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Pour ce qui me concerne, retour sur Panaït, grâce à une réunion des « Amis de Panaït Istrati » (j’en suis) qui s’est déroulée à Lyon, au Cedrats, et qui m’a permis de prendre contact (enfin !) avec l’association. Une lecture était organisée ensuite sur ce nouveau livre qui vient de paraître. Il s’agit de deux courts textes tirés, pour le premier, de La famille Perlmutter, pour le second, du Pêcheur d’éponges, sous le titre Entre l’amitié et un bureau de tabac.
Dans le premier, nous suivons un jeune déserteur juif roumain, un peu vagabond, un peu buveur, qui a atterri en Egypte. Un vrai récit à la « Panaït Istrati », qui m’a replongé dans un univers qui n’est pas le mien, mais que j’aime à lire. Surtout quand il est illustré par Golo, comme c’est le cas ici. Le second, En Egypte, est très intéressant dans la mesure où il nous plonge dans la « philosophie » de l’auteur. Je mets des guillemets, car philosophie est sans doute un peu prétentieux, et Panaït Istrati aurait vraisemblablement refusé ce qualificatif. Si l’on réfléchit bien, sa seule philosophie est l’amitié qu’il porte à son fidèle compagnon, Mikhaïl.
L’amitié, le vagabondage, une philosophie ? C’est ce qui transparait encore et toujours dans les lignes de Panaït Istrati. Personnellement, j’en redemande. Une petite illustration avec trois phrases tirées de En Egypte :
Pour le vagabond, la joie « de pouvoir s’attendrir sur toutes les minutes qui remplissent une de ses journées ». (p. 102)
« Quel rapport y a-t-il entre un joyeux départ en Abyssinie et un triste passeport ? » (p. 105)
« Les millionnaires ne pleurent pas, que je sache, sauf peut-être à la bourse. » (p. 132)
Un détour par Panaït Istrati et ce petit livre édité par Plein Chant ne peut que faire du bien à ses lecteurs. Sauf peut-être aux millionnaires, qui ont mieux à faire que de perdre leur précieux temps à lire un vagabond du siècle dernier.
PS : la postface de Christian Delrue permet de faire plus ample connaissance avec Panaït Istrati. Ou Adrien Zograffi, au choix du lecteur.