Ce n'est plus Solaar mais les enseignants qui pleurent en le voyant dans les signataires de la tribune du JDD. Une publication qui a hérissé le poil des enseignants qui, depuis 5 ans bientôt, constatent et subissent les coups du butoir de J.-M. Blanquer contre l'école publique.
Rien de tel que le regard d'un enseignant pour répondre aux inepties de cette publication du JDD. Nous verrons dans un premier temps que les signataires de cette tribune sont illégitimes puis nous dresserons un bilan de la politique du ministre de l'Education Nationale, de la jeunesse et des sports plus conforme à la réalité du terrain.
Une tribune à la légitimité très contestable
Revenons d’abord sur cette tribune intitulée « 1.200 élus, personnalités et acteurs de l'éducation défendent le bilan de Macron sur l'école » et publiée dans le JDD.
La seule « personnalité » qui l’a signée est en fait MC Solaar, qui s’inscrit ainsi dans les pas de Doc Gyneco lorsqu’il avait soutenu N. Sarkozy en 2007 : il aura ainsi une excuse pour justifier les mauvaises ventes de ses derniers albums. On peut citer aussi une demi-personnalité en la personne de Dominique Besnehard.
D’autres signataires sans doute rangées là en tant que personnalités sont inconnues au bataillon et tout aussi incompétentes en matière d’éducation.
Pour ce qui est des acteurs de l’éducation, aucun spécialiste notable n’apparaît dans la liste des « membres de la communauté éducative », mais beaucoup de mystérieux « société civile », de nombreux « parent d’élèves », quelques « acteur associatif », ou encore des « élève-étudiant ».
Les quelques enseignants cités, après une recherche google, sont en fait souvent des élus LREM. Certains ne correspondent pas à la fonction qui leur est accolée. Une prétendue directrice d’école du 93, Sarah Laure Attias, dirige en fait un lycée privé du réseau de l’Alliance Israëlite Universelle à 4 500 euros l’année.
Quant à ceux qui sont rangés parmi les « parlementaires nationaux et européens », ils appartiennent au parti « En Marche ». Est-ce vraiment éclairant d’avoir leur avis sur la politique du gouvernement « En Marche » ?
Voilà donc une tribune qui n’a pas grande valeur : des anonymes non qualifiés et des femmes et hommes politiques qui sont partie prenante et défendent le bilan de leur propre parti. On a rarement vu ça, à part peut-être dans les belles heures du stalinisme.
Pourquoi alors le JDD diffuse-t-il cette tribune dont la juste place était la poubelle du bureau du stagiaire ? Une brève recherche sur google m’a permis d’apprendre selon Juan Branco qu’E. Macron était le banquier en charge du groupe Lagardère lorsqu’il travaillait chez Rotschild et qu’il lui a arrangé une affaire de quelques millions d’euros dès son arrivée au pouvoir. Ainsi, le JDD a déjà été accusé à plusieurs reprises d’être la Pravda d’E. Macron. En mieux puisqu’elle n’est pas exclusive et permet une propagande encore plus efficace qu’elle est réalisée sous couvert de neutralité.
Voilà donc une tribune totalement décrédibilisée par ses auteurs et ses diffuseurs, que je ne devrais même pas prendre le temps de contre-argumenter. Grand seigneur, je vais pourtant le faire.
Les réalités du mandat de J.-M. Blanquer : un bilan accablant
On pourrait résumer la problématique de la tribune du JDD à « Pourquoi M. Blanquer est extraordinaire selon les membres de son parti ? ». La ligne directrice de ma contre-tribune sera donc « pourquoi le rejet de M. Blanquer fait-il quasiment l’unanimité chez les professionnels de l’éducation » ? J’établirai ici une liste non exhaustive mais appuyée sur tout le mandat du ministre, en réaction à ce que j’ai pu lire dans la tribune du JDD.
Les premières parties seront consacrées à la pratique du pouvoir de M. Blanquer tandis que la dernière partie sera une critique du contenu des mesures qu’il a prise. Pardonnez ce déséquilibre mais le contenu des réformes est très pauvre comparé à l’agitation dans la pratique du pouvoir.
