Nous sommes des étudiants, ni élus ni syndiqués. Notre collectif, Les Étudiants de la République, est donc apartisan et indépendant. Ce collectif est né spontanément début décembre 2020, face à l’inaction du gouvernement et la fermeture des universités. On voyait nos amis, nos proches très affectés, et notre avenir sacrifié alors même qu’on nous décrit comme le futur de la Nation.

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En effet, nous sommes profondément isolés et notre précarité a été indéniablement renforcée par la perte de nombreux emplois étudiants. Notre lieu d’apprentissage se matérialise désormais au mieux par notre bureau, bien souvent par notre lit. Nous nous sentons piégés, aliénés, mais aussi épuisés, et ce ne sont pas les 2 psys pour 30 000 étudiants qui contiendront ce mal-être. Dans ces conditions, nos études perdent du sens et les étudiants décrochent : 79% des étudiants sont particulièrement inquiets pour leur réussite scolaire et l’insertion sur le marché du travail, tandis que 69% s’inquiètent pour leur santé mentale selon une étude du Figaro Étudiant, menée en décembre 2020. Cette détresse s’exprime au travers de tragiques événements, tels que les tentatives de suicide qui nous ont tous horrifié.
Nos revendications sont claires : il faut rouvrir les universités pour lutter contre l’isolement, la précarité, l’incertitude des étudiants sur leur avenir et le désespoir que ces maux engendrent. Cependant, il n’est pas question de faire comme avant, mais de s’adapter aux contraintes. Nous défendons donc le présentiel en hybridation, car il permet de retrouver un environnement social et une émultion intellectuelle tout en respectant les gestes barrières. Dans cette configuration, tous les cours en salle ou amphithéâtre sont filmés et retransmis en direct pour les étudiants à distance, et les volontaires assistent au cours depuis les gradins, dans la limite des places disponibles. Ce n’est qu’une question de volonté, car nous utilisons déjà des logiciels de visio-conférence et nous avons déjà des plateformes de réservation pour nos bibliothèques. Concernant la précarité, nous souhaitons un RSA jeune ainsi que la revalorisation des bourses et des APL.
Jusqu’à présent, nous avons partagé une pétition, nous avons alerté les médias sur la situation étudiante, nous avons œuvré conjointement avec d’autres collectifs (manifestations, pétitions), et nous avons mené une action pacifique dans notre bibliothèque universitaire (B.U.) à Lyon. Ce dernier événement a apporté la preuve en image que l’on peut et que l’on veut revenir en présentiel, mais aussi que l’on est capable de respecter les règles sanitaires. Ce fut aussi un combat pour la culture puisqu’à midi, Manon Bourgin — alias Namia — a donné un court concert à l’extérieur.

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Pour les semaines à venir, nous avons deux grands objectifs : être force de proposition et rassembleur. Dans cette perspective, nous tâchons de renouer le dialogue entre les étudiants au travers d’événements en tout genre, car nous croyons en l’intelligence collective. Nos rassemblements visent donc à se retrouver, délibérer et avancer des solutions collectivement. Voilà les étapes nécessaires pour reprendre notre avenir en main, pour retrouver espoir. Dans cette dynamique de réflexion, il est nécessaire d’obtenir le soutien de nos élus pour débattre et défendre les solutions qui nous semblent adéquates.
Il faut aussi renforcer ces liens de plus en plus forts entre étudiants indignés, car nos actions sont encore trop éparses. C’est pourquoi nous appelons tous les étudiants de France à mener des actions dans leurs universités la semaine du 1er au 5 février 2021 et toutes les semaines à venir, ou même manifester comme il est prévu jeudi 4 février. Que ce soit des sit-in, des ateliers-débat, des occupations d’amphithéâtre, un rendez-vous à la B.U., des assemblées générales, tout est propice à l’émulation intellectuelle, tant qu’elle se fait dans le respect des gestes barrières. Pour notre part, nous serons à nouveau dans nos B.U. le 5 février après-midi et les vendredis suivants. Parce que ces initiatives ne doivent pas rester dans l’ombre, regroupons-nous sous une bannière commune et partageons ensemble nos événements avec #Backtofac.

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Aussi, parce qu’il n’est plus possible de continuellement fermer les universités, les lieux de culture, de restauration, et les remontées de ski. Les reconfinements sont des constats d’échec, notre société a été jusqu’à présent incapable de proposer des adaptations viables contre l’épidémie. À nous, étudiants, de reprendre notre avenir en main et agir pour une reprise en présentiel respectueuse des mesures sanitaires. Nous partagerons l’avancée et les résultats de nos futures actions sur les réseaux sociaux @etudiantsdelarepublique (Instagram), @lesetudiantsdelarepublique (facebook) @EtudiantRepubli (twitter), ou en réel lors de nos événements !
Nous vous invitons aussi à lire et signer notre pétition : http://chng.it/bPd6fHfWcc
