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Billet de blog 2 décembre 2014

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Bastia. I Scontri di u Libru. 3-6 déc. La littérature corse attend d’être reconnue et publiée.

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Dans l’île, des librairies ferment et des éditeurs survivent. Pourtant la littérature et l’écriture insulaire sont foisonnantes, des festivals savant font le plein, des auteurs sont primés. (Goncourt J.Ferrari). A Ghisonnaccia s’est déroulé le premier « Festival du Livre maçonnique » et les Cafés Littéraires bastiais de Musanostra ( et ceux de Lento et Corte) sont quasiment des institutions. Il serait temps que les grands éditeurs nationaux, qui viennent en vacances à Sagone ou Porto Vecchio, s’intéressent enfin à la littérature corse qui est une valeur sûre. Dans les tiroirs : des manuscrits, de vraies pépites, en attente d’être publiés. Bastia. Bastia 3 au 6 décembre : 4 ème Journées 
de l’Edition - I Scontri di u Libru. Evénement organisé par le réseau des 4 bibliothèques publiques de la Ville de Bastia, avec leurs partenaires naturels, libraires et éditeurs corses. Au Péristyle du Théâtre aux côtés de Gallimard ou L’Harmattan, seront présents une quarantaine d’auteurs et l’ensemble des éditions insulaires dont Alain Piazzola, Albiana, Sammarcelli, Anima, Editions  des Immortelles, Cismonte et Pumonte, Matteria Scritta, Lettres Vives, Clémentine, Micca Nomi, Inculte, Acquansù, Teramo, Le parti des Oiseaux etc... Et les Editions Colonna, crées par le plus emblématique des pionniers du riaquistu éditorial Jean-Jacques Colonna d’Istria. En Corse, si l’édition est en crise, l’écriture ne s’est jamais si bien portée. Colonna Editions. Jean-Jacques Colonna d'Istria reçoit un manuscrit par jour alors que dit-il « pas moins de 14 librairies ont fermé en Corse depuis 2012 ». Un paradoxe insulaire. L’épopée de cet Officier des Arts et des Lettres a commencé en 1977 avec l’ouverture à Ajaccio de « La Marge », librairie devenue mythique. 

