Le dernier volet de la trilogie « Mille femmes blanches », intitulé « l’héritage ». Bel héritage, construit à partir des manuscrits de deux femmes, Molly McGill, et May Dodd. Et les commentaires contemporains de Molly Standing Bear, lointaine descendante de Molly McGill. Belle construction de Jim Fergus.
Il y a longtemps que j’ai lu les deux premiers, et j’avais moyennement apprécié « La vengeance des mères ». Sans doute trop « vengeance » pour moi. Du coup, j’ai eu du mal à tout remettre en place. Petit à petit, les deux journaux se croisent, de manière parfois un peu aléatoire. Mais il fallait donner de la cohérence à ce récit, qui à mon sens se lit comme une belle ode aux indiens, et aux femmes aussi bien sûr. Au-delà des invraisemblances (survivre après une chute d’une falaise, par ex.), c’est la vie de ces nomades des grandes plaines que nous conte Jim Fergus. Magnifique. Avec une part d’incertitude sur les légendes, les rêves, le « paradis » sur terre. Le monde indien n’est pas le nôtre.
p. 192 : « Ils volent nos terres et massacrent nos frères bisons qu’ils laissent pourrir dans les plaines. Nous ne les avons pas invités. […] Nous ne leur avons pas offert nos terres. […] ». Tout est dit.
p 329 : « Je parie que tu n’as jamais regardé un bison en face. Ils ne sont pas inexpressifs, comme vos vaches. […] ».
Bagarreurs un jour, bagarreurs toujours, ces indiens… Cruels aussi, il faut le reconnaître, d’après ce qu’on lit dans cette trilogie. Quant aux vaches inexpressives, je ne polémiquerai pas. En Morvan, je rencontre assez peu de bisons !
Vaches, bisons. Une sombre réalité : c’est bel et bien les indiens qui se sont trouvés expulsés de leurs terres. Les terres de ce drôle de pays qui est devenu, paraît-il, une union…
« L’Amérique, l’Amérique ! ».
Laquelle ?