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Billet de blog 30 janvier 2012

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Il faut plus de courage pour vivre en lâche que pour mourir en héros

Sarkozy, sa vie, son oeuvre peuvent se réduire au refus de l'engagement: le président libéral qui masque son projet sous des mesures de détail et sa candidature sous le masque de l'action. Sa vraie vision de la france est celle d'un pays où c'est le travail qui permet de couvrir soi-même les frais de santé et les revenus de retraite, la protection sociale par la solidarité étant réduite au minimun.Pour lui, le coeur d'un pays c'est l'entreprise ou plutôt les entrepreneurs qui seuls prennent des risques et à qui conséquemment on doit tout, l'obéissance et la fidélité. La liberté d'entreprendre, d'adapter les conditions de travail au marché doit être entière et si il faut collecter des recettes pour le bon fonctionnement de l'état, ce ne peut être qu'au travers de taxes à la consommation non sur la production car ceci empêche de conquérir des marchés. Que les temps deviennent durs, que les licenciements arrivent, que les actionnaires réclament tellement de dividendes que ceci provoque du chômage ou empêchent

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Sarkozy, sa vie, son oeuvre peuvent se réduire au refus de l'engagement: le président libéral qui masque son projet sous des mesures de détail et sa candidature sous le masque de l'action. Sa vraie vision de la france est celle d'un pays où c'est le travail qui permet de couvrir soi-même les frais de santé et les revenus de retraite, la protection sociale par la solidarité étant réduite au minimun.

Pour lui, le coeur d'un pays c'est l'entreprise ou plutôt les entrepreneurs qui seuls prennent des risques et à qui conséquemment on doit tout, l'obéissance et la fidélité. La liberté d'entreprendre, d'adapter les conditions de travail au marché doit être entière et si il faut collecter des recettes pour le bon fonctionnement de l'état, ce ne peut être qu'au travers de taxes à la consommation non sur la production car ceci empêche de conquérir des marchés. Que les temps deviennent durs, que les licenciements arrivent, que les actionnaires réclament tellement de dividendes que ceci provoque du chômage ou empêchent tout intéressement aux résultats, peu importe, si l'homme n'est pas bon par nature il est contraint de le devenir par intérêt, et tout s'auto-régule.

Ce libertarien, cet ultra libéral qui nie à toute force sa vraie nature tout en prenant toutes ses décisions en fonction de l'adaptation au monde tel qu'il est, pense vraiment que malgré les concurrences faussées,  la mondialisation avec ses conditions drastiques  est la seule voie d'enrichissement des entreprises. Il fallait bien un homme de droite pour caricaturer la politique économique d'un Rocard, pour abandonner le peuple et croire que la bonne santé d'une entreprise rimait avec la bonne santé d'un peuple. Il fallait bien un homme de gauche pour à l'instar de Mussolini tenter de faire rentrer dans nos têtes que capital et travail ont les mêmes intérêts, il fallait bien un homme de droite pour nous l'imposer pas à pas.

Sa timidité le perdra, il n'a que deux mandats possibles pour réaliser sa grande oeuvre, défaire le système de solidarité français et au lieu d'avancer franc jeu il mène une politique de petits pas, sur le système de retraites où il s'agit plus de priver de ressources de financement un système que d'assurrer sa pérennité, de détricotage de la protection sociale en changeant le mode de financement des allocations familiales, rendant ainsi possible que l'on envisage aussi l'exonération des autres cotisations, en particulier de sécurité sociale en la reportant sur l'impôt comme le préconise Hollande ou sur le consommateur, ce qui permet de ne pas toucher directement au fruit du travail, rendant ainsi envisageable vu que l'on ne pourra pas étouffer de taxes le travailleur-consommateur, qu'une partie soit couverte par des cotisations à des assurances volontaires et autres fonds de placement.

Au final le projet présidentiel, à droite, est une amérique conservatrice entièrement dévouée à la création de richesses et à l'accumulation de capital avec une fiscalité forcément inégalitaire dans lequel on accepte du bout des lèvres de soigner tout le monde à condition que les pauvres réalisent des travaux d'intérêt général ou autre contre-partie, à gauche une amérique démocrate où la liberté d'entreprendre suppose des charges réduites mais où en contrepartie l'équité fiscale permet par les montants consacrés à l'éducation à chacun d'avoir sa chance quitte à être livré à soi-même pour faire face aux alés de la vie.

Un rêve américain reniant tout ce qui a fait la France au moins dans ses principes et ses valeurs, où l'on donne d'abord et où l'on discute des comptes et de leur répartition après et où le désir de passer à la postérité compte bien plus que l'unification du corps social autour d'un projet, d'une vision, avec ce mépris démocratique commun des élites considérant que le peuple ne peut comprendre l'intelligence d'une stratégie qui réclame l'abandon d'une sécurité pour l'espoir d'une prospérité.

Ce soir passait Sarkozy qui faisait l'éloge d'un peuple lucide qui en a assez de s'en laisser conter avec sa petite musique de mesurettes nous accompagnant tranquillement vers l'abîme de soi, de ce qui nous fait français. Demain passera Hollande et aucun ne parlera de sa vision pour la France, voilà pourquoi le peuple prétendra n'avoir jamais voulu ça: il ne savait pas, préférant se chamailler sur les avantages et inconvénient de telle ou telle mesure plutôt que sur le sens, la vision qui les porte, cherchant à toute force aussi à ne pas savoir.

Quelle Europe voulons-nous, quelle France voulons-nous, demain nous aurons à le décider clairement à condition d'être éclairés.

Avancé masqué permet de ne pas parler du sens de ce que l'on fait ni de dresser des bilans et ainsi d'éviter la mort, c'est à dire la définition des quelques constantes qui nous font ce que nous somme vis à vis de soi et vis à vis des autres. 

Nos élites en somme sont d'un courage exemplaire.

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