Le diagnostic est tombé. Aimer autant la liberté pour me rendre compte que je n'en ai aucune, que tous mes efforts pour dire bonjour, regarder les gens dans les yeux, être autre chose qu'un "génie" (sic) et ne serait-ce que de temps en temps être une personne normale, arrêter de passer pour un zombie, enfin être compris et à l'aube de la vieillesse découvrir que cette lutte était vaine. Ne plus me sentir coupable de ne pas y arriver devient me sentir coupable d'être ce que je suis, c'est à dire un être qui ne sait se faire comprendre de personne.
Vaine ma vie, moi qui ai toujours essayé de protéger les autres comme j'essaye de prévenir ma femme mal-voyante qu'il y a un trottoir, une marche, un obstacle, en leurs signifiant qu'avec la mondialisation, les accords de l'OMC, la libre circulation des capitaux, décidés par les socialistes, il y aurait forcément une crise financière et sociale, en prévenant de l'écroulement de l'URSS comme une douzaine d'autres en 1979, l'effondrement de l'allemagne de l'est comme Etat comme gage du régime russe à l'occident pour signifier que la réorganisation du pays n'aurait pas d'impact sur l'europe ....et qui n'ai jamais été écouté, entendu...et j'allais oublier les révoltes arabes, où pour les même raisons que la révolution française, la hausse du prix des matières premières les gens se révoltent contre leurs gouvernants, révélant ce qu'ils sont et à quoi ils aspirent ce qui n'est pas forcément le meilleur des mondes, seul moment où je me suis protégé en n'en parlant qu'à mes collègues d'informatique plutôt que de me faire siffler comme je l'avais été en annonçant l'irrésistable réunification allemande lors d'une assemblée à Toulouse. Que de possibilités d'éviter des souffrances, de tendre la main, de faire un monde meilleur inexploitées et leurs rappeler provoquent en eux une haine inextangible, c'est toujours la faute aux mensonges des politiciens, jamais au fait qu'ils ne veulent pas savoir, obsédés qu'ils sont par le monde des choses:
"Si j'avais si j'avais ça
Je serais ceci je serais cela
Sans chose je n'existe pas
Les regards glissent sur moi
J'envie ce que les autres ont
Je crève de ce que je n'ai pas
Le bonheur est possession
Les supermarchés mes temples à moi."
Les gens ont préféré l'illusion de gauche et devant son cynisme de riches le cynisme de droite, na. Ah les gens et il faudrait faire avec.
Quel gâchis, avoir obstinément espéré dans la capacité des autres à changer était aussi illusoire que la mienne à croire que je puis être plus qu'une machine à deviner le devenir du monde.
Allez ils vont voter utiles, dans un cadre économique inchangé, ça ne résoudra pas leurs problèmes de travail ni de revenus mais au moins ils se réconcilieront avec eux-mêmes, choqués de découvrir qui ils sont au travers de Sarkozy.
J'ai lu aujourd'hui un article dithyrambique sur un ingénieur qui en 1900, prédisait le téléphone mobile, les communications instantanées à travers le monde et la photographie numérique et les fast-foods, mon dieu qu'il a dû se sentir seul et à ceux qui l'admirent aujourd'hui j'ai envie de dire, ah les cons.
Comme quoi on ne se change pas.