1) Parce que la politique de promotion personnelle de J.-M. Blanquer est la seule qui soit généreuse :
Mediapart et Libération ont révélé le scandale du syndicat Avenir Lycéen, dont l’objectif était de soutenir J.-M. Blanquer, financé par… le ministère de J.-M. Blanquer lui-même. Celui-ci n’étant pas regardant sur les fonds, les disciples du ministre, très généreusement dotés au regard du nombre infime d’adhérents, en ont profité pour fréquenter restaurants et hôtels étoilés. C’est cher payé pour qu’ils agissent à la solde du ministre en défendant ses réformes destructrices.
Ces journaux devraient également se tourner vers le dispositif tout marketing et très coûteux des « vacances apprenantes » en 2020, dont chacun se demande comment il s’est concrétisé, alors que le temps scolaire n’est déjà pas correctement financé.
De plus, en 2020, à l’heure où il imposait une restriction des moyens alloués aux établissements scolaires en retirant aux élèves des heures d’enseignement, J.-M. Blanquer n’hésitait pas à rendre 600 millions d’euros dont il n’a pas trouvé l’usage. Rebelote en 2021 où il a rendu 75 millions d’euros. Voilà une illustration bien cynique du « en même temps » cher à son Président !
Voilà aussi un aveu pathétique : M. Blanquer n’a pas d’idée pour améliorer la situation de l’Education Nationale, il ne sait pas quoi faire de l’argent qui lui est attribué. Il n’a pas besoin d’argent et les économies qu’il impose à l’Education Nationale lui semblent donc justifiées.
Supprimer 1800 postes dans le second degré pour la seule rentrée 2021 alors qu’il accueillait 43 518 élèves de plus que l’an passé, cela lui a semblé pertinent.
2) Parce que sa stratégie de promotion personnelle et de destruction de l’Education Nationale passe par les petits arrangements avec la vérité voire le mensonge éhonté:
En effet, M. Blanquer s’est dès ses débuts illustré par des lapalissades visant à s’attribuer comme des idées originales des pratiques déjà existantes depuis des lustres : la chorale à l’école, la dictée, le sport… Quoi de mieux pour s’attirer le consensus que de faire semblant que l’on a inventé ce qui existe déjà et est considéré par tous comme essentiel ? Monsieur Blanquer est le Monsieur Jourdain de l’EN : c’est tout juste s’il ne s’enorgueillit pas de parler en prose. Très vite, les enseignants l’ont affublé du pseudonyme de « Jean Mytho ».
Aussi, le thème de la « revalorisation salariale », élément de langage très prégnant dans les médias par des effets d’annonce, présent également dans la tribune, ne correspond à aucun fait réel. Une augmentation d’une centaine d’euros que le grand public a cru mensuelle et nette alors qu’elle était brute et annuelle et une prime informatique de 150 euros pour s’acheter l’équipement nécessaire au télétravail.
Voilà qui ne compense même pas le gel des salaires imposé en début de mandat ! Mais voilà de quoi faire croire à l’opinion que les enseignants n’ont pas à se plaindre et que M. Blanquer s’est montré généreux. Quant à la prime annuelle de 3000 euros promise dans le programme de E. Macron aux enseignants exerçant dans les REP+ (collèges accueillant des populations très défavorisées), si elle n’a jamais été démentie publiquement, elle s’est pourtant réduite en catimini à 2000 euros.
Mentir purement et simplement ne gène pas non plus le ministre, comme il l’a fait avec le Covid, en brandissant des chiffres 20 fois inférieurs à Santé Publique France pour vanter son protocole sanitaire (ouvrir les fenêtres et porter des masques toxiques) alors que lui-même n’avait pas lancé de campagnes de tests pour se permettre ainsi de proposer des chiffres personnels.
Enfin, il n’a pas hésité à faire inventer des notes pour le bac 2019 afin de rendre inefficace la rétention massive des notes décidée pour réagir à sa réforme. Il s’agissait de minimiser l’opposition à sa réforme dans les médias en affirmant que tout le monde aurait ses notes dans les délais prévus. Plutôt des injustices dans les résultats que de laisser transparaître l’échec total de la mise en place de son baccalauréat au rabais et la réaction massive et inédite qui lui était opposée !
