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Billet de blog 26 mars 2015

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La reconstruction de la gauche devra nécessairement passer par la disparition du PS, ou elle ne se fera pas.

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Il n’y a pas que l’irruption honteuse du droit commun dans nos hémicycles qui provoque le rejet de plus en plus fort de la politique et de ceux qui en vivent. Aujourd’hui, il y a un gouvernement au pouvoir avec un parti qui le soutient et leur contribution directe à cette descente aux enfers de la Politique est indiscutable. La supercherie, la trahison des idéaux humanistes de base, la liquidation en seulement quelques années d’acquis sociaux fruits de décennies de luttes, parfois violentes, démontrent le paradoxe de la situation. L’enrichissement à l’infini des mêmes prédateurs qui ont provoqué cette terrifiante crise, continue en toute quiétude, preuve flagrante de la collusion de nos gouvernants avec le capitalisme le plus cupide, le plus intransigeant depuis le 19ème siècle. De qui se moquent nos ministres, nos députés socialistes, quand ils feignent sur toutes les ondes, d’être révoltés par les gigantesques évasions fiscales de ces grands groupes qui ne payent l’impôt nulle part ? On a envie de leur poser la question concernant l’origine de la légalisation de ces holdups multimilliardaires. Qui a fait en sorte, sinon eux-mêmes, en votant des lois scélérates, ou en ne les abrogeant pas, que cette délinquance financière massive puisse se parer du costume sobre de la légalité en devenant optimisation financière ? De même, malgré les promesses, ce gouvernement n’a rien changé à la latitude des banques de spéculer et d’opérer dans de multiples paradis fiscaux. Ceci confirme qu’à peine élus par un peuple prétendument souverain,  nos gouvernants se mettent immédiatement au service, sinon aux ordres, de la Finance Reine. Qui parmi les électeurs, sinon quelques dizaines de personnes en France, a jamais mandaté qui que ce soit pour voter de telles lois ?  

De fait le Mandat est mort dans notre pays !

Il apparaît en effet clairement que nos représentants n’ont plus aucun mandat. Ils sont élus par la masse de ceux du dessous pour faire la fortune de ceux, ultra-minoritaires, du dessus. Ils ne se soucient nullement des électeurs, à l’exception des quelques mois que durent les campagnes électorales. Le PS, comme parti socialiste et comme représentant de la gauche foule aux pieds, plus que quiconque, le principe même de la démocratie. Il travaille essentiellement à l'assouvissement d'ambitions personnelles et à la bonne vie de ses caciques, l'objectif étant la réélection à tous prix. 

Le règlement de ces anachronismes persistants devient une urgence sociale et sanitaire à la fois, tant notre démocratie est dévoyée.

Ce parti qui prétend plus que tous les autres, FN exclus hélas, représenter le peuple et ses intérêts, est devenu un acteur majeur de la faillite politique et morale et du déni démocratique qui en résulte. Aujourd’hui au pouvoir, il maintient et renforce les politiques d’exclusion, de renforcement du capital aux dépends du travail. Valls Hollande ou l’inverse, je ne sais plus, prétendent libéraliser le travail alors même que la précarité fait des ravages, quel besoin donc de vouloir institutionnaliser une telle situation ?  Le chômage, le manque de logements, la tentation de jouer avec les feux communautaristes, islamophobes et racistes,  la volonté de mettre sous contrôle les citoyens sous prétexte de les protéger, dénotent une inquiétante attraction pour une politique sécuritaire jadis tellement stigmatisée. Les larges libertés d’action octroyées aux forces de l’ordre, la complaisance à l’égard des policiers peu respectueux des droits des citoyens, ne posent guère de problèmes à cet exécutif, tout comme sous Sarkozy !

Rien ne semble être fait pour assurer définitivement l’indépendance du pouvoir judiciaire, ni en termes de lois, ni en moyens. Il subsiste le même sentiment d’impunité à l’égard des puissants qui bénéficient d’une lenteur incroyable dans le traitement des affaires les concernant. En revanche, pour les petits délinquants, certains manifestants et critiques qui expriment une parole un peu trop libérée par rapport à la doxa ambiante, les procédures sont accélérées et les peines étonnantes de dureté. Et là encore, comme sous Sarkozy, la volonté de légiférer à chaud sur des évènements suscitant l’émotion de la rue, gagne un terrain significatif.

Que dire aussi d’une politique étrangère qui poursuit en le renforçant, l’Atlantisme sarkozyste le plus aventuriste, le plus préjudiciable à notre souveraineté et à nos intérêts. Idem par rapport à l’Allemagne avec laquelle le profil adopté est encore, malgré les promesses, plus bas que celui de la présidence précédente.

Cette politique, disons-le honnêtement, a contribué bien plus encore que la fameuse droitisation de l’UMP, au développement du phénomène FN. Il suffit de regarder les abstentions pour se rendre compte du désarroi de nombreux Français réellement attachés aux valeurs de la gauche et qui croient profondément à la justice sociale et au vivre ensemble.

Que pouvons-nous faire ? Que devons-nous faire ? Certes la reconstruction d’une gauche de combat, capable de gagner les élections et de prendre des décisions en France, mais aussi d’influencer d’autres initiatives au-delà de nos frontières, sera longue, mais elle est maintenant possible à une condition fondamentale. La mise à l'écart du PS, devenu, par sa fourberie, sa capacité à tromper jusqu’à ses militants les plus sincères,  l’élément bloquant d’un tel projet. Sa politique d’alliance avec des aventuriers, compagnons de route d’une législature, ambitieux et en quête d’une position personnelle, en fait un bon nageur en eaux troubles, mais aussi ce parti de l’opportunisme qui annihile les forces vives qui veulent un réel changement. De ce fait, le début d’une nouvelle ère pour la gauche passe Incontestablement par sa liquidation. Il faut, pour tout citoyen de gauche, y contribuer activement, dans un premier temps en évitant de voter pour ses représentants, même masqués sous d’autres appellations, en toutes circonstances et quelles que soient les élections. N'écoutons plus jamais  la fable la plus stupide qui soit, celle du fameux vote utile, ou encore le non moins niais : "tu fais le jeu de la droite, de l’UMP !" Le PS c’est la droite la plus libérale de notre échiquier politique, son programme, resservi certes avec une sauce Macron plus fine, censée nous faire digérer l’infecte bouillie maison, aurait beaucoup plu à Alain Madellin qui, lui, avait échoué dans ses funestes projets. En dehors du vote blanc ou nul, Il faut bien entendu expliquer sans relâche l’imposture en critiquant les multiples actions antipopulaires de ce  gouvernement.

Certes, la situation n’est pas simple, loin de là, mais replanter le cadre d’une gauche lisible, déterminée à lutter contre la dérive libérable la plus folle que le capitalisme nous assène depuis des lustres, passe par la fin de toute complaisance vis-à-vis de ce gouvernement et du parti dont il est issu.

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