 
    L’Histoire s’écrit à chaque instant, sans que nous nous en rendions compte. Ce qu’il se passe aujourd’hui se retrouvera dans les livres d’histoire de nos petits-enfants, à qui nous devrons probablement raconter notre rôle, rendre compte de nos actions. Nous devrons confier les combats que nous avons tenus, les choix que nous avons faits.
Enfants, nous lisions l’Histoire de France, avec ses crises et ses guerres, comme un lointain murmure, comme un film en noir et blanc. Dans l'histoire proche du XXème siècle notamment, nous nous demandions, incrédules devant tant d'horreurs, comment certains évènements avaient pu se produire. Et pourtant les protagonistes de cette Histoire étaient à la même place que nous aujourd’hui : acteurs et actrices, actifs ou passifs. Leur film était un live en couleur, semblable au nôtre.
Montée des inégalités, crise économique, crise climatique, nous arrivons au moment clé du chapitre où l’extrême droite fait habituellement son apparition. Mais aujourd’hui conscients des histoires terribles qu’elle amène, nous ne pouvons faire les ignorants ou les curieux. Nous ne voulons pas retourner dans ce film en noir et blanc. Nous ne voulons pas voir de convois partir vers les frontières. Nous ne voulons pas voir d'opposant.es en prison.
C'est impossible aujourd'hui, me diriez-vous. Mais qui aurait cru cela possible jadis ? Et que nous dit l'exemple contemporain de la Chine, de la Russie et de la Birmanie qui se définissent comme des démocraties ? Le fascisme est partout, et profite de la moindre faille pour s’insérer.
"Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent des monstres" - Antonio Gramsci
Maintenant, l’extrême droite est à nos portes, soigneusement amenée par notre gouvernement et sa politique de ces dernières années, minutieusement aidée par BFM et CNews. A deux semaines d’élections législatives sidérantes, anti-démocratiques, empêchant toute préparation intelligente, bloquant ce vote crucial aux non-inscrit.es, le mal est fait. Je pense qu’il faut que nous soyons réalistes et que nous nous préparions à l'éventualité d'avoir un Gabriel Attal ou un Jordan Bardella en tant que premier ministre. Ce dernier sera, à mon avis, un outil au service de la politique déjà autoritaire et destructrice de Macron, à laquelle il faut tout autant faire barrage.
En effet, la politique de Macron de ces dernières années a fait un carnage : destruction de notre sécurité sociale, de nos services publics, répression des écologistes et des mouvements sociaux, liberté à une police raciste et brutale, déni climatique, défense d’un ordre social aux mains des milliardaires,.... Et celle qu’il affiche au lendemain de la dissolution n’est guère plus glorieuse : “renforcement de l’axe régalien”, généralisation du Service national universel, la construction de huit nouveaux réacteurs nucléaires, le silence sur ce qu’il se passe en Palestine (et insulter ceux qui dénoncent ce massacre d’antisémites), etc, etc… Lui qui s’affiche comme le camp de la raison au milieu des extrêmes fait en réalité partie des plus dangereux.
Il est inquiétant de constater à quel point l’oligarchie présente au pouvoir et ses chiens de garde (les grands médias) s’appliquent à faire un immense matraquage médiatique autour de la gauche, préférant faire barrage à celle-ci plutôt qu'à l’extrême droite. Ils sont prêts à tout mettre en œuvre pour tenter de diviser les rangs, quitte à déformer de manière horrible et amplifiée toutes les prises de position alternatives. Il suffit de constater le traitement médiatique qu’ont subi les Insoumis pour leur condamnation de la guerre à Gaza.
