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Billet de blog 22 août 2023

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Livre : « Comme si on domptait les machines » de Jean-Pierre Levaray

Comme si on éliminait le monde ouvrier...

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Je continue mon exploration des éditions de La Pigne. Après un petit détour par « Les brèves de prison » de Lahass (série de strips très pertinents sur la vie en prison ; mais instinctivement paresseux, je ne chronique pas la bande dessinée ; personne n’est parfait…), j’ai lu ce petit bouquin de Jean-Pierre Levaray. J’avais déjà lu des articles de cet auteur dans « Le Monde libertaire ».

Petit bouquin, ai-je écrit. Oh, que non ! Car le monde ouvrier, la littérature prolétarienne sortent petit à petit des bibliothèques, des librairies. « Comme si on éliminait ce monde », pour plagier le titre du livre. Heureusement, des auteurs nous tirent l’oreille, pour nous rappeler ce que personne ne veut voir : le monde ouvrier perdure, y compris en France. Avec son lot d’accidents (l’amiante, encore et toujours, les pesticides qui vous rongent, l’usure des corps), d’injustices (un patron reste un patron), son lot de luttes (Le bar « Marie-Louise », au Havre, dernier bar de dockers). Dans ce bar, par la bouche de Laurent, Jean-Pierre Levaray nous rappelle : « On reste des syndicats, on n’est pas des partenaires sociaux. On ne sera jamais des partenaires sociaux » (p. 77).

Comment pourrait-on être « partenaire social » d’AZF, de Lubrizol ou de tant d’autres. Avec ce cher Total toujours là, en embuscade. Quelques pages plus loin, la couleur vient s’en mêler, du bleu des ouvriers aux gilets jaunes des ronds-points. Belles lignes sur ces vies qui passent. Le Covid vient fermer ce petit livre, avec ses attestations, la peur de la police, une situation inédite dans notre pays. Jean-Pierre Levaray, à petites touches, nous invite à ne pas oublier ce qu’est l’usine, la camaraderie des luttes, et aussi, malheureusement, la maladie, la solitude, les fins de mois difficiles. Il a commis un bouquin « Putain d’usine », que je n’ai pas lu lorsqu’il est paru en 2002. Je fais amende honorable, j’aurais dû. Merci pour ces bouquins. Il y a quelques temps, j’ai lu le livre de Joseph Ponthus, «  Á la ligne ».  Tous ces livres nous montrent l’itinéraire de celles et ceux qui, dans l’anonymat (l’oubli ?) construisent notre quotidien.

Merci à eux.

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