Ce texte a été publié par l'AADP (Association pour l'Avenir des Diffuseurs de Presse), co-signataire de notre appel "Faisons évoluer les médias ensemble!", nous le reprenons avec leur accord.
Editeurs de presse: des profits énormes depuis des décennies sur le dos de toute la filière
Nous en avons fourni la preuve à la mission interministérielle qui, n'en revenant pas de notre présentation, nous a demandé nos sources. Et comme nos chiffres provenaient du site du Ministère de la Culture, le dirigeant de la mission s'est adressé au représentant de ce Ministère en lui demandant :"c'est vrai ça ?". Ce dernier a répondu : "on va vérifier". Et ils pouvaient vérifier.
Même dans les meilleures années, les éditeurs ont pleuré pour avoir des subventions alors qu'ils engrangeaient des milliards tout en réduisant leur coûts en supprimant systématiquement leurs "partenaires". De 40.000 en 1950 nous ne sommes plus que 27.500 marchands. Les dépositaires ont été des milliers et ne seront plus que 63 début 2015. Les ouvriers des imprimeries et des messageries ont été réduits en nombre de manière importante eux aussi.
Tout ceci peut se comprendre car il est logique d'adapter les outils aux évolutions technologiques. Ce qui l'est moins et qui se pratique toujours, c'est de justifier des besoins d'aides par ces modifications qui sont en réalité des économies pour la filière même si elles génèrent des coûts supplémentaires pour la société civile. Comment expliquer aujourd'hui que l'Express propose à 1 € l'exemplaire papier livré à domicile, sans engagement client, sans même que celui-ci ait à utiliser un timbre, alors que l'éditeur perçoit 6.3 M€ d'aides par an en moyenne depuis plusieurs années ? C'est du dumping à perte. Cela ne couvre même pas les frais de production et de transport.
...Mais probablement les ressources publicitaires alimentent elles une régie juridiquement distincte qui dégage des bénéfices quand l'éditeur lui-même affiche un résultat quasiment nul ou même des pertes pour obtenir des subventions toujours plus importantes en arguant de difficultés.
Ca suffit de mentir pour financer les gros salaires des dirigeants de ces maisons-là qui n'hésitent pas à faire mourir les points de vente par milliers et à mettre les ouvriers au chômage. Les éditeurs ne sont pas les plus pénalisés. C'est nous qui le sommes. Encore une fois quand un éditeur dit que ça va mal c'est que son ratio EBE/CA est descendu de 12% à 10%. Pendant ce temps nos confrères déposent le bilan ou vendent en pas de porte.
AADP (Association pour l'avenir des Diffuseurs de Presse)
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