Naaldine Houellebecq !...
C'est le cri que j'avais envie de lui lancer depuis pas mal de temps.
Le revoilà donc notre grand écrivain décadent, cynique, nihiliste, mais pas encore vraiment suicidaire. Ex athée en béton devenu agnostique mou, ah la perte d'un être cher ! Qu'est-ce que ça ne vous ferait pas faire ! Un "proche" disparu de plus pourrait carrément le faire entrer en religion, et gageons ici que ce ne serait pas l'Islam, mais qu'à cela ne tienne, il y a bien d'autres églises, bien d'autres chapelles. Benny Lévy a, lui aussi, effectué une translation de bord à bord d'un maoïsme enragé à un talmudisme effréné.
Mais venons en à la substance, d'où viennent donc cette obsession destructrice et cet ancrage dans le rejet des autres qui foisonnent un peu partout ? Les motivations sont sans doute différentes, de Zemmour à Camus, de Finkielkraut à de Benoist ou même à Valls. Dans le cas de notre homme, je me dis: voilà où peuvent mener les frustrations les plus malignes, les plus violentes, surtout quand elles sont sexuelles, quand il faut sans doute être célèbre pour pouvoir assouvir des sens avec lesquels, malgré une maturité certaine, il est impossible de se mettre en paix. Cette quête perpétuelle du malsain, du compliqué de chez compliqué, ce vide affligeant qui entoure ses héros et son personnage, cette incapacité de dire je t'aime à une autre âme, même sœur, expliquent peut-être le ralliement de moins en moins rampant de Houellebecq à l'ignominie ambiante, ce flirt malsain avec les potentiels dresseurs de bûchers. Quel dommage pour ses lettres, mais surtout pour son humanité.