Si vous cliquez sur ce lien, vous vous apercevrez que nous sommes très proches de la dystopie de Georges Orwell, et de la médiocrité ou, que dis-je, de la bêtise illimitée d'Idiocratie. L'analyse réfléchie, la critique argumentée, la recherche de solutions complexes dans un monde complexe ne sont plus de mise, elles sont désuètes. La gauche et ses quelques médias indépendants ne feront jamais le poids face à cette machine à buzz et à fric. D’ailleurs, si la gauche venait à arriver au pouvoir un jour, il est quasiment certain qu’elle se ferait pulvérisée sur place en un rien de temps par tous ceux qui tiennent ses fils (marchés financiers, lobbies,...). Au milieu de ce constat, il nous faudra rester fort.es, soudé.es, toujours vérifier ses sources, plus que jamais. Les récentes actualités autour de France Inter et la complaisance de ses présentateurs d'émissions avec les idées bien établies, illustrent aussi parfaitement le grand déclin de l'audiovisuel public français, interdisant à la population l'accès à des pensées plurielles.
"Quand tout le monde vous ment en permanence, le résultat n'est pas que vous croyez ces mensonges mais que plus personne ne croit plus rien. Un peuple qui ne peut plus rien croire ne peut se faire une opinion. Il est privé non seulement de sa capacité d'agir mais aussi de sa capacité de penser et de juger." - Hannah Arendt
Face à ces monstres, faut-il pour autant baisser les bras ?
Les législatives déterminent les députés qui voteront les lois de demain. Il peut y avoir parmi eux et elles qui vont voter la destruction de notre sécurité sociale et de notre environnement au nom du sacro-saint capital ou de la “fierté française”, et d’autres qui vont soutenir ce que nous sommes en train de construire, de rêver, à travers nos projets associatifs, militants ou personnels. Ou en tout cas empêcher que nos initiatives alternatives s’asphyxient dans une illégalité qui arrange l’ordre en place. A titre d’exemple, empêcher que le terme éco-terroriste entre dans la loi, amenant définitivement la condamnation de celles et ceux qui se battent pour nos droits, pour la tolérance et la préservation de la vie sur Terre.
Pour les plus révolutionnaires d’entre nous, c’est vrai qu’il ne s’agit pas encore de changer la face du monde (pour ça le vote ne sert à rien à lui seul) mais de commencer à démanteler le mur d'impuissance, ou tout du moins à limiter la casse sociale initiée par Macron et qui sera inévitablement accentuée par le FN. Il nous faut le maximum de voix qui s’élèvent dans l’Assemblée Nationale pour dénoncer : les guerres, le génocide en Palestine, le scandale des Mega Bassines et de la A69, la répression policière, la destruction de notre environnement, les multiples inégalités, et j’en passe…Afin de ne pas se sentir seul.es dans nos combats pour le vivant et la beauté de la diversité, pour ne pas se résigner, pour ne pas laisser le pire se produire, pour ne pas perdre un jour tout espoir.
Vous l'aurez compris : pour cela, il faut voter pour le Front Populaire qui vient de se former. Certes, cette alliance est fragile, brumeuse, bizarre après tant de guerres internes. Il est difficile de croire en elle. Mais il n'y a pas d'autres alternatives souhaitables et il est certain que ce sera la seule qui se lèvera quand des limites démocratiques seront dépassées, la seule qui défendra les intérêts sociaux avant les intérêts financiers. Faisons pour une fois fi des différences, des personnalités clivantes, face à des enjeux aussi énormes. Certes il y a aura des opportunistes (Fabien Roussel entre autres) ou des plaies (Jean Luc Mélenchon entre autres), mais ne permettons pas à leurs présences de tout gâcher. Et rappelons-nous que nous ne votons pas pour une personnalité mais bien pour un projet de société.
"Quand les blés sont sous la grêle, fou qui fait le délicat, fou qui songe à ses querelles, au cœur du commun combat", Louis Aragon, 1943
Voici déjà un bout de son programme dévoilé :
- Abrogation des réformes de casse sociale du gouvernement Macron.
- Des mesures immédiates pour le pouvoir d’achat. «Indexation des salaires et des pensions sur l’inflation », « revenu étudiant », « bloquer les prix des produits de première nécessité »
- Sur la question internationale : « des engagements clairs » ont été pris « sur le soutien à l’Ukraine, dans la lutte contre l’antisémitisme, dans l’Union Européenne », le soutien actif à un cessez-le-feu immédiat à Gaza et la reconnaissance de l’État de Palestine
- Des mesures pour la planète avec « plan climat visant la neutralité carbone en 2050 »,
- Une VIe République avec notamment la suppression du 49.3, des investissements dans les services publics...
