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Billet de blog 27 octobre 2015

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Soubresauts de guerre en Colombie

Alors que la journée électorale du dimanche 25 octobre était marquée par l'espoir de paix engendré par les négociations de La Havane entre le gouvernement colombien et les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC), la journée post-électorale du lundi 26 octobre 2015 est venue rappeler la subsistance du conflit armé en Colombie.

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Bogotá, le 27 octobre 2015.

Douze militaires tués et deux sequestrés lors d'une attaque de l'ELN. 

Ce lundi, l'Ejército de Liberación Nacional (ELN, Armée de Libération Nationale) a mené une attaque à Güican, village indigène de la région de Boyacá situé à l'est de la Colombie. Visant directement le processus électoral, les guérilleros de l'ELN ont pris pour cible des militaires et fonctionnaires électoraux ayant pour mission de protéger les 130 bulletins de vote déposés par les villageois de Güican dans les urnes la veille.
Pour l'état colombien, le bilan est lourd : onze militaires ainsi qu'un policier sont décédés dans l'attaque, trois militaires ont été gravement touchés et deux autres sont à l'heure actuelle séquestrés par la guérilla. Difficile d'accès, la région de Güican est particulièrement propice au développement des guérrilas, notamment du fait de sa proximité avec le Vénezuéla. 

Cette attaque réprésente pour l'ELN son principal fait d'armes ces dernières années. La dernière attaque semblable de la guérrila remonte à 2013 où dix militaires colombiens avaient péris. À la tête de l'ELN, Gustavo Aníbal Quinchía, surnommé Pablito, est visé par une demande d'extradition étasunienne pour trafic de drogue. 

De fragiles négociations de paix. 

Pour le Président de la République Juan Manuel Santos, cette attaque démontre "que l'ELN n'a pas compris que le temps était à la paix et non à la guerre".  Pour celui-ci, "si cette guérilla croit que ses actes vont gagner l'espace politique et renforcer une éventuelle négociation, elle se trompe complètement".
Malgré les pourparlers de paix avec l'Ejército de Liberación Nacional, le Président de la République Colombienne appel aujourd'hui à "intensifier les actions militaires contre cette organisation". 

Alors que la poignée de main historique du 23 septembre dernier entre Juan Manuel Santos et le chef des FARC Timochenko reste dans les esprits, cette embuscade de l'ELN vient rappeler la fragilité du processus de paix en cours en Colombie.
Pour autant, à La Havane, les pourparlers continuent dans l'espoir de signer un accord de paix le 23 mars 2016 et ainsi en finir avec l'un des plus vieux conflit d'Amérique Latine. 

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