Samedi 8 juin, 10 personnes ont été évacué-es en urgence par les équipes médics de la mobilisation contre le chantier de l'A69.
Nous dénombrons une quarantaine de blessé·es, dont 3 blessures graves qui ont entraîné des hospitalisations, mais sans pronostic engagé. Ces blessures ont été majoritairement causées par des tirs de grenades de désencerclement et GM2L.
Lors des évacuations, des ambulances avec des médecins (avec leur carte de médecin) ont été bloqués plusieurs fois par des contrôles de polices les empêchant de passer, forçant les ambulances à devoir contourner les barrages et à perdre un temps crucial pour la prise en charge des blessé·es. Sur le retour au camp, une des ambulances transportant des blessé.es qui ne nécessitait pas une prise en charge aux urgences a été immobilisée pendant plus d’une heure.
Ce dimanche, les policiers ont répété la pratique infâme de passer aux urgences dérober les habits d’une femme de 55 ans blessée avec une fracture ouverte du tibia.

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Causer des blessures en tirant des grenades GM2L – armes de guerre – au milieu des manifestant·es devient un levier de plus en plus courant du maintien de l’ordre pour semer la terreur dans les manifestations.
C’est une déplorable singularité française comme le rappelle dans un article du journal le monde aujourd’hui encore Michel Forst, le rapporteur spécial des Nations unies (ONU) « La France est le pire pays d’Europe concernant la répression policière des militants environnementaux, dit-il. La violence des forces de l’ordre est hors catégorie. Leurs homologues à l’étranger ne comprennent pas la manière dont les Français répondent aux manifestations, ne comprennent pas qu’on puisse user d’une telle violence. »
Pour justifier ce choix volontaire de causer des blessures, le préfet du tarn, Michel Vilbois, s’est employé une fois encore à dénier toute motivation politique à ce qu’il présente pourtant dorénavant comme la majorité des manifestant·es, affirmant que leur présence n’a « aucun lien avec le chantier de l’A69 ».
Ce déni de réalité est absolument lunaire et profondément méprisant pour l’engagement quotidien sous de multiples formes de toutes celles et ceux qui étaient présentes hier pour faire obstacle à l’avancée de l’autoroute.

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Cette tentative de mettre ses opposant·es hors du champ politique, tient au refus très politique d’admettre ces deux constats de plus en plus largement partagé chez des habitant·es de tous âges dans différentes régions du pays :
1. voir quotidiennement son territoire ravagé, avec l’appui du gouvernement, au profit de quelques lobbys privés répand un sentiment légitime de colère.
2. la certitude que l’État ne prend pas en charge de protéger les ressources vitales en terre et en eau alors qu’il est tellement urgent de le faire, pousse logiquement une partie de plus en plus large de la population à agir en conséquence.
Plus que jamais nous devons apprendre à nous protéger ensemble des violences policières et réinventer sans cesse des formes de résistances qui permettent concrètement de stopper les chantiers écocidaires.

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