Homme aux multiples vies, ce Joseph Périgot. Ecrivain, éditeur, scénariste, professeur, grand gourou du web, cuistot formidable, activiste puis désespéré politique.
C'est un peu toutes ces casquettes à la fois qu'il revêt pour proposer cette réédition du texte de La Boétie.
L'éditeur, évidemment, qui, cette fois-ci cependant ne publie pas dans l'optique de faire du profit, mais plutôt pour faire un "coup", pour transmettre le contenu foudroyant de ce texte datant du XVIe siècle et qui nous parle pourtant très fort de notre époque actuelle.
L'écrivain, aussi, qui comme tant d'autres citoyens français voit les ravages des politiques qui sont menées par cette ploutocratie qui nous entenaille depuis si longtemps ; il assiste, impuissant, au démantèlement consciencieux de l'art et de la culture par les abrutisseurs triomphants & les marchands sans scrupules qui, suivant l'exemple du vertueux Berlusconi, travaillent à l'élaboration d'un terreau d'électeurs totalement crétinisés, ankylosés, téléréalitéïsés, pour pouvoir tranquillement faire leurs petites magouilles sans l'ombre d'une contestation.
C'est une des analyses de ce texte, qui montre bien comment un tyran asseoit son pouvoir : en s'appuyant sur une foule hierarchisée de petits tyranneaux en herbe qui, s'ils ont quelqu'un au-dessus d'eux, se flattent d'avoir à leur tour la chance de pouvoir jouer au sherriff avec ceux qui leurs sont inférieurs. Bien sûr, au bout de la chaine restent ceux qui n'ont aucun pouvoir, vous, moi, et aucun espoir de devenir à notre tour un jour de respectables oligarques mafieux à la botte d'un parain d'1m60 qui ne nous parait si grand que parce que nous sommes à genou.
Je ne résiste pas au plaisir de citer Garcia Marquez qui écrit dans L'automne du patriarche : "Vous verrez, disait-il, tout sera récupéré par les curés, les ricains et les riches, et bien entendu, tintin pour les pauvres, ils seront toujours baisés et si un jour la merde a quelque valeur, vous verrez, ils naîtront sans cul !"
En prévision des (d)échéances électorales à venir, et pour ne pas rester impuissant et résigné, voici donc que le désespéré politique qui sévit en Joseph s'est dit que c'en était assez, à la fin ! Cette réédition militante est donc le fruit de ce besoin d'agir, pour passer au kärcher comme dirait l'autre les consciences embrumées par nos infatigables diffuseurs de connerie millésimée.
Alors, braves gens qui avez eu l'amabilité de me lire, armez-vous de ce livre petit par la taille mais grand par le contenu (d'autres pourraient en prendre de la graine), faîtes tournez, transmettez et surtout : continuez d'espérer, vaille que vaille !
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