Autre face du même  paradoxe : en 2014, les livres édités en Corse se vendent mal alors que les rayons sont surchargés : « Il y a tant de livres qui sortent chaque année sur la Corse que même les  collectionneurs ne suivent plus ! J’ai recensé 44 éditeurs insulaires. Avant on ne comptait que 15 ouvrages publiés chaque hiver, plus quelques guides touristiques, maintenant on ne peut plus tout lire! ». Autre évolution les libraires devenus pour leur survie des gestionnaires, sont associés à une profusion de d’événements et cafés littéraires notamment ceux organisés par Musanostra. « Les amoureux des livres ne se contentent plus de séances de dédicace, cela ne marche plus, ils en veulent plus. Ils demandent de la profondeur dans le débat, de la rencontre vécue autour d’un auteur ou d’une thématique. C’est cela qui attire vers la lecture » observe Jean-Jacques Colonna.  Il a fait le premier pas, publiant 350 ouvrages (français et langue corse), lançant un mouvement amplifié par une quarantaine d’éditeurs corses. Actuellement son catalogue Colonna Editions se décline depuis la création littéraire (romans, essais politiques et livres historiques)  qu’aux catégories sciences humaines, patrimoine, art, poésie, polars, livres pour enfants, beaux livres, gastronomie, sport, botanique etc… Pourquoi cette effervescence ? J-J Colonna « parce qu’on ne connaitra jamais un pays à fond même si on publie 10 000 livres sur la Corse ! Qui peut prétendre approcher l’âme corse, le caractère des Corses, leur histoire collective, leur façon d’appréhender l’existence ? » Cette année les Editions Colonna viennent de remporter deux Prix du Livre Corse. Jean-Yves Acquaviva « Cent'anni, centu mesi, » et Michel Vergé-Franceschi pour « Jean Baldacci ». Xavier Acquaviva. C’est ce que ressent aussi Xavier Acquaviva auteur de l’excellent « Mon Ami Theo » (Ed. P. Ramand). Une autofiction logiquement inspirée de la réalité car dit-il « vivre en Corse en immersion représente incontestablement une aide formidable pour écrire, pour le style. Théo le berger est authentique comme l’esprit insulaire. Tous les jours chez lui dans cette bergerie qui surplombait Bastia, à une même table et parfois autour d’un sanglier, se réunissaient des chef d’entreprise, des policiers, des avocats ou un pilote d’hélicoptère, un voyou, un écrivain. »  Xavier Acquaviva ancien haut fonctionnaire international était numéro 2 de la CCI Hte-Corse : « la Corse est un microcosme atypique extraordinaire, on peut en une seule journée croiser tout un monde socio-professionnel d’un singularité exceptionnelle. L’île est un village pagnolesque, un peu clochemerle et tout y devient excessif. Quoique,  ce que nous écrivons soit bien souvent en-déça de la réalité ! » Dans les tiroirs des manuscrits....Pierre-Paul Battesti éditeur corse et parisien (LBM) un peu désenchanté confirme le paradoxe : « je n’hésite pas à le dire, la production  corse est une littérature d’initiés, et avec peu de vente elle est un peu moribonde. Pourtant cela foisonne et tout le monde écrit ! Mais certaines librairies ouvrent seulement l’été, il y a 2 millions de touristes mais les opérations de communication en faveur de l’édition sont inexistantes. Il faudrait des dédicaces sur les ferries, des opérations pour faire connaître aux estivants les ouvrages des éditions corses. Car faut vendre au moins 1000 exemplaires pour commencer seulement à rentrer dans les frais d’édition et alors que rien n’est imprimé en Corse. On ne se sert pas de la manne touristique pour vendre des livres. » Marie Ferranti ( Gd Px de l'Académie Française), Jérôme Ferrari (Goncourt 2012) et Marcu Biancarelli ( Les Orphelins de Dieu-Actes Sud) font-ils mieux publier la littérature insulaire ? Pierre-Paul Battesti : « Il y a beaucoup de manuscrits dans les tiroirs, de vraies pépites ! Alors quand tous ces grands éditeurs nationaux qui viennent en Corse en vacances, vont-ils prendre des risques ? Tel grand patron possède une maison à Sagone, d’autres ont de grandes villas à Porto Vecchio ou en Balagne. Vont-ils enfin s’intéresser à notre littérature ? S’imprégner de cet esprit insulaire, découvrir des auteurs ou publier ceux qu’ils fréquentent en vacances ?  En fait il n’y a pas de risque la littérature corse est une valeur sûre. » 

 LV

 I Scontri di u Libru Bastia

BIBLIOTHÈQUE CENTRALE  MARDI 03 DÉCEMBRE

18h00 • « Entrée Livre » Un tour du monde dans la fi ction

JEUDI 04 & VENDREDI 05 DÉCEMBRE 

Section Jeunesse • Accueil des scolaires Ateliers d’écriture et de dessin Manga avec Stéphane Manfredo et Gilles Francescano VENDREDI 05 DÉCEMBRE Section Adulte L’Afrique expliquée aux collégiens et lycéens avec Hervé Cheuzeville

VENDREDI 05 DÉCEMBRE 18h00 • Secteur Multimédia Conférence, tout public, sur le phénomène Manga avec Stéphane Manfredo et Gilles Francescano SAMEDI 06 DÉCEMBRE 9h00 • Section Jeunesse Atelier de création de mangas, tout public, sous la conduite de Stéphane Manfredo et Gilles Francescano

SAMEDI 06 DÉCEMBRE 10h30-12h00 • La Bibliothèque Tommaso  Prelà propose une table ronde Autour des dictionnaires corses, les auteurs Ghjacumu Thiers, Antoine Louis Culioli, Ernest Paoli, Jean Luc Santoni et Joseph Sicurani animée par Ghjacumu Fusina

14h30 • Joël BASTARD

« Entre deux livres »  Éditions Folle Avoine

15h00 • Hervé CHEUZEVILLE

« Au fi l des chemins,  Afrique Asie Méditerranée »  Éditions Edilivre

15h30 • Marie FERRANTI

« Les maîtres de chant »  Éditions Gallimard

16h00 • Marcel FORTINI  « L’esthétique des ruines dans

la photographie de guerre

Beyrouth, centre-ville, une commande exemplaire » Éditions l’Harmattan

16h30 • Danièle MAOUDJ

« Echardes » Éditions Espace Libre

17h00 • Jean-Noël PANCRAZI

« Indétectable » Éditions Gallimard

Lectures de textes par Marie-Joséphine Susini, comédienne

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