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Billet de blog 18 novembre 2022

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Le capitalisme transphobe tue !

Depuis 1999, nous célébrons à l'internationale chaque 20 novembre le Transgender Day Of Rememberance (T-DOR) en hommage à tous nos frères et toutes nos sœurs mortes de la transphobie. Encore aujourd'hui, les personnes trans connaissent des conditions de vie tellement précarisées qu'elles aboutissent malheureusement à la mort.

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Depuis 1999, nous célébrons à l'internationale chaque 20 novembre le Transgender Day Of Rememberance (T-DOR) en hommage à tous nos frères et toutes nos sœurs mortes de la transphobie.

Encore aujourd'hui, les personnes trans connaissent des conditions de vie tellement précarisées qu'elles aboutissent malheureusement à la mort. Chaque année, nous exprimons notre dégout à l'égard du capitalisme. Que ce soit les assassinats ou les suicides, nos mort.e.s ne sont pas des accidents ou des cas marginaux. Mais au contraire, tout relève d'un processus continu de précarisation de nos conditions de vie, d'exclusion du salariat, des hôpitaux et de tant d'institutions. 

La transphobie tue. Car elle prive les personnes trans d'une vie décente. La transphobie tue parce qu'elle isole, et nous empêche d'accéder aux soins, de manger et de se loger correctement.

Et nous le rappelons, nos mort.e.s sont politiques. Nous ne savons à peine mesurer l'ampleur de nos mort.e.s à cause la police et de la justice qui mégenre les personnes décédées après leur mort. Quand on est trans, on meurt deux fois. Une fois assassiné.e, poussé.e à bout d'une société transphobe. Et puis une deuxième fois, par le manque de justice.

Dans la grande majorité des cas, ces meurtres concernent des femmes, souvent travailleuses du sexe, migrantes et racisées. Comme tous les féminicides, ils se déroulent dans une grande violence, dans l'absence de poursuites pénales, dans un appartement, ou dans l'espace public, mais surtout dans un silence qui nous empêche de faire notre deuil sereinement.

Dans un contexte de montée de l'extrême-droite, sa frange LGBTI-phobe, déçue d'avoir perdu sur la loi ouvrant le mariage aux couples homosexuels, se mobilise pour rétablir les thérapies de conversion. L'Observatoire de la Petite Sirène et Ypomoni parle d'une "épidémie de transgenres", mais nous parlons d'une épidémie de transphobie.

Arrêtons l'ignorance de la réalité sociale, disons haut et fort notre projet de société, profondément révolutionnaire. Le T-DOR n'est pas qu'une commémoration, c'est également un jour de lutte. Dans les années 2000, cette date était accompagnée de nombreuses actions qui visaient les caisses d'assurance maladie ou les hôpitaux. Face à toutes ces offensives transphobes, notre priorité est d'acquérir l'autonomie de nos vies, des emplois et des logements stables, une augmentation de nos revenus, qu'ils proviennent du salariat ou des minimaux sociaux. Pour cela, nous rappelons notre volonté de rupture avec le capitalisme. Ce ne sera pas avec un ré-arrangement de la société que nous pourrons continuer à vivre sereinement. Notre émancipation ne pourra venir que de la rupture avec ce système.

Face à tout cela, nous devons lutter ensemble et participer massivement aux nombreux rassemblements dans le monde prévus le 20 novembre et honorer la mémoire de nos proches.

Collectif les inverti·e·s le 17 novembre 2022

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