Je connais Marianne Enckell. Je connais l’histoire de l’anarchisme. Ce petit bouquin vite lu permet de re-parcourir un tas de trucs que je connais. Plus ou moins. Mais ça fait du bien de se conforter dans ses convictions. Si, si, je vous assure. Dans ces temps de plus en plus d’extrême-droite, il est sain de se confirmer qu’on peut penser ailleurs qu'à droite…
Deux rappels salutaires à mes yeux (entre bien d’autres) :
- L’un, historique : p. 15, au congrès « anti-autoritaire » de Saint-Imier, une déclaration : « la destruction de tout pouvoir politique est le premier devoir du prolétariat ». C’était le 15 septembre 1872. Tout reste à faire…
- Un second (p. 106), à la fois, lui aussi, historique et contemporain : une déclaration d’Élisée Reclus : « Ah ! mes amis, rien ne déprave comme le succès ! » C’est bien là une illustration du refus de parvenir, mis en avant par le CIRA Lausanne en 2016 dans le livre collectif « Refuser de parvenir ».
Le CIRA de Lausanne (Centre International de Recherche sur l’Anarchisme) où Marianne Enckell travaille, inlassablement, depuis les années 60. La boucle est bouclée. Merci, Marianne, pour cette petite histoire d’une grande idée… Et mon propre « refus de parvenir » est sans doute ma principale contribution à ce monde libertaire en devenir. Mais « Imagine », comme dirait un chanteur qui m’est cher, lui aussi : le monde entier refuse de parvenir…
Le monde entier ? Mais ce serait l’anarchie…