" Un exemple vertueux en Europe !"

« Que cosa hè? » ces premiers mots du Saint-Père prononcés sur le tarmac d’Ajaccio, résument bien l’esprit de communion et la synchronicité, quasi parfaits, qui ont inspiré la journée marathon de cette visite papale historique, conçue et organisée par le Cardinal François-Xavier Bustillo, l’Abbé Frédéric Constant vicaire général du Diocèse d’Ajaccio et la municipalité d’Ajaccio.

Sur le tapis rouge des visites officielles de chef d'Etat, quelques minutes après 9h, ce 15 décembre le Saint-Père a interrompu le protocole, fait arrêter son fauteuil pour écouter la mélodie de « A Ciucciarella », berceuse iconique du patrimoine corse, jouée sur des instruments traditionnels par le groupe Caramusa animé par Cristianu Andreani  : « dans ce silence du matin, on aperçoit toutes proches, les montagnes enneigées de la Vallée du Taravo, précisément là où a été composée cette « Nanna di u Bambinu » par Mgr Paul-Matthieu de la Foata, Évêque d’Ajaccio (1817-1899). Ce moment suspendu, entre l’hymne pontifical et la Marseillaise joués par l’Harmonie de la Gendarmerie Nationale, a symbolisé l’ensemble d’une journée à l’issue de laquelle le Pape a déclaré « Mi sono sentito a casa! »

Ici en Corse, le Saint-Père s’est senti « comme à la maison » et il a encouragé les fidèles et tous les Corses à promouvoir cette foi vivante, ce vivre-ensemble, bien observé et bien décrypté par les 80 journalistes de la presse nationale et internationale. Ainsi Corse-Matin note que Jeanne Daudet de BFMTV a salué l’harmonie entre cette visite et les fondamentaux que le Saint-Père a mis en avant tout au long de sa vie : « Cette ferveur des Corses, dit-elle reste intense et ancrée dans l’identité, et il a choisi l’endroit où  cette piété populaire est la plus visible en France, avec un Cardinal proche de son peuple. C’est cette image que la pape veut envoyer de l’église, des écclésiastiques qui vivent avec le peuple. La Corse est la synthèse de tout cela. » L’Abbé Frederic Constant Vicaire général du Diocèse d’Ajaccio confirme : « Oui c’est vrai on a montré un vivre ensemble dans la paix. La Corse a marqué non pas un point, mais dix points, quand on voit la qualité des articles de presse et des retransmissions qui ont montré un peuple apaisé, souriant, réceptif. Le Pape François a parlé de l’église dans la rue et cela été une grande joie de vivre cet évènement, pour continuer ensuite à partager et à donner une espérance à l’église de Corse. Et c’est énorme, lors de son discours de conclusion du colloque le Pape François à insisté, l’Europe a-t-il dit doit prendre exemple sur ce qui se vit en Corse. »

Le Président du Conseil Exécutif de Corse Gilles Simeoni, Marie-Antoinette Maupertuis, le maire d’Ajaccio et de nombreux élus insulaires, le Cardinal François-Xavier Bustillo ont accueilli le Saint-Père sur le parvis de la Cathédrale d’Ajaccio pour cette première visite officielle en Corse d’un pape en 2000 ans d’histoire. Un Pape « Parmi les siens » a titré le quotidien Corse-Matin. Quel plus beau compliment peut-on imaginer après un parcours à Ajaccio en papamobile qui conduit le Saint-Père au baptistère paleochrétien San Ghjuva puis au Palais des Congrès pour honorer le colloque « Pieté populaire en Méditarranée ? Tout au long de la déambulation du Pape François, et à la messe au Casone, on a vu 80 000 personnes , beaucoup de jeunes venus de toute la Corse, beaucoup d’enfants et des bébés présentés pour être bénis.

Et la présence spectaculaire des 92 Confréries de Corse, associations d’entraide et de proximités, en ville comme dans la ruralité insulaire . Soit près de 4000 enfants, femmes et hommes , tous confrères et tous ensemble chantant le « Sunate campane Corse » et l’hymne national de l’île « Dio vi salvi Regina » depuis la république de Pasquale Paoli. Ces Confréries insulaires, et c’est unique en France et dans le monde, forment le levain du regain du sentiment religieux et de la piété identitaire et territorialisée telle qu’elle se pratique dans les églises de Corse, où les Corses se rassemblent nombreux en toutes saisons. Le Pape François, bien conseillé par le Cardinal François-Xavier Bustillo a vu tout cela, a compris toute l’authenticité de cette ferveur populaire, enracinée en Corse.

Et celui qui en parle le mieux c’est lui le Pape François lors de son discours au colloque d’Ajaccio sur la «  Piété populaire en Méditerranée » : « Chers soeurs et frères. La piété populaire, profondément enracinée ici, et ce n’est pas de la superstition, fait émerger les valeurs de la foi, et exprime en même temps, le visage, l’histoire, et la culture des peuples. (…) Vous êtes un exemple vertueux en Europe . Continuez sur cette voie. »