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Billet de blog 19 juillet 2024

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Les athlètes, ces citoyens "augmentés".

Les athlètes ont la grosse tête, ils se conduisent en enfants gâtés comme ces judokas qui demandent de pouvoir emprunter la voie réservée "Paris 2024" pour s'affranchir du sort des quidams coincés dans des embouteillages qui sont pour une part la conséquence de leur activité, de leur "rêve".

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Au président du CIO venu leur rendre visite, Amandine Buchard, porte-parole des judokas qui arrivent en retard aux entraînements à cause des embouteillages franciliens lance : « Vous avez mis en place des voies Paris 2024, déjà avant il y avait beaucoup de bouchons et nous, athlètes, on continue de s’entraîner jusqu’au JO, et on a entre une heure et demie et deux heures pour aller à l’entraînement et c’est très énergivore. J’aimerais vous demander si c’était possible que les athlètes qui font les JO puissent avoir accès à la voie Paris-2024 ? ». Elle termine par un « C’est très énergivore », propre à émouvoir les cœurs les plus durs. Elle aurait pu réclamer sirène et gyrophare. Rappelle-t-en automobiliste quand tu sera bloqué et que des véhicules dits prioritaires te dépasseront. Si Hidalgo, Pécresse, Hollande et Macron sont doublement responsables, ils ne sont pas les seuls.  

Gageons qu’A. Buchard n’aura pas oublié d’ajouter à la liste des dérogataires les personnels de la santé, de la distribution, de la culture, du nettoyage, les membres des administrations etc. Soyons assurés que les responsables locaux et nationaux mobiliseront toute leur influence pour que les mêmes attentions soient apportées aux travailleurs obscurs qui rapportent moins de médailles et ont donc moins à voir dans les concours d'égo des politiques, dans les chiffres de l'audimat, du chauvinisme et des bénéfices des plateformes du tourisme. Je ne connais pas la réponse du président du CIO qui a possiblement utilisé ce dispositif mais quelle raison les infirmières, les personnels de restauration, ceux du nettoyage, les personnels administratifs, qu'ils participent ou non aux jeux olympiques ne seraient-ils pas eux aussi autorisés à utiliser cette voie prioritaire sauf à reconnaître que leur utilité est moindre que celle de jeunes gens en short. 

Courte visite de l'Insep (1) . Les judokas de la sélection olympique qui s'entraînent à l'Insep (1) (Institut National du Sport, de l'Expertise et de la Performance ) situé au cœur du bois de Vincennes, disposent d'installations très confortables. On a même récemment changé le tatami pour qu'il soit le même que celui de la compétition. Une attention coûteuse « pour mettre les athlètes dans les bonnes conditions » (F. Canu directeur et judoka à la retraite ). Nul doute que les personnels de l'éducation nationale et de la justice, par exemple seront l'objet des mêmes attentions de la part de leurs ministères respectifs. 

A force d'être courtisés les sportifs attrapent inevitablement la grosse tête, comme les politiques et les dirigeants du Cac40 et des Gafam. Ils estiment dans l'ordre des choses l’accès au statut de « citoyen augmenté » pour services rendus. Rien de plus naturel alors que de bénéficier des privilèges attachés au statut de héros recherché depuis l'enfance. C'est probablement ce qui est dans la tête des rugbymen (ou footballeurs ) quand ils imitent les vedettes du showbiz en saccageant les avions, les chambres d'hôtel et la vie de femmes qui ont le malheur de les croiser. Ces super-citoyens devraient pourtant savoir qu’une fois devenus inutiles pour la paix sociale, les courbes de l'audimat ou les chiffres d'affaires des sponsors, ils seront très majoritairement et impitoyablement mis au rancart, ce qui n'est que la logique et le fonctionnement des sociétés capitalistes à la Brejnev, à la Mao ou à la Macron, lui-même très inquiet de perdre les privilèges que lui confère son extra-citoyenneté. Macron qui ne viole pas de femmes, en revanche pour ce qui est de la démocratie... 

(1) il fut un temps(époque Sarkozey) où l'Insep était l'institu national des sports et de l'éducation populaire. L'éducation populaire fut abandonnée et macron qui introduisit "l'expertise et la performance" réclama une place de choix dans le concours de médailles entre nations. Une logique de la compétition qui envahit tous les secteurs de la société, y compris le comptage de députés.    

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