Nous, personnels, étudiant·es et chercheur·ses de l’École polytechnique et d’autres établissements du plateau de Saclay, dénonçons vivement le projet de loi immigration voté ce mardi 19 décembre au Sénat et à l’Assemblée nationale. Ce texte heurte profondément l’esprit d’ouverture ainsi que les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité portées par l’Université, la recherche scientifique et la République. Il intègre un certain nombre de points du programme raciste et xénophobe du parti d’extrême droite, le Rassemblement national, notamment via l’instauration de la préférence nationale, le durcissement du regroupement familial et une atteinte au droit du sol. Ce texte a pourtant été porté par un gouvernement et voté par des député·es qui se prétendent de l’arc républicain.
Il constitue une atteinte manifeste à nos valeurs et aux droits fondamentaux des étranger·ères et donc de tous. Certains articles visent directement nos étudiant·es internationaux. Il leur faudrait à présent payer une « caution » pour pouvoir venir étudier en France. Cette mesure renforcera la précarité d’étudiant·es déjà soumis à des frais de scolarité plus importants que leurs camarades nationaux, la loi mettant également fin à la possibilité d’exonération de ces frais d’inscription différenciés par les Universités. Elle en dissuadera aussi certain·es privant nos Universités de leur compétence et amoindrissant l’échange d’idées et de savoirs dans le monde. De plus, les étudiant·es devront prouver du « sérieux » de leurs études pour pouvoir continuer à rester en France. Cette mesure est simplement discriminante et absurde.
Nous apportons notre soutien à nos collègues et aux étudiant·es étrangers. Nous nous joignons aux côtés de la Défenseure des Droits et d’un grand nombre de Président·es d’Université, pour faire savoir notre opposition ferme et déterminée à ce texte de loi, à présent voté. Nous appelons tous et toutes à un sursaut contre la banalisation mortifère des politiques d’extrême droite.
Cette lettre est portée par 109 signataires dont la liste est publiée ici.