Dur sur la ligne économique qui engage l'avenir du pays, il a décidé de faire les réformes sociétales en fonction de l'opinion publique et non de la gauche. Hollande est un président intermédiaire, dont le seul objectif est d'habituer le pays aux critères essentiels des réformes structurelles à venir, ce qui permet de sauvegarder la crédibilité de la france sur le marché de la dette.
A la différence d'un Mitterand qui avait mis sur orbite un Tapie pour vanter les mérites de l'entreprise afin de justifier idéologiquement ses réformes tandis qu'il pouvait ainsi paraître en retrait tout en libéralisant les échanges dans le commerce et la finance, Hollande s'expose, martelant qu'il n'y a pas d'autre alternative, progressant par mesurettes qui ont le mérite de préserver une opposition de gauche tout en n'obérant pas la position de la France sur les marchés financiers. Il faut laisser le temps au temps et à mécontenter tout le monde par un prolongement inutile de la souffrance du peuple que son rabotage systématique des droits provoque, il prépare le temps des réformes structurelles que la droite de l'UMP cherche à imposer à sa direction en se référant au modèle italien.
Son problème d'isolement provient du fait qu'il n'est pas relayé dans son parti qui par attachement aux valeurs traditionnels de gauche n'a pas le courage de trancher avec lui pour faire valoir que l'essentiel pour lutter contre le chômage est de créer les conditions du plein emploi, quelques soient les souffrances intermédiaires pour y parvenir.
Le social-libéralisme n'étant pas implanté dans le parti, faute d'avoir abattu les cartes en toute transparence pour se faire élire aux primaires, Hollande a l'espoir qu'à défaut d'avoir entrepris les réformes structurelles il aura permis de créer les conditions indispensables à leur réalisation.
Si la gauche ne veut pas le faire autant alors se tourner vers la droite modérée, l'essentiel est l'objectif.
Seul dans son entreprise d'adaptation de la France aux conditions de libre concurrence mondialisée, seul dans la propagation de ses idées économiques, son seul espoir est d'être un président de transition utile à l'Etat et à son pays.
Comme dit Attali qui lui voudrait les réformes structurelles de suite, "l'important n'est pas d'être impopulaire, mais d'être impopulaire pour de bonnes raisons" et la différence entre le président et Attali c'est que le président connaît la France et les français, surtout l'inertie du peuple qui à le brusquer peut se mettre à tout casser, y compris tous les fondamentaux du système capitaliste. Alors au lieu de leur imposer des réformes structurelles dans un rapport de forces qui riquerait de soulever le pays et enterrerait définitivement la gauche bourgeoise, il leur serine par ses mesurettes de rabotage qu'il n'y a pas d'autre moyen tout en leur montrant qu'à ne pas le faire à quelles souffrances ils s'exposent.
A la mort de Richelieu les villages de France faisaient des feux de joie, mais par dessus les intérêts privés de la noblesse il avait réussi à imposer l'intérêt général comme critère essentiel dans la gestion du pays. Pourtant il avait ainsi renforcé l'autorité du roi, créant ainsi les conditions du pouvoir absolu, sources de la révolution. Qu'une présidence de l'europe dotée de pouvoirs émerge des palais présidentiels et des "cours" de chaque nation siégeant au parlement européen n'est pas anodin et seules les conditions d'existence à venir pourront confirmer ce bégaiement apparent de l'histoire ou non.
A contrario, qui peut dire ce que penseront les historiens de ce président avec le recul si rien ne vient entraver ou bouleverser une telle action, si elle débouche sur des réformes structurelles faisant de notre pays un pays comparable aux conditions de vie américaine, ou plutôt canadiennes, avec lesquelles tout un chacun essayerait de s'en débrouiller?
La nouvelle norme de fonctionnement une fois installée amène à considérer positivement ceux qui ont travaillé à son avènement.
Ceci dit en essayant de comprendre sa cohérence sans justifier d'aucune manière ni sa manière d'être ni ses convictions.
NB Le vélo c'est quand même mieux, car là aussi on se promène dans un paysage façonné par la main de l'homme mais qui vous imbibe de sensations.