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Billet de blog 6 octobre 2024

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Livre : " Vers l'écologie de guerre " - Pierre Charbonnier

éditions La Découverte - août 2024 -

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Pas facile de s’attaquer à un philosophe… D’autant plus que je ne souhaite certes pas lui faire la guerre, ce qui me semble normal pour le pacifiste que je suis. Préjugé justifié ou non, le titre ne me convenait guère, mais la curiosité a fini par l’emporter. De fait, c’est le livre qui ne me convient pas. Obscur, je n’ai sans doute pas tout compris. En gros, la paix libérale après la deuxième guerre mondiale n’a abouti qu’au renforcement des énergies fossiles et de leur consommation. C’était la fête au charbon, au gaz et au pétrole ! Sur fond de nucléaire militaire, puis civil. Tout cela a mené à une accélération considérable du réchauffement climatique.

Certes. Mais le concept d’écologie de guerre m’est passé complètement à côté. En gros, il ne faut surtout pas être rebuté par les notions de pouvoir, et surtout de puissance. Avec la guerre de Poutine en Ukraine, les approvisionnements du monde occidental l’obligent à accélérer la transition vers les énergies renouvelables. Ce qui doit s’accompagner d’une grande détermination, en affirmant puissance et sécurisation de cette transition. Deux remarques : les sanctions vis-à-vis de Poutine ont été très vite compensées par de « nouvelles » alliances (Chine, Corée du Nord, Afrique, « Sud global », plus toutes celles à venir). D’autre part, la montée en gamme du tout sécuritaire que semble appeler de ses vœux Pierre Charbonnier est de toute façon à l’œuvre partout dans le monde. Il suffit pour illustrer cela de lire les rapports, les préconisations du ministère des armées en France. La notion de Défense est systématiquement associée à la notion Sécurité. Il ne m’apparaît pas nécessaire que le monde écologiste amplifie cette tendance à la confusion créée par cet amalgame.

Après la lecture de ce livre, ce qui ressort, c’est l’acceptation de la pérennisation du capitalisme, des différences de classe, et le refus d’envisager une réelle rupture, une autre organisation de la société. Pas de décroissance, ou alors je n’ai rien compris. Et c’est l’État qui est éternellement à la manœuvre… Sans État, pas de salut.

Il me vient dans la tête une petite musique, tout à fait dans l’air du temps : « il leur faut une bonne guerre ». La lutte contre le climat nécessite une prise en compte de la géopolitique par les écolos. Évidence, banalité, façon d’obscurcir le discours vers une (ou des) alternative(s) ? Comme si la géopolitique par la guerre n’avait pas prouvé depuis longtemps que cela mène les sociétés  à l’échec à tous les coups.

La paix nécessite d’envisager une géopolitique sans la guerre, pas en l’accompagnant par une guerre, fut-elle sans armes, et une nouvelle fois la der des ders... Les promesses n’engagent que ceux qui y croient… Et attention, c’est le commerce des armes qui pilote le monde ! Avec la bénédiction des États.

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