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Billet de blog 18 mars 2023

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Après le 49.3, faire vivre la grève !

Alors que l’ordre bourgeois contrôle l’ensemble des institutions de la République, le gouvernement de Borne et Macron, fébrile face à un mouvement social sans précédent, tente de passer en force sa réforme dont personne ne veut.

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Ce jeudi, à 15 h, Élisabeth Borne déclenche, face à une assemblée en éruption, le 49.3 - ce filet que la bourgeoisie sort lorsque l’illusion de démocratie qu’elle nous présente dessert ses intérêts. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir répété à l’envi que leur majorité était solide et qu’il n’y avait pas de raison de l’utiliser. À l’image d’un Olivier Véran qui le répétait encore le 13 mars, soit trois jours avant le vote. Cet acte est un aveu d’échec pour ce gouvernement à la majorité relative. En effet, les travailleur·euses ont démontré leur détermination à travers des mobilisations sans précédent sur l’ensemble du territoire. 

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Rassemblement place de la concorde suite à l'annonce du 49.3

À la suite de cela, les travailleuses et travailleurs en colère se sont mis à affluer et se rassembler dans de nombreuses villes de France, à l’appel de syndicalistes mais dépassant très largement les militant.es les plus convaincu·es. À la Concorde, se sont réunis plusieurs milliers de personnes, déterminées et en colère devant un énième crachat à la gueule. Face à cela, la police a sommé d'arrêter les festivités et a sorti l’armada répressif : gaz lacrymogènes, canons à eau et autres joyeusetés. Pourtant à la télévision, c’est encore une fois des violences des manifestant·es dont on parlera comme sur BFM TV hier soir où l’on demandait à Fabien Roussel de les condamner. On ne parlera pas de la violence policière mais surtout celle qu’elle cache : la violence du capitalisme, du patronat qui nous demande de bosser jusqu’à en crever, la violence structurelle d’un État de plus en plus autoritaire incapable d’écouter le peuple qui hurle. 

Ces manifestations en partie spontanées montrent bien à quel point la mobilisation est loin d’être terminée. Et c’est là que l’on ne peut qu’être atterré de la décision de l’Intersyndicale de jeudi soir. Face à une épreuve de force, il fallait prouver que le rapport de force se trouvait dans la grève. Il fallait réagir tout de suite, plutôt que de calmer le jeu nous appelant à des grèves : “calmes et déterminées”. Pourquoi calmes ? Dans les pinkbloc, nous préférons le bruit, l’agitation, nous préférons la colère qui se transforme en joie, en joie de construire un autre monde. Nous n’irons pas manifester dans le calme, car nous n’irons pas nous faire enterrer. Nous continuerons la lutte jusqu’au retrait et nous continuerons de montrer à quel point notre communauté se bat pour une vie digne.

Motion de censure or not ?

La seule stratégie syndicale, jusque-là, a été, malheureusement que de compter sur l’unité et le fait que la réforme est refusée par la majorité de la population. Peut-être était-ce utile au début, mais à présent il faut lancer un bras de fer. Le potentiel d’explosion est là ; il faut le construire et le renforcer. Nous ne pouvons pas nous permettre une défaite sur cette réforme. Alors peut-être que l’intersyndicale attendait seulement la motion de censure. Est-ce que celle-ci pourra gagner ? Est-ce que le Conseil constitutionnel pourra en partie invalider la loi ? Est-ce que c’est possible ce référendum d’initiative partagée ? Honnêtement nous n’en avons aucune idée. Et c’est bien le rôle des députés de gauche de tout tenter de ce point de vue-là. Mais nous, les travailleuses et travailleurs, nous ne pouvons pas attendre quelque chose du Parlement. Ce n’est pas ça la vraie démocratie. Le 49.3 l’a encore prouvé. Pour gagner sur cette réforme, il n’y a qu’une chose qui compte, c’est la grève. Parce que la grève, c’est ça qui fait perdre de l’argent ; c’est une grève qui s’étend, c’est une grève générale, qui nous permettra de gagner sur cette réforme et qui sait poser les jalons d’une autre société. 

Rien de cette réforme n’est acceptable, ni en l’état, ni avec de potentiels aménagements. Tout le monde l’a déjà compris malgré les tours de passe-passe rhétoriques du gouvernement. Il ne sert donc plus à rien d’essayer de le démontrer. Il est temps que le mouvement ouvrier contre-attaque et impose ses revendications. Il est temps de remettre en question l’ordre bourgeois et son pouvoir sur notre travail.

Une grève active

D’ici à jeudi, il faut faire progresser le rapport de force, c’est-à-dire que oui il faut se mettre en grève, une grève reconductible, convaincre ses collègues et tout bloquer. D’ici à jeudi, il faut montrer la détermination et celle-ci ne passera que par la grève. Alors il faut des AG partout, il faut l’unité de l’ensemble de toutes les luttes pour dégager ce gouvernement. 

Nous appelons donc à rejoindre toute initiative allant dans le sens de la généralisation de la grève. Les travailleurs des secteurs “bloquants” sont formels, la grève par procuration n’est pas une solution. Faisons grève, organisons nous sur nos lieux de travail pour aller aider à bloquer les secteurs qui en ont besoin. Reconstruisons les solidarités ouvrières intra et inter-professionnelles. Apprenons à nous organiser sans les capitalistes.

Salaire, Sécu, Retraites : C’est nous qui travaillons alors c’est nous qui décidons !

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Action de bloquage du périphérique le matin du 17 mars. © instagram.com/jeanne.actu

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