Dans le cadre du festival LES ÉCRANS DOCUMENTAIRES (manifestation consacrée au cinéma documentaire de création)
Sa 19ème édition se déroulera du 3 au 8 novembre 2015 au cinéma l'Espace Jean Vilar à Arcueil (1 rue Paul Signac, 94110 Arcueil).
Dans le cadre de cette nouvelle édition, la programmation thématique intitulée "Des migrants. Des frontières" aura lieu le samedi 7 et le dimanche 8 novembre.
Pour cette proposition nous avons revisité les programmations du festival depuis son origine pour en extraire quelques films. Cela a donné lieu à la première séance Revoir. Ces documentaires plus ou moins anciens, nous avons souhaité les mettre en perspective avec des films récents dont une fiction. De là la deuxième séance Fictionner le réel et la troisième séance Ici et maintenant.
Cette proposition se décline donc sur 4 séances: 3 séances de projection en présence des réalisateurs et un temps d'échange collectif avec tous les réalisateurs invités ainsi qu'un des co-auteur de la pièce de théâtre 81 Avenue Victor Hugo et deux comédiens.
DES MIGRANTS. DES FRONTIÈRES.
SAMEDI 7 NOVEMBRE :
(10x2 places à gagner pour une séance au choix de cette section, mail à envoyer à : evenements@mediapart.fr)
14h : Revoir
UN AUTRE JOUR SUR LA PLAGE, Jérémy Gravayat (France, 2002, 20’), en présence du réalisateur
Rashid attend, assis sur le sable, les yeux rivés vers l’horizon où brillent les lumières de la côte anglaise. Comme chaque soir, il espère passer de l’autre côté. Mais sur la plage de Sangatte, seuls les jours passent et les hommes continuent d’attendre, à la frontière d’une nouvelle vie.
BORDER, Laura Waddigton (France/ E.U., 2004, 27’)
En 2002, Laura Waddington a passé plusieurs mois dans les champs autour du camp de la Croix Rouge à Sangatte avec des réfugiés afghans et irakiens qui essayaient de traverser le tunnel sous la Manche pour rejoindre l’Angleterre. Filmé entièrement de nuit avec une petite caméra vidéo, Border est un témoignage personnel sur le sort des réfugiés et la violence policière qui a suivi la fermeture du camp.
POUR VIVRE J’AI LAISSÉ, Bénédicte Liénard (France, 2004, 30’), en présence de la réalisatrice
En septembre 2004, à Bruxelles, des cinéastes rencontrent un groupe de demandeurs d'asile. Ceux-ci s'emparent de la caméra et filment eux-mêmes leur intimité dans un centre pour réfugiés. Il s'agit pour eux d'enfin se donner une image et de se faire entendre.
CAPSULAR, Herman Asselberghs (Belgique, 2007, 25’)
L’enclave espagnole de Ciudad Autonoma de Ceuta est à mi-chemin entre la ville et la communauté autonome. Autrefois sous l’administration de la province espagnole de Cadiz, Ceuta est située en bordure de la côte marocaine et fait dorénavant partie de l’Union Européenne. Cette enclave de l’Europe néo-libérale et de sa politique xénophobe à l’encontre des réfugiés agit comme une version contemporaine du "rideau de fer".
16h30 : fictionner le réel
HOPE, Boris Lojkine (France, 2015, 90’), en présence du réalisateur
En route vers l’Europe, Hope rencontre Léonard. Elle a besoin d’un protecteur, il n’a pas le coeur de l’abandonner. Dans un monde hostile où chacun doit rester avec les siens, ils vont tenter d’avancer ensemble, et de s’aimer.
À propos de BORDER
(...) Border est un film illégal que traversent, de fait, tous les états de la lumière. Il y a, d'une part, ces lueurs dans la nuit : infiniment précieuses, car porteuses de liberté, mais aussi angoissantes, car toujours soumises à un péril palpable. D'autre part - comme dans la situation décrite par Pasolini en 1941 -, nous voyons les "féroces projecteurs" du règne, si ce n'est de la gloire : faisceaux des torches policières dans la campagne, implacable rayon de lumière qui balaye, depuis un hélicoptère, les ténèbres ambiantes. Même les simples lumières des maisons, les lampadaires ou les phares d'automobiles qui passent sur la route nous serrent la gorge dans le contraste déchirant - visuellement déchirant - qui s'instaure avec toute cette humanité jetée dans la nuit, rejetée dans la fuite.
Extrait de Survivance des lucioles, par Georges Didi-Huberman