3) Parce que sa stratégie de promotion personnelle et de destruction de l’Education Nationale est basée sur l’autoritarisme et le régime policier :
Les 4 de Melle, Hélène Careil, Jean-Christophe Peton… Ce sont tous des enseignants sanctionnés pour s’être opposés aux réformes de Blanquer et à sa vision étriquée de l’enseignement.
Arrêtons-nous simplement sur J.-C. Peton car c’est le cas médiatisé le plus récent : ce dernier a critiqué le manque de soutien de la hiérarchie à Samuel Paty sur pronote et s’est vu suspendu par le rectorat de Besançon. La liberté d’expression oui quand il s’agit de critiquer les musulmans et caricaturer le prophète, mais pas quand il s’agit de placer M. Blanquer et l’institution face à leurs responsabilités. Chacun fixe ses propres bornes au sacré, pour M. Blanquer c’est lui-même.
Pensons également aux lycéens qui ont vu débarquer la police jusqu’au sein des établissements pour les humilier et passer les réformes en force! L' interpellation de 148 lycéens à Mantes la Jolie, agenouillés et menottés pendant plusieurs heures, filmée par un policier ravi de les humilier (« une classe qui se tient sage » s’amusait-il en diffusant la vidéo sur les réseaux) a même suscité les critiques d’Amnesty International. On en est là !
Cette pratique policière du pouvoir se double de la mise en place d’un arsenal législatif. L’article 1 de la loi confiance exige des enseignants « l’exemplarité » pour leur imposer un devoir de réserve quant à la politique dramatique du ministère. De quoi achever de dépolitiser des enseignants déjà bien résignés aux humiliations et à la dégradation organisée de leurs conditions de travail. Ainsi, en mentant aux médias et en muselant les professionnels qui sont les seuls à s’en rendre compte, il peut détruire ce qu’il reste de l’Education Nationale sans être trop inquiété par l’opposition.
4) Parce que sa stratégie de promotion personnelle et de destruction de l’Education Nationale est basée sur le mépris voire la haine des professeurs :
Des attaques destinées à liguer l’opinion publique contre les enseignants
Lorsqu’un magazine, Le Figaro pour ne pas le citer, consacre sa une entière à une charge contre les enseignants, M. Blanquer ne les défend pas. Au contraire, il a lui même donné le ton en dénonçant le « wokisme » et « l’islamo-gauchisme » ou encore en attaquant les enseignants . « Si quelqu’un a un problème avec les valeurs de la République […] ça n'a peut-être pas été assez clair dans le passé, ça va être désormais très clair dans le présent et dans le futur, au travers de la formation comme de la gestion de la carrière des personnes » a t-il déclaré.
Voilà une attaque en règle des enseignants en affirmant que certains ne respectent pas les valeurs de la République. À quels faits se réfère-t-il pour affirmer cela ? Aucun, car c’est une accusation fausse basée sur rien. Il s’agit juste de diffuser dans l’opinion publique un mépris pour les enseignants et se donner l’image du bon berger qui recadre des moutons indociles.
Témoigner de son autorité et créer un climat de défiance en menaçant d’agir sur « la carrière des personnes » mais aussi disqualifier publiquement la profession en indiquant que les enseignants auraient besoin d’une « formation » pour comprendre enfin qu’il fallait respecter les valeurs de la République.
Là où M. Darmanin porte plainte dès que quelqu’un se risque à dénoncer les violences policières, Blanquer se tait lorsque les enseignants sont traités d’islamogauchistes voire n’hésite pas lui même à contribuer aux attaques. Alors que les violences policières ne sont jamais dénoncées par le ministre de l’Intérieur, l’antiracisme est apparemment pour M. Blanquer la pire des indignités.
Avec ce regard comparatif qui permet une vue d’ensemble, nous pouvons constater que la politique de M. Blanquer s’inscrit dans une politique gouvernementale réactionnaire.
Un manque de soutien au quotidien
De plus en plus de révélations montrent comment Samuel Paty n’a pas été soutenu par l’institution, voire que celle-ci a contribué à le fragiliser. Depuis, de nouveaux cas signalés sur le groupe « les stylos rouges » montrent que rien n’a changé et les enseignants sont toujours seuls face à la violence des parents d’élèves qui ne respectent pas les valeurs républicaines.
