La mort prend
La mort frappe, la mort prend, la mort happe,
La mort surprend, la mort dérape.
Pas de trop jeunes ou de trop vieux ; de trop bons ou de trop cons.
La mort n’épargne personne et ne rend pas de compte.
Trouver un sens en a rendu fou plus d’un,
Car là où il n’y a que contingence, certains persistent à y voir un destin.
Personne ne songe à y échapper pourtant tout le monde la fuit ou l’espèce douce.
C’est un peu vite oublier que nos vies n’ont que peu d’importance pour Celle que tout le monde repousse.
Frugal ou dispendieux, esthète ou ascète,
La mort ne montre que peu de tolérance et n’en fait qu’à sa tête.
Alors quand un matin l’homme tombe du haut de l’escalier
Le cœur arrêté d’avoir peut-être trop aimé,
La tentation est grande d’y voir une œuvre téléguidée.
« 60 ans c’est si jeune ; 60 ans c’est assez quand on meurt en bonne santé. »
« Il n’a pas souffert ».
Mais peut-être aurait-il aimé souffrir de voir les siens vieillir ou devenir amers.
Contentons-nous de pleurer et de fêter l’être cher.
Car si la mort en effraie plus d’un et fait craindre un enfer,
Elle marque aussi le paroxysme d’une vie qui mérite qu’on la célèbre.
Le 09/10/2024