Dimanche soir, l’extrême droite est arrivée en tête des élections européennes avec au total 37% des voix pour les listes du Rassemblement National et de Reconquête. Si ce score n’est malheureusement pas une surprise, nous ne pouvons pas le banaliser. Il est une tragédie, témoignant d’un racisme installé et d’un fascisme menaçant. Dans la foulée, Macron a annoncé la dissolution de l’Assemblée Nationale et de nouvelles élections législatives dans trois semaines. Il a ainsi déroulé le tapis rouge au RN pour qu’il accède à Matignon et forme un gouvernement.
L’extrême droite monte dans de nombreux pays d’Europe et les conséquences pour les précaires, les travailleur·euse·s, les migrant·e·s, les populations issues de l’immigration, les femmes et les transpédégouines en seront dramatiques. Alors que la loi Darmanin est une des plus racistes qui ait été votée depuis des années, Bardella expliquait qu’elle permettrait l’accueil des migrant·e·s. La loi sur les mineur·e·s trans devait passer devant une assemblée défavorable mais que se passera-t-il si elle passe devant une assemblée d'extrême droite ? Ce ne sont que deux exemples concrets de ce que pourraient être nos vies dès lors que le RN accèdera à une majorité
Ces résultats, nous les devons à une accélération des politiques de casse de nos droits, à la perte croissante de pouvoir d’achat, au chômage qui progresse et à des discours et des lois racistes, transphobes et sécuritaires qui sont loin d’être seulement l’apanage de l’extrême droite. La casse de nos solidarités et nos trop nombreuses défaites nous ont conduit ·e·s ici, alors que la solidarité entre les composantes du prolétariat, entre les exploité·e·s et les opprimé·e·s, n’a jamais été aussi nécessaire. Il s’agit donc d’une conséquence des politiques libérales menées successivement par LR, le PS et LREM mais également d’une défaite pour le camp des luttes sociales. Cela doit appeler dès maintenant à une réaction dans laquelle nous devons mettre de l’espoir. Il est temps de construire une riposte unitaire large et antifasciste et il est plus que jamais indispensable que les TPG prennent leur place dans sa construction., Nous sommes des cibles pour les fascistes, soyons aussi des armes contre ! L’extrême droite a réussi à convaincre certain·e·s LGBTI avec un discours homonationaliste et nous devons aussi la combattre à l'intérieur de nos communautés.
De la séquence des retraites, de la loi Immigration jusqu’aux mobilisations pour Gaza, c’est la force de notre camp social qui s’organise pour le combat. La France Insoumise donne confiance aux secteurs combatifs. Nous n’hésitons pas à recourir aux rapports de force actuels pour mettre en avant un programme de rupture contre l’agenda raciste et autoritaire qu’est l’extrême-droite. Nous devons mener un combat concret pour avancer dans l’organisation de notre camp social et contre une assemblée nationale aux mains des réactionnaires. Malgré l’absence d’une liste rassemblant toutes les forces de notre camp social, il est dans notre intérêt qu’une liste d’unité soit installée au Parlement pour exprimer la volonté de lutter contre l’extrême-droite et le macronisme.
Cette riposte ne pourra pas se contenter du terrain des élections, même si elle ne peut l’ignorer. Nous devons la construire dans nos quartiers, dans nos lieux communautaires et sur nos lieux de travail car nous ne voulons pas seulement d’une défaite de l’extrême-droite aux législatives mais nous voulons la faire disparaître pour toujours. Parce que l’espoir est nécessaire, nous devons relever la tête et construire notre riposte dès maintenant.
Transpédégouines et antifascistes, tant qu’il le faudra !