William, par exemple, est accusé d’avoir diffusé une vidéo pornographique par deux élèves et a subi un harcèlement de sa hiérarchie suite à cela. Il s’est avéré que la vidéo en question était une vidéo institutionnelle contre le harcèlement mais cela n’a pas infléchi l’attitude de la hiérarchie qui souhaite imposer une mutation forcée à William.
5) Parce qu’il applique une politique macroniste d’aggravation des inégalités et de privatisation de l’éducation
Si nous avons évoqué jusqu’alors sa pratique du pouvoir, il faut aussi évoquer le contenu de sa politique.
- « la décision de passer de 24 à 12 élèves dans les classes de grande section de maternelle, de CP et de CE1 des écoles situées en réseau d'éducation prioritaire, est historique » nous dit le JDD. D’abord, une erreur factuelle : tous les établissements REP n’ont pas des classes limitées à 24 élèves, loin de là, ce qui fait des groupes souvent supérieurs à 12 élèves. Surtout, le texte pêche par ce qu’il ne dit pas : la diminution de l’effectif des CP est opérée au prix d'un accroissement du nombre d'élèves dans les autres classes car le ministère n’a pas embauché plus de professeurs (au contraire). Le dispositif mis en place par le précédent gouvernement « plus de maîtres que de classes » a été supprimé dans le premier degré sans qu’un diagnostic de l’efficacité de la mesure n’ait pu être réalisé. Dans le second degré, 1800 postes ont été supprimés pour la seule rentrée 2021.
Peut-être cette mesure très médiatique est-elle un progrès pour les rares classes concernées : « ce dédoublement a déjà changé la donne pour les 380.000 élèves qui en bénéficient chaque année comme en témoignent les premières évaluations » affirment les auteurs de la tribune. Vous remarquerez qu’aucun chiffre n’est donné et que l’on ne renvoie vers aucune étude précise : aucune preuve de l’efficacité de la mesure ne nous est fournie. Les chiffres nous sont donnés pour l’avant mais pas pour l’après, ce qui empêche de mesurer l’évolution permise par cette politique. Quand bien même nous accepterions l’idée que ça aurait été efficace pour les classes concernées, cela s’accompagne d’une régression pour toutes les autres car cette mesure se fait à moyens égaux voire inférieurs. Par un jeu de vases communicants, il a donc fallu accroître les effectifs ailleurs.
- « face à la fatalité de l'inégalité des chances, l'âge d'instruction obligatoire a été abaissé à 3 ans. » est-il indiqué dans le JDD. Or, cette mesure est sans intérêt et liberticide. La plupart des enfants vont à l'école à 3 ans et les autres n'y allaient pas par un choix délibéré et tout à fait respectable de leurs parents. La réforme a été justifiée officiellement par un argument raciste et fallacieux de Blanquer selon lequel les filles des familles musulmanes iraient moins en maternelle que les garçons (ce qui est faux). En outre, cette réforme oblige à transférer de l’argent public vers des écoles maternelles privées là où les collectivités locales ne sont pas capables d’assurer l’augmentation des effectifs car le ministère n’a pas prévu de financer sa décision. Voilà donc de l’argent du contribuable qui ira financer des intérêts privés.
- « L'augmentation du nombre d'élèves en situation de handicap scolarisés - de l'ordre de 20% depuis 2017 - est une avancée significative. » Non, c’est un désastre annoncé. Cette décision aurait dû se doubler d’investissement dans l’accompagnement de ces élèves pour les intégrer sereinement. Mais tel n’a pas été le cas. En effet, il s’agit moins d’une volonté d’intégrer les élèves en situation de handicap que de faire l’économie d’institutions spécialisées trop coûteuses.
