Cet article fait suite à celui-ci (publié le 22 juin):
Un point (rapide) sur le dossier des #intermittents
http://blogs.mediapart.fr/blog/les-indignes-du-paf/220614/un-point-rapide-sur-le-dossier-des-intermittents
Nous venons de recevoir un mail d'une pigiste en situation de précarité (c'est un peu un pléonasme actuellement), qui nous faisait part, paniquée, de sa nouvelle situation à partir du 1er Juillet en terme d'indemnisation et de renouvellement de droits... Les médias en général, comme on a pu le voir dans l'article du 22 juin, donne une version erronée des faits quant aux chiffres de l'intermittence. On va constater avec ce qui suit, qu'ils n'informent de plus pas sur les autre cas liés à l'agrément de l'accord du 22 mars, dénoncé par les intermittents, qui insistent systématiquement en disant: les intermittents et les précaires. Mais, si c'est parfois relevé, ce n'est jamais expliqué. Quid, de facto, du fameux fond de transition pour les statuts autres que les intermitents...?
Que les choses soient claires, les Indignés du PAF se positionnent sur le sujet en terme de qualité de l'information. Il faut bien avoir conscience que le sentiment, que certaines personnes peuvent avoir quant à une injustice sociale se trouve exacerbé face au mépris médiatique que constitue une mauvaise information. Les situations qui en suivent sont encore plus douloureuses pour les personnes et cela peut expliquer la crispation du dialogue social.
Si les personnes choisissent les métiers parce qu'ils leur plaisent (et il faut aimer pour supporter les tensions qu'ils comportent souvent), ils subissent le plus souvent durement les conditions de précarité liées à leur spécificité. Une société adulte et responsable s'organise pour que l'exercice d'une profession soit possible... sauf si elle décide de la faire rentrer au musée. Supprimer la culture, le journalisme et d'autres métiers précaires, ne serait pas sans conséquence pour la dite société.
Mais revenons en aux pigistes (c'est assez compliqué, nous espérons avoir bien compris nous-même)...
Ce qui ne change pas
- Les conditions d’ouverture des droits pour la première admission
- La durée des droits ( 1 jour travaillé = 1 jour indemnisé )
- Le salaire de référence
Ce qui change
- Le calcul de l’allocation : 57 % au lieu de 57, 4 %
- Les différés d’indemnisation limités à : 75 jours en cas de licenciement économique, 180 jours (rupture conventionnelle, fin de CDD)
- et d'autres choses assez complexes...
Le système des droits rechargeables
Reprise jusqu’à épuisement du droit, quelle que soit la durée des activités ayant cessé ( pas important que l’intéressé soit resté ou non inscrit à Pole Emploi )
Exemple : Tu as un salaire moyen de 1000 euros /mois , tu as travaillé 1 an et tes droits sont ouverts pour 12 mois. Tu restes au chômage pendant 2 mois (donc il te reste 10 mois de droits ) Tu retrouves un travail mieux rémunéré (2000/euros par mois) Tu es licencié quelques mois plus tard. Tu auras le droit à des indemnités sur ce salaire, mais tu ne pourras pas les toucher avant l’épuisement de tes autres droits. Donc dans ce cas, tu percevras pendant 10 mois des indemnités basées sur le salaire de 1000 euros (si tu restes au chômage, tu pourras ensuite seulement prétendre aux indemnités basées sur le salaire de 2000 euros)
En cas de cessation du versement des allocations pendant 3 mois, même si tu continues à être inscrit Pole Emploi , il faudra se remanifester pour faire une demande de reprise de versement: c'est un casse-tête pour les pigistes qui ont des salaires en dents de scie. Avant, ça se faisait automatiquement.
Pour recharger les droits, il faudra avoir une fin de contrat de travail et avoir travaillé 150 heures (sinon rejet ARE).
Une fin de contrat postérieure à la date d’épuisement d’un droit ne peut faire l’objet d’une recharge. L’intéressé doit remplir à nouveau les conditions d’ouverture de droits (122 jours ou 610 heures)...
Si vous n'avez pas tout compris, demandez à "Pole Emploi" ou à ceux qui viennent de signer le décrêt d'application de la loi...
Lire aussi cette tribune d'Ariane Mnouchkine sur le sujet: "Penons le gouvernement au mot"
http://blogs.mediapart.fr/blog/ariane-mnouchkine/230614/prenons-le-gouvernement-au-mot
Pour info: lettre de mission du 1er Ministre sur les intermittents (exit les précaires?)
http://www.jean-patrick-gille.fr/2014/06/24/lettre-de-mission-du-1er-ministre-sur-les-intermittents/
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