LES GILETS JAUNES VONT-ILS SAUVER NOTRE FRANCE EN PÉRIL ?
Qui n’a pas remarqué que beaucoup de caissières, d’infirmières, d’aides-soignants, ou d’instituteurs, d’éboueurs, des chauffeurs-livreurs, des « serviteurs à la personne » aidant les vieillards, défilaient dans les manifestations des gilets jaunes ? Ne sont-ce pas ceux-ci et celles-là qui nous sauvent en ce moment ?
Mal payées, non considérées, ayant du mal en fins de mois, nos « petites gens » font depuis plus d'1 mois le plein d’éloges de la part de ceux qui, depuis 3ans, 10 ans, 20 ans, gouvernent et favorisent les riches. Ils ont délocalisé des usines de fabrication des médicaments à l’étranger …pour gagner plus de ronds de carotte. Ils ont diminué les impôts des plus riches… L’avidité reine et son copain, sa majesté fric, ont défendu l’économie libérale, la compétition amorale, la destruction de la planète, favorisé les lobbies, engendré le toujours- plus, l’hyperconsommation débridée, la paupérisation des classes populaires, appelées « la canaille », ou encore « ceux qui coûtent un fric dingue », ou même « les riens », en somme les citoyens qu’on maltraite et oublie depuis plusieurs décades, pour privilégier…les plus favorisés.
Quand les gens ne courent plus partout, dans tous les sens, qu’ils sont obligés de se poser, ne se posent-ils pas les questions essentielles, du style : “quel sens j’ai donné à mon existence ? A part courir au travail ou en vacances, qu’est-ce qui est important pour moi” ? Les gilets jaunes, les riens, les petites gens, celles & ceux qui nous permettent de survivre alors « qu’ils manquent de tout, partout », « les plus modestes au service de tous, qui ne comptent ni leur temps, ni leur peine » sont soudainement encensés par les puissants, les adorateurs du paraître, les esclaves des plaisirs sensoriels, qui ouvrent enfin les yeux sur l’essentiel, ce qui donne du sens à nos vies.
Pourra-t-on après-demain, quand les confinements, les virus, et la (grande) misère des soignants s’arrêteront, pourra-t-on continuer à vivre comme avant, continuera-t-on à polluer, à exploiter l’homme par l’homme, bosser pour juste enrichir quelques-uns, privilégier le chacun -pour- soi, à refuser de partager, à ne rechercher que le plaisir individuel en oubliant les besoins de tous, et le bien commun… ?
Question délicate!
Comme j’ai écrit un ouvrage qui a pour titre « Les valeurs humaines peuvent-elles sauver le monde », (1), je ne peux que répondre par la phrase du romancier G. Cesbron : « demain est le prénom de l’espoir »(2) ! et penser que la spiritualité & la solidarité peuvent sûrement sauver notre pays de la matérialité, et je rêve que notre sagesse intérieure puisse préparer le post-matérialisme… Guy Lheureux, auteur & chercheur. (49800)
(1) aux éditions "Société des Écrivains" (Paris)
(2) Le titre de ce roman s'intitule "Ceci s'appelle l'aurore"