Le peuple d'Israël ? Des populations importées par une idéologie basée sur des chimères et dont l'espace vital a été "aménagé" par la violence à l'encontre des autochtones, car contrairement à une propagande éhontée, cette terre n'était pas un désert. Un agglomérat de Russes, de Yéménites, de Polonais et de Marocains, auxquels se sont ajoutés des Américains, des Ethiopiens et beaucoup d'autres, tous avec des cultures, un vécu historique et social très différents.
Là n'est pas le mal, mais quand la religion, utilisée par des athées à des fins politiques et idéologiques, ne suffit pas à réduire ceux qui résistent, voilà qu'apparaît le mythe de la supériorité éthnique, vous savez, celle qui, seule, est porteuse de "Civilisation".
Là débute la haine contre celui qui, de pas grand chose devient le Rien, et le Rien peut être anéanti puisqu'il n'est Rien.
Je ne peux m'empêcher de faire un parallèle avec le drame Algérien. En ce temps là, le plus pauvre des pieds noirs, qui n'avait pas voix au chapitre, qui souvent était exploité autant que l'Algérien, qui pouvait même être totalement déclassé, avait toujours, malgré son dénuement, ce sentiment inculqué par l'idéologie coloniale, de rester supérieur à l'Arabe, d'avoir quelque chose en plus, parce-qu' on le lui a toujours dit et répété. Un "status" garanti qui a toujours brisé la potentielle solidarité de Classe.
Aujourd'hui en Israël, comme hier en Algérie, cette conviction là, génératrice de la plus forte des haines, rend problématique le triomphe de la Raison et encore plus celui de la Fraternité et de la Compassion. Le cas israélien est aggravé par le fait que beaucoup de Juifs, n'ayant pas, pour moultes raisons, cédé au chant des sirènes de l'alyah, se sentent obligés de soutenir, quoi qu'il advienne, la politique de l'état d'Israël, peu importe si cette dernière doit se solder, comme à Gaza ou au Liban, par une montagne de cadavres.
L'histoire des pieds noirs s'est achevée tragiquement après plus d'un siècle d'illusions, d'injustices et de révoltes. Quelle sera le futur d'Israël compte tenu de l'aveuglement de ses dirigeants, de bon nombre de ses citoyens et de ses soutiens inconditionnels à travers le monde ?