Assis dans un jardin, le regard vague et le corps effleuré par un souffle de début de printemps,
Ma seule quiétude est troublée par les chants incessants des oiseaux.
Bruants, merles et sansonnets se livrent bruyamment à des duels musicaux.
Tiré de ma torpeur par ce vacarme bienveillant,
C’est alors que brutalement le secret des sociétés me devient évident.
Nous sommes ces oiseaux aux débats futiles et fracassants
Mais qui remplissent notre air et notre cœur sans qui résonnerait un écho vide et glaçant.
A-t ’on déjà vu un pouillot exiger le silence ou l’éviction d’un accenteur ?
Jamais ! Piaillant plus fort ou plus vite, les oiseaux s’accommodent toujours de la présence d’un autre bateleur.
Inspirons-nous chaque jour, chaque instant de cet univers où ne règne pourtant pas l’harmonie.
Il y a seulement l’acceptance, la conscience de l’existence inconditionnelle d’autrui,
Là où nous ne désirons que le silence et l’éradication de ce qui est autre.
Société, faire société, vivre, vivre ensemble, Il ne s’agit pas là de caprices d’apôtre
Mais d’une intransigeance que nous nous imposons si nous ne voulons pas qu’un jour,
Les oiseaux n’aient plus personne à déranger hormis les vautours.