumeurs pour mieux sélectionner les malades, si on saura améliorer le traitement pour qu'il agisse avec un effet moindre quant à ce grossissement.
Puisse la chance l'accompagner et puisse-t-il s'en sortir.
L'anecdote c'est qu'on ne peut même pas aller le voir car lui prend ça comme un incident de parcours et que si on débarque il verra ça comme le curé venant donner les derniers sacrements, vaut mieux pas le faire tousser.
Le message, vivre jusqu'à la mort y compris pour ceux qui nous survivent.
Il est des mourants qui donnent envie de vivre et des vivants qui donnent un goût de mort.
Dans le même ordre d'idée voir edmonde charles roux, ou plutôt l'entendre.
http://www.parismatch.com/Culture/Livres/Notre-rencontre-avec-Edmonde-Charles-Roux-900199