« Elle ouvre la voie à un changement de paradigme pour valoriser la richesse de la singularité de ces enfants “extra-ordinaires” ayant des besoins particuliers de même que leurs capacités d'adaptation, susceptibles d'être source d'inspiration pour leurs camarades. » Discours ridicule sans s’en rendre compte qui n’a plus cours depuis les années 90 chez les gens sensibles au handicap. En effet, les élèves en situation de handicap ne prétendent pas être « extra-ordinaires » ou être une « source d’inspiration », ils veulent vivre simplement parmi l’ensemble des élèves. Ce n’est pas simplement à eux de montrer leurs « capacités d’adaptation » mais aussi à l’institution de s’adapter : accès handicapés, recrutement d’adultes accompagnant, financement des technologies nécessaires aux apprentissages... Or, en la matière, rien n’a été fait. On a jeté ces enfants dans le grand bain en leur disant : adaptez-vous. Quant au soutien dont ont bénéficié les professeurs pour intégrer ces nouveaux élèves sans avoir été formés, il a été le même : adaptez-vous.
- « Face au recul de la France dans les classements Pisa (élèves âgés de 15 ans), l'apprentissage de nos matières fondamentales à travers “le plan français et mathématiques” a été consolidé et porte déjà ses fruits. Les effets en seront pleinement visibles dans quelques années. » Autrement dit, aucune étude ne montre l’efficacité de ce programme et il faut les croire sur parole. Notons que l’importance des mathématiques est tellement reconnue par ce ministre qu’il a décidé de les supprimer du tronc commun en première et terminale.
Ajoutons deux mesures pour lesquelles les auteurs de la tribune, en bons moines de la religion macroniste, ont fait vœu de silence :
- La réforme du bac est un coup terrible porté à l'égalité des chances car on remplace un examen ponctuel égalitaire par du contrôle continu, ce qui fait que le bac ne sera pas le même partout et n'aura pas la même valeur dans les quartiers défavorisés ou dans les beaux quartiers. L’inégalité entre les établissements a été actée par le gouvernement puisque le ministère a demandé aux enseignants d’établir des « projets locaux d’évaluation », ce qui revient à dire que chaque établissement évaluera selon des modalités et critères propres.
- Enfin, ce que les auteurs de la tribune du JDD se gardent bien d’évoquer, l’opaque logiciel Parcoursup interdit à des bacheliers d'aller à l'université en fonction de quotas aléatoires car le gouvernement ne veut plus investir dans l'université. Il opère un tri injuste là où tous les bacheliers avaient jusqu’alors le droit d’accéder à l’université publique. Les exclus iront errer ou rempliront les écoles privées qui acceptent ceux dont les parents sont prêts à donner de l’argent.
E
n conclusion
Pour toutes ces raisons, j’ai été profondément déçu lorsque j’ai vu MC Solaar dans les signataires de cette tribune honteuse. MC Solaar, tu n’es plus l’as mais le valet de trèfle qui pique mon coeur. Le valet d’un pouvoir qui méprise le service public et emploie un ministre à détruire pierre après pierre l’Education Nationale.
Comme nous l’avons vu, les valeurs de la République, très présentes dans les discours du ministre, sont piétinées dans sa pratique du pouvoir. Tant la liberté que l’égalité.
En effet, J.-M. Blanquer adopte une stratégie autoritaire et développe un culte de la personnalité dont la tribune du JDD n’est que l’énième avatar. Tout au long de son mandat, il a stimulé la haine et le mépris à l’égard des professeurs au lieu de les protéger face à la violence des attaques qu’ils ont subi, jusqu’à l’attentat contre Samuel Paty. En outre, les politiques mises en place aggravent les inégalités aux dépens des élèves. Pour résumer, la maltraitance institutionnelle des enseignants et des élèves s’est aggravée ces 5 dernières années.
Monsieur Blanquer s’applique à détruire à petit feu l’institution en annonçant avoir fait ce qu’il n’a pas fait et en n’annonçant pas ce qu’il fait vraiment. Bref, en faisant le contraire de ce qu’il a annoncé. Voilà pourquoi il est important d’écouter la parole des enseignants qui, sur le terrain, sont les mieux placés pour constater la réalité de sa politique destructrice.
Précisons-le: M. Blanquer n’est qu’un agent au service de la politique d’E. Macron. Drôle de remerciement accordé par ce dernier aux enseignants, chez qui il a suscité de nombreux votes en 2017. Il semble que l’ingratitude soit l’un des traits de caractère de notre président.
Pour paraphraser le démographe Emmanuel Todd, les enseignants sont comme la dinde qui aurait voté pour Thanksgiving. On ne les y reprendra plus.