Le deuxième tour des élections présidentielles arrive et nombre parmi nous se pose la question de ce que nous devons faire face au choix entre Mme. Le Pen et M. Macron. C’est-à-dire le choix entre deux personnes qui ne sont pas portées dans le cœur de l'ensemble des Français.
Mais que faire ? Quel que soit le choix, celui-ci doit être murement réfléchi et doit comporter un message à l'un et à l'autre de ces candidats.
En particulier pour les musulmans, le premier tour a été l'occasion de donner la preuve que leur vote compte. Les deux candidats le savent. Il faut faire cependant en sorte que la valeur de ce vote ait un impact sur les décisions du futur président. Mais, l'importance de cet impact dépendra notamment de l'engagement des musulmans dans les futures échéances électorales auxquelles ils devront contribuer massivement, et de l'évidence de donner leur voix à ceux qui ont exprimé le refus de la stigmatisation et de l'insulte de leur communauté. Il est juste de rappeler que la France insoumise s'est particulièrement illustrée, malheureusement seule, en s'opposant ouvertement à la haine des musulmans et à l'expression publique de cette haine.
Les musulmans partiront certainement de cette évidence : "pas une seule voix pour Mme. Le Pen".
Mais, faut-il pour autant donner sa voix à M. Macron? Lui qui a été le premier à ouvrir, par ses déclarations, la porte à l'association de l'Islam aux actes terroristes commis en France. Lui qui a dans son équipe ministérielle des ministres ouvertement islamophobes. Lui qui ne s'est jamais rappelé qu'il y avait une communauté musulmane qui mérite au moins un message à l'occasion d'un début du mois du Ramadan…
Faut-il décider de ne pas voter ou de voter blanc et prendre ainsi le risque de voir Mme. Le Pen au pouvoir, et avec ça le risque de la voir s'entourer d'un exécutif inquisiteur dont le premier souci serait de harceler la communauté musulmane et d'attaquer leur religion ?
Alors, je me permets cette analogie qui est facile à comprendre en ces moments où le risque Covid n'est pas totalement nul.
Il nous arrive parfois d'acheter de notre propre argent un virus (vaccin) que nous nous injectons volontairement pour nous prémunir des conséquences des attaques d'autres virus.
La configuration du deuxième tour est telle que ne n'ayons d'autre choix que de nous astreindre à cette comparaison, et de choisir de nous faire mal au lieu de nous suicider.
Enfin, faisons le pari sur deux éléments pour éviter que le virus Le Pen ne soit en mesure de porter préjudice à la nation en général et à la communauté musulmane en particulier
- Pour les élections présidentielles : choisissons (à contre cœur) le bulletin Macron;
- Pour les élections législatives ( 12 et 19 juin ) : faisons en sorte qu'il y ait une forte participation et qu'il y ait un vote massif pour les candidats de l'union populaire et de ses alliés qui se seraient engagés sur la voie de la construction d'une France humaine où la haine n'a pas place.