Les Écrans Documentaires (avatar)

Les Écrans Documentaires

festival de films documentaires

Abonné·e de Mediapart

109 Billets

0 Édition

Billet de blog 2 novembre 2017

Les Écrans Documentaires (avatar)

Les Écrans Documentaires

festival de films documentaires

Abonné·e de Mediapart

Avant-Premières au Festival Les Écrans Documentaires

Dans le cadre de sa 21e édition, le festival Les Écrans Documentaires (du 8 au 14 novembre à l’Espace Jean Vilar à Arcueil) présente quatre films en avant-première : Les Éternels de Pierre-Yves Vandeweerd, Des Spectres hantent l’Europe de Maria Kourkouta & Niki Giannari, Meteors de Gürcan Keltek, L’Usine de rien de Pedro Pinho.

Les Écrans Documentaires (avatar)

Les Écrans Documentaires

festival de films documentaires

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

Les avant-premières projetées dans le cadre de notre 21ème édition montrent à quel point le cinéma documentaire ne cesse de muter, se nourrissant de tous les champs de la connaissance, empruntant à toutes les catégories artistiques et régimes de récits pour produire une parole ou une réflexion d’emblée cinématographique et politique.

Des Éternels à Meteors, des Spectres hantent l’Europe à L’Usine de rien, ces œuvres opèrent en effet des décloisonnements entre les genres (documentaire, fiction, cinéma expérimental, photographie, pratiques sonores, etc.) qui élargissent les périmètres de la pensée. Postés au cœur de l’épuisement des hommes mais aussi de leurs luttes, dans des zones de conflits souvent difficiles d’accès, ces films, et ceux qui les fabriquent, ne se résignent pas devant les violences et les impasses du monde. Guerre larvée dans le Caucase aux multiples résonances archaïques (Les Éternels), camp de migrants à la frontière gréco-macédonienne (Des Spectres hantent l’Europe), usine abandonnée au Portugal (L’Usine de rien), opérations militaires contre les kurdes en Anatolie de l’Est (Meteors) : à l’instar des lucioles pasoliniennes, ces « documentaires », traversés parfois de fulgurances sensorielles et plastiques inattendues dans de tels contextes, émettent des signaux visuels et sonores à partir de territoires d’affrontements souvent peu visibles. La guerre « gelée » entre arméniens et azerbaïdjanais du Haut-Karabagh dans Les Éternels ou la répression féroce à l’égard des kurdes dans Meteors en sont deux exemples frappant.

Á l’aune de ce régime de visibilité, même la délocalisation de bâtiments industriels avec son lot d’ouvriers laissés sur le carreau de la rentabilité, comme dans L’Usine de rien, fait partie de ces évènements qui semblent aujourd’hui de moins en moins mobiliser les médias. Sauf dans ses débordements extrêmes, les plus tendus, quand l’occupation d’un « site » - comme on dit désormais - vire à l’expulsion manu militari des ouvriers par les forces de l’ordre, dans un contexte où désormais l’économie absorbe la politique et bloque toute tentative de liens sociaux. A contrario, d’autres drames humains bénéficient d’une telle surexposition médiatique que cela finit par tétaniser voire anesthésier pensées et émotions. Ainsi, dans Des spectres hantent l’Europe, la situation des migrants et des réfugiés du camp d’Idomeni parqués dans des conditions effroyables rappelle combien est nécessaire la puissance formelle, temporelle et, tout simplement, humaine du cinéma pour faire face à la pulsion scopique induites par les images spectaculaires, le plus souvent prédatrices.

Eric Vidal, programmateur aux Écrans Documentaires

10 places pour deux personnes à gagner pour DES SPECTRES HANTENT L'EUROPE et L'USINE DE RIEN en envoyant un mail à: evenements@mediapart.fr

- SAMEDI 11 NOVEMBRE à 17h30

DES SPECTRES HANTENT L'EUROPE, Maria Kourkouta & Niki Giannari (2016, 99’, Grèce/France)

La vie quotidienne des migrants (Syriens, Kurdes, Pakistanais, Afghans et autres) dans le camp d’Idomeni. En attendant de traverser la frontière gréco-macédonienne : des queues pour manger, pour boire du thé, pour consulter un médecin. Un jour, l’Europe décide de fermer ses frontières une bonne fois pour toutes. Les "habitants" d’Idomeni, décident, à leur tour, de bloquer les rails des trains qui traversent la frontière...

En présence de la co-réalisatrice Niki Giannari

- DIMANCHE 12 NOVEMBRE à 16h30

L’USINE DE RIEN, Pedro Pinho (2017, 177', Portugal)

Une nuit, des travailleurs surprennent la direction en train de vider leur usine de ses machines. Ils comprennent qu’elle est en cours de démantèlement et qu’ils vont rapidement être licenciés. Pour empêcher la délocalisation de la production, ils décident d’occuper les lieux. À leur grande surprise, la direction se volatilise laissant au collectif tout la place pour imaginer de nouvelles façons de travailler dans un système où la crise est devenue le modèle de gouvernement dominant.

En présence de la cinéaste de l’ACID Narouna Kaplan de Macedo

L'ensemble du programme de la 21e édition : www.lesecransdocumentaires.org

Informations pratiques :

Espace municipal Jean Vilar

1 rue Paul Signac, 94110 Arcueil

RER B, station Arcueil-Cachan

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.