
Petit livre intéressant, mais un peu trop pointu pour moi. Cependant, il permet de poser quelques jalons pour se dire que tout n’est pas (encore) complètement perdu ! Á partir de plusieurs exemples biologiques (forêts transformées en plantations, mort des frênes, champignons), l’auteur nous fait passer le message que « nous perdons de vue le travail commun qu’il faut accomplir pour vivre sur Terre, tant pour les humains que pour les non-humains » (p. 70).
Trois textes très techniques. Mais qui permettent de réfléchir sur la mondialisation, le capitalisme, l’avenir de notre planète. De cela, il ressort qu’il est difficile de combattre la prolifération du pessimisme…
Quoique : « […] Le commerce des pépinières industrielles est un exemple de la réorganisation du monde vivant en actifs financiers, c’est-à-dire en ressources pour de nouveaux investissements. C’est le principe de ce que j’appelle la « plantation ». […] Les investisseurs simplifient les écologies pour standardiser leurs produits, […] Les organismes sont retirés de leurs écologies d’origine pour les empêcher d’interagir avec des espèces compagnes. […] » (p. 63).
Actifs financiers, investisseurs, standardiser. Quelques gros mots du capitalisme. Du capitalocène. Il y en a d’autres dans ce livre. Pour ma part, j’ai envie de retenir deux mots : « espèces compagnes ». Isabelle Stengers, à la fin de sa préface, parle de « Zones de résurgence possibles. Zones à défendre ». Le pessimisme n’est donc pas total. L’auteur nous indique la marche à suivre : laisser proliférer ces espèces compagnes chaque fois que cela est possible. Encore et toujours des zones à défendre…
Les derniers mots de cet opuscule : « Á l’extérieur de la maison, entre les forêts et les champs, la générosité n’est pas encore épuisée. » (p. 109)
Nous non plus, ne soyons pas épuisés ! Laissons proliférer les espèces compagnes.
Et le compagnonnage…