A Venise, les deux compères ont tenté un énième coup de prestidigitation. C’est ainsi que Renzi, avec son look et ses manières d’animateur de Club Med, s’est adressé directement aux Français, sous le regard d’un Moi président sans doute commanditaire de cette mise en scène, dont l’objectif était visiblement de rassurer nos concitoyens sur la réforme du droit du travail à venir.
« En Italie, je le dis aux jeunes Français, les choses ont fonctionné : plus 764 000 contrats signés en CDI, a lancé Renzi. Avoir peur des nouveautés n’aide pas toujours. La nouveauté parfois peut vraiment changer la vie. Donc, je dis au président français bonne chance pour la loi sur le travail. »
Selon le président du conseil Italien, Florentin comme le père de Pinocchio, sa réforme du droit du travail aurait donc produit un miracle digne de figurer sur les registres du saint siège.
La réalité Italienne est tout autre. Le nombre de contrats à durée déterminée est en augmentation depuis la mise en place du Jobs Act. Seuls vingt pour cent des contrats de travail offerts aux jeunes sont des CDI, normal puisque la réforme ne décourage en rien les CDD. Il y a une généralisation du travail à temps partiel involontaire (soixante pour cent des contrats sur le second semestre 2015.) Depuis janvier 2016, le rythme général des recrutements a connu une diminution significative et il apparaît que l’amélioration de 2015 par rapport à 2014 a été due beaucoup plus aux avantages fiscaux qu’au Jobs Act lui-même, ce dernier est loin d’avoir résolu les problèmes. Dans le domaine de l’emploi, l’honnêteté de base consiste à parler de solde net entre création et perte d’emplois, au lieu de ne parler que des recrutements. Il faut également analyser, la durée hebdomadaire du temps de travail et les niveaux de rémunération qui paupérisent des millions de salariés, incapables de subvenir à leurs besoins sans le soutien de leur famille.
Cent mille jeunes Italiens, dont soixante pour cent de diplômés quittent le pays chaque année, Milan, métropole de l’Industrie, des Services et de la mode, en fournit le plus gros contingent !
La dette publique est passée de 122 pour cent du PIB en 2012 à 134 pour cent en 2015, un rythme double de celui de la France qui n’est pas un modèle en la matière, l’évasion fiscale est toujours astronomique, la situation bancaire très inquiétante avec un montant global phénoménal de vingt pour cent de créances douteuses ! De nombreux épargnants retraités se sont suicidés après des arnaques de banquiers qui continuent à jouir de la protection du gouvernement et d’une scandaleuse garantie assurée par le denier publique (Voir Banca Etruria.)
Ce qui est scandaleux et très inquiétant c’est que nos politiciens, suivis par des journalistes complaisants, qui n’enquêtent plus sur rien et surtout pas sur les sujets les plus préoccupants, persistent à nous chanter le miracle Italien et son paladin Renzi. Nous verrons bien à brève échéance ce qu’il en est, ce qu'il en sera.