Mais revenons à nous, à notre rôle singulier.
Dans les histoires, les films, les livres que nous aimons ou avons aimés enfants et dont l’intrigue entraîne un destin collectif, nos personnages préférés sont toujours ceux et celles qui portent en eux un espoir et une foi sans frontière, un idéal désintéressé, inclusif et altruiste, qui dépasse leurs petites vies individuelles, et qui agissent dans ce sens. Souvent il est question de préserver les beautés de la planète ou de sauver des populations entières d’une mort certaine ou d’une pauvreté extrême.
Par contre, nous avons rarement de la sympathie pour les personnages qui veulent transformer le monde en une chose mercantile et déshumanisée, où les inégalités et la guerre règnent en maîtres. Et quelle joie, quel soulagement de voir leur défaite au dernier chapitre !
Nous sommes souvent déçus par les personnages qui abandonnent au milieu de l’histoire par cynisme et désespoir, même si quelque part, nous comprenons leur fatigue et leur déception. Nous sommes aussi déçus par les personnages qui se pensent au-dessus de tout ça, meilleurs que les autres, qui font route à part, grillant toutes les étapes collectives nécessaires au nom de leur idéal personnel. S'ils ne croient plus en rien, nous aimerions cependant qu'ils agissent pour celles et ceux qui y croient encore et qui sont prêt.es à se battre.
En tant que spectateurs ou lecteurs, alors que nous sommes pris dans l’histoire, nous nous disons : "Je n’aurais pas fait ainsi", "j’aurais au moins essayé d’agir à ce moment-là", "il faut empêcher cela" ! 
D’ailleurs les histoires n’iraient pas plus loin si tout le monde faisait ainsi. En effet, que se passerait-il si tous nos personnages baissaient les bras, abandonnaient leurs quêtes d’amélioration collective et regardaient tout tomber en ruines ? Serez-vous satisfait.es de l’histoire au final ?
« Finalement ils abandonnèrent leurs compagnons aux mains des seigneurs des ténèbres et allèrent construire un village autonome…au milieu d’une terre détruite et désolée, où, le jour comme la nuit, seuls les cris des survivants affamés se font entendre… » (pas génial)
Nous sommes interdépendant.es, nous vivons sur la même planète, partageons ses ressources : notre bien-être est forcément lié à celui des autres. Dans la disposition de notre système politique actuel (qui est nauséabond je vous l’accorde), ce vote peut déterminer la teinte de nos prochaines années de vie, personnelle et collective.
Alors pour ce chapitre de notre histoire , quelle fin désirez-vous ? Et quel rôle jouerez-vous ?
Personnellement, je suis pour une fin où le grand maître (n’importe lequel) est destitué, où naît une réelle démocratie dans laquelle le pouvoir n'est plus dans les mains d'un seul, je suis pour une justice sociale où certains ne gagneraient pas des milliards pendant que d'autres meurent de faim, je suis pour le soin de notre planète et la cohabitation harmonieuse entre les espèces, pour l’alliance entre les deux mots que sont liberté et égalité, aidés par celui de la solidarité.
C’est une utopie bien mignonne, allez-vous me dire. Et pourtant c’est ce qui est en train de se produire que je trouve irréel, de l’ordre du rêve cauchemardesque.
Alors sur le long chemin d'une société juste (que peut-être nous ne verrons jamais de notre vivant), pour la jeunesse et les générations futures, vote Front Populaire les 30 Juin et 7 Juillet ! Et parles-en autour de toi !
Si tu ne sais pas où tu es inscrit.e, retrouve tes informations ici :
https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/R51788
Si tu n’es pas chez toi, n’hésite pas à faire une procuration :
https://www.maprocuration.gouv.fr/
Et si tu veux porter le vote de quelqu'un.e qui ne peut pas se rendre à son bureau de vote le Jour J :
https://www.procuration-front-populaire.fr/
Léna, presque 30 ans, encore un peu idéaliste, rêvant d'un avenir collectif désirable
 
                 
             
            