Je vais vous faire une confidence, et vous parler avec le cœur.
À l’heure où le sort de François Bayrou semble scellé, le nom du prochain Premier ministre m’importe peu. Car, en réalité, savoir qui occupera telle ou telle fonction n’a aujourd’hui qu’une importance secondaire.
Le véritable enjeu est ailleurs. Nous vivons dans une société de plus en plus violente, polarisée, animalisée. Une société anesthésiée face à la violence, où la justice agit trop peu. Une société qui laisse les femmes seules face aux violences, et tant d’autres citoyens humiliés lorsqu’ils se retrouvent en situation de faiblesse ou d’emprise, quelle qu’en soit la raison.
Tous les partis politiques, sans exception, ont perdu le goût d’animer une société. Ils ne jouent que pour leur écurie, pour la conquête du pouvoir, jamais pour le bien commun. De toute façon, que peut-on attendre de responsables incapables de construire les places de prison nécessaires, de réguler le trafic de drogue avec nos partenaires européens, ou de sanctionner rapidement et durablement les plateformes qui diffusent des contenus violents ?
Lorsqu’il s’agit de censurer une plateforme autorisant du contenu contraire au droit français, l’État sait agir : il l’a fait avec Rumble. Alors pourquoi laisser prospérer Kick, dont les dérives sont connues ? Madame Chappaz, dans le peu de temps qu’il vous reste au gouvernement, il vous incombe de l’interdire.
Car notre République n’est pas la République de la violence. Elle n’est pas l’humiliation des plus fragiles. Elle n’est pas la marchandisation des personnes handicapées pour des besoins de création ou de spectacle.
Notre République doit rester un espace de liberté, d’égalité et d’adelphie. Elle doit garantir que la dignité de chacun soit respectée, y compris sur le plan financier. Mais comment un gouvernement peut-il demander toujours plus d’efforts aux Français, quand lui-même démontre son absence de volonté à organiser la société et à protéger les siens ?
Voilà la vraie question. Tout le reste, y compris le nom du prochain Premier ministre, est bien secondaire.
Enfin pour aller chercher des milliards dans le brouillard, faudrait-il encore savoir jusqu’où va la brume. Pourquoi aurait-on la volonté de s’y plonger quand on refuse déjà de s’occuper de ce qui est parfaitement visible ?
Or ce qui est bien visible aujourd’hui, ce ne sont pas les solutions, mais les égos. Et plus le temps passe, plus je me dis que les politiques n’ont ni le pouvoir, ni peut-être même la volonté de l’exercer. J’ai parfois l’impression que le pouvoir politique s’effondre dans une purée de pois.