Il reste la parole
Ils étaient partis pour couvrir la Guerre
Parce que c'est leur métier d'informer
De faire savoir aux autres, de comprendre et de partager
Parce que si personne ne le fait, personne ne sait
C'est aussi simple que cela
Aussi cruel, aussi triste, aussi indispensable aussi
Il n'y a plus rien
Ils sont arrivés à Kidal, ont questionné, rencontré
Ils sont partis sans protection particulière
Elle leur avait été refusée, parce que la situation est trop tendue
Mais ils devaient y aller quand même
Parce qu'il faut informer
Ils étaient là pour ça, que pour ça
Il n'y a plus rien
Ils ont rencontré la haine
Ont subi la violence
Dans une très violente urgence
Tout est allé très vite
Quelques heures et c'est fini
Il n'y a plus rien à faire savoir, à comprendre, à partager
Il n'y a plus rien
Aujourd'hui, le journalisme est en deuil
Pour plein de bien tristes raisons
Mais surtout parce que deux personnes ont avoir perdu la vie pour le servir
Deux voix se sont tues, assassinées, parce qu'elles transmettaient le monde aux autres
Deux voix évanouies du présent qui appartiennent désormais au passé
A nos mémoires
Il n'y a presque plus rien
Il faudra un jour aller au fond des choses
Parce que cela ne peut plus durer
Tous ces morts, toute cette haine,
Toute cette incompréhension
Tous ces regards qui se rejettent
Toutes ces volontés qui s'affrontent
Il y a une racine au mal
Il y a des raisons
Il reste l'espoir
Que tout le monde se mette à table et discute
Parle, réfléchisse, échange, partage, construise, décide, agisse
En tenant ses promesses
En respectant sa parole
Ghislaine et Claude avaient donc raison
Il reste la parole et les voix
http://www.rfi.fr/afrique/20130724-exclusivite-rfi-nos-reportages-kidal
A Ghislaine Dupont et Claude Verlon,
le 2 Novembre 2013
Les Indignés du PAF, amoureux de l'info