Nous avons reçu ce texte suite au débat organisé par le SNJ (Syndicat National des Journalistes) lors de la convention nationale de la semaine passée. Nous intervenions lors du débat et n'avons certainement pas assez insisté sur la nécessité d'associer le public aux réformes en cours. Il faut dire qu'à la tribune nous étions les seuls à défendre cette idée. Une des personnes de l'assistance a réagi vivement aux propos échangés. Voici son texte plein de propos très intéressants. Nous le livrons dans son intégralité. Il va très certainement inspirer notre intervention à venir lors du débat organisé Mercredi prochain par le PS.
Bonne lecture.
Les Indignés du PAF
"Je m'exprime en tant que citoyen, électeur contribuable et lecteur de la presse. Il se trouve que je suis aussi devenu acteur de la contestation des médias en participant, entre autre, à la mise en place d'un journal citoyen indépendant visant à la réappropriation citoyenne de la presse.
En tant que citoyen, je ne pense pas qu'une instance censée jugée de la déontologie dans le traitement de l'information puisse avoir crédit sans y inclure ce que vous appelez public ou encore usager de l'information.
Qu'il existe un problème de représentativité de ce public est indiscutable au même titre que je ne suis pas certain que nos députés nous représentent, mais je pense pas que le public soit convaincu de l'efficacité de cette instance si elle n'est composée que de "professionnels".
Je viens du milieu de la science. Lorsqu'un scientifique publie une fausse information il est exclu et voit sa carrière terminée sachant que tout résultat scientifique est publié avec le nom de la personne qui l'a produite.
Sans vouloir fliquer les journalistes, je ne vois pas pourquoi un membre de ce corps de métier publiant de fausses informations ne pourrait pas être définitivement exclus de la profession.
Le cas des fausses infos sur chavez, illustrées par des images antidatées, est un exemple bienvenu. Là où l'on peut souvent se cacher derrière l'impossibilité de savoir qui a fait quoi dans ce milieu, dans le cadre de cet exemple un homme aurait du donner des comptes : le directeur actuel de l'information de FTV qui était en charge du docu "Un oeil sur la planète" en 2006... L'instance prévue demandera-t-elle des comptes à cet homme?
L'électeur que je suis note que les fausses infos divulguées par les médias de masse sont propres à orienter l'opinion publique. Que cela soit les vidéos américaines présentées comme étant filmées en France montrant des "jeunes à capuche" agressant des personnes âgées en passant par les fausses infos sur Chavez, je ne peux m’empêcher de déceler une capacité à orienter l'opinion des électeurs quant à leur choix de vote.... et ce à partir de fausses infos. Le traitement médiatique effectué lors du référendum de 2005 est à ce titre symptomatique. Il est intéressant de noter qu'alors que les gens ici présents semblent se revendiquer de gauche ils ne s'offusquent pas et ne condamnent pas les erreurs de leurs collègues propres à véhiculer des idées et opinions associables à la droite.
Enfin, le contribuable et lecteur de la presse que je suis rappelle qu'il ne dédaigne pas à acheter des journaux. L'augmentation du "Monde Diplo" ne me pose aucun problème et je continuerais à l'acheter même si il était à 8 euros car je le trouve informatif et enrichissant. En tant que contribuable, je pense que je devrais avoir possibilité de contester l'attribution de subventions publiques que cela soit auprès de la presse ou via la redevance. Je ne vois pas pourquoi le contribuable donne 55000€ par jour au Monde (par ex) pour lire des articles orientés voire clairement propagandistes. Je ne vois pas pourquoi je dois payer une redevance si c'est pour devoir, via des collectifs citoyens, surveiller la validité des infos produites par FTV et demander rectification (et ce de manière bénévole)
Pour toutes ces raisons ma question est la suivante : plutôt que de balayer d'un revers de main la participation efficiente des citoyens (ou des usagers des médias) à l'instance que vous voulez mettre en place, au prétexte d'un problème de représentativité, ne serait-il pas préférable de traiter ce problème de représentativité de front et y trouver solution? Ce serait en plus de donner un crédit plus grand à cette instance, l'occasion de mettre en place un système propre à inspirer l'évolution nécessaire de notre démocratie à partir d'un problème palpable et concret..."