Le samedi 20 septembre 2025, des organisations de lesbiennes, gays et bisexuels du monde entier déclarent leur indépendance de l’establishment LGBTQA+ en lançant LGB International avec des organisations membres dans dix-huit pays, allant de Taïwan à l'Australie en passant par la Bulgarie et les États-Unis.
Ce nouveau groupe souhaite représenter les intérêts des personnes LGB, estimant que les organisations gays historiques ne les servent plus et se consacrent désormais entièrement aux questions liées à l'identité de genre. Il vise à attirer l'attention sur les 64 pays où l'homosexualité est toujours illégale, les lieux où les partenariats entre personnes de même sexe ne sont pas reconnus par la loi et sur la façon dont la théorie du genre sape les droits des lesbiennes et gays. LGB International veut par exemple combattre le phénomène des hommes hétérosexuels qui se disent lesbiennes et réclament l'accès aux corps des femmes lesbiennes. Mais aussi l’utilisation des personnes intersexes comme argument alors que les intersexes n’ont aucun rapport avec l’identité de genre.
Depuis quelques années, des femmes lesbiennes et des hommes gays ou bisexuels se retrouvent exclus de milieux professionnels liés à la culture mais aussi de certaines luttes sociales pour ne pas avoir consenti à des revendications se réclamant de la cause de l'identité de genre. Ces bannissements sont pensés pour avoir un aspect viral : même les personnes indifférentes à ces questions finissent par y participer. L'Alliance LGB France s'est constituée en réaction à ces méthodes autoritaires.
Le débat sur la transition des mineurs agite la France, dans le cadre d'une proposition de loi adoptée par le Sénat en mai 2024 mais toujours en attente à l'Assemblée nationale. Selon la commission des affaires sociales du Sénat, d'après les données de l'Assurance maladie, le nombre de mineurs en ALD pour transidentité est passé de 8 en 2013 à 294 en 2020. L'ensemble des personnes en ALD pour ce motif est passé de 962 à 8 952 sur cette période.
Parmi les 239 mineurs suivis entre 2012 et 2021 à à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, 105 ont pris des hormones du sexe opposé, 30 ont subi une ablation des seins et 26 ont reçu des analogues de la GnRH.
Les analogues de la GnRH, souvent désignés sous l’appellation de « bloqueurs de puberté », portent un nom qui occulte leur véritable action : ils induisent une forme de castration chimique temporaire, interrompant la transmission des signaux hormonaux (œstrogènes et androgènes) vers le cerveau, signaux pourtant essentiels à certains aspects du développement psychique de l’adolescent. Ces traitements suppriment aussi le désir sexuel, empêchant les jeunes concernés de connaître l’orgasme, spontané ou provoqué, à une étape de la vie où cette expérience fait normalement partie du développement.
Par ailleurs, dans le cas des lesbiennes, nous sommes aussi confrontées à une certaine culture du viol. Qui se base sur l’utilisation de lesbiennes qui parce qu’elles ont peur d’être accusées de "transphobie" (avec tout ce que cela suppose dans certains milieux) deviennent les alliées de nos agresseurs.
Voici deux exemples pour que les gens comprennent :
• À Rennes en 2023, le bar lesbien La Part des Anges a été vandalisé, menacé et pousser à la fermeture après des accusations de transphobie. Selon la gérante, tout a commencé lorsqu'elle a réagi à une agression sexuelle par un homme affirmant vouloir valider son identité en couchant avec des lesbiennes. (Sources : Ouest-France, 17 mai 2023 ; Charlie Hebdo, 25 mai 2023).
• À Toulouse en 2025, le Printemps lesbien, festival culturel organisé par l’association Bagdam Espace lesbien, a été la cible de violentes attaques, à travers un tract (https://bagarre.noblogs.org/archives/317 ) diffusé avant le festival dans la communauté LGBT de Toulouse, et envoyé à certaines partenaires et invitées/intervenantes du festival, pour les inciter à quitter le festival. Il en est résulté l’annulation de quatre événements.
“Bagarre” revendique aussi des descentes punitives contre des féministes critiques de la prostitution (https://bagarre.noblogs.org/archives/306) et publie leurs photos. Ce collectif est constitué de personnes qui ne souhaitent pas montrer leurs visages. Ils estiment pourtant que dénoncer des méthodes autoritaires seraient les mettre en danger alors que les gens qu'ils attaquent se victimiseraient. De telles méthodes sont dangereuses.
Nous avons donc décidé de nous organiser sur le plan international (dix-huit pays pour le moment).
Saluant la création d'un mouvement LGB autonome, Renato Sabbadini, ex-co-secrétaire général de l'ILGA (2008–2013) et directeur général (2013–2018), a déclaré :
« Tout en étant fiers des avancées des droits humains pour toutes les personnes, quelles que soient leur orientation sexuelle et leur identité de genre, au cours des dernières décennies, nous ne pouvons pas nier que le déni postmoderniste du sexe biologique a ouvert une fracture au sein du mouvement, au détriment des femmes, en particulier des lesbiennes. La naissance de LGB International est une contribution bienvenue à un débat où la liberté d'exprimer son individualité ne doit pas se faire au détriment des droits fondés sur le sexe. »
Kurt Krickler, ex-coprésident de l'ILGA-Europe (1997–2003), a déclaré :
« Je salue le lancement de LGB International. Au cours des 10 à 15 dernières années, la fusion avec le TQ+ et leur agenda transactiviste queer s'est révélée préjudiciable aux personnes LGB. Les lesbiennes, gays et bisexuels méritent d'avoir leurs propres organisations. »
LGB Alliance est une association apartisane réunissant des personnes avec des opinions diverses sur les sujets non liés à la bioéthique (économie, immigration, etc.). Nous demandons aux différentes forces politiques de ne pas instrumentaliser notre cause pour ces autres débats.
Pour d’autres informations ou pour des interviews, veuillez contacter Frederick Schminke à cette adresse mail : frederick.schminke@lgballiance.fr
notre twitter officiel : https://x.com/AllianceLGBFran
Signataires :
Jonathan Deschamps, militant associatif
Frederick Schminke, enseignant d’anglais
Cedric Ingold, militant associatif
Laure Madec, lesbienne critique du genre
Luc Vandecasteele, médecin géneraliste
Sophie Plisson, feministe
Lucette Laluciole, chanteuse
Martine Benoit, universitaire