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Billet de blog 3 août 2017

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Dr Paul-Antoine Vittori médecin du monde: une destinée corse à l’Ile de la Réunion.

Originaire de Porri-di-Casinca en Hte-Corse, Paul-Antoine Vittori était né à Saïgon. Médecin à L'Ile de la Réunion, il avait été Président de Médecins du Monde-Océan Indien. Une responsabilité qui a comblé tous les souhaits du « Vittori » qu’il était: les défis et prises de risques, les aventures dans la jungle, les voyages lointains, l'engagement politique et les missions humanitaires.

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Originaire de Porri-di-Casinca (Hte-Corse), fils de Juliette et Aurèle Vittori, Paul-Antoine Vittori était né en 1949 à Saïgon (Vietnam ex-Empire colonial français). Il est décédé d’une longue maladie le 27 juillet 2017, une leucémie qu’il a combattue pendant 7 années, un exploit du à sa pugnacité, à ses capacités intellectuelles et physiques ( il courait 10 km tous les matins), et à des traitements de pointe en thérapie génique. Médecin généraliste à St-Denis de la Réunion, il avait été Président de Médecins du Monde-Océan Indien. Une responsabilité qui avait comblé tous les souhaits du « Vittori » qu’il était. A savoir défis et prises de risques, aventures dans la jungle africaine, voyages lointains, engagement politique et missions humanitaires. Il était père de quatre enfants : Olivier, Caroline, Juliette, Jean-Tony et il était le grand-père de Féliz, Louis, Marie-Lou, Swan et Nino. Sa plus grande fierté ? Avoir suscité les vocations professionnelles de son fils Jean-Tony et de son petit-fils Féliz qui seront bientôt médecins eux-aussi. Sa fille Caroline Vittori-Combette est psychologue libérale et sa seconde épouse Marie-Paule Vittori est sage-femme.

Obsèques de Paul-Antoine Vittori à Porri-di-Casinca le 11 août 2017.

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C’était un « frère d’exception » a déclaré Christian Vittori : «  lorsque des personnes ont

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œuvré toute une vie, utiles à la communauté des hommes, il est de notre devoir de les honorer dans l’amour et la dignité. Le Dr Paul Antoine Vittori a servi sa commune d’adoption durant quatre décennies. Parlant de « sa mort imminente et prochaine », il me regarde avec ses yeux noirs de la montagne casincaise : " mon frère, maintenant je suis prêt !" . Mais nous, le sommes – nous ? Même si l’on sait que depuis le Concile de Nicée en 325, la doctrine incomplète de l’Eglise nous a caché la loi divine logique et aimante de la réincarnation qui nous permet de progresser à titre individuel. La logique et l’intelligence ne nous obligent-t-elles pas à entrevoir l’âme, dans sa quête de la lumière, vers toujours plus de perfection et d’amour libératoire ? »
Avec ses camarades médecins de la Réunion, Gilbert Potier, Michel Touzet, José Pinna ( ami du Cmdt Massoud en Afghanistan), avec les personnels infirmiers, les logisticiens et les bénévoles : Paul-Antoine Vittori Pd de Médecins du Monde-Océan Indien a organisé des missions à Madagascar et en Afrique depuis 1993. Des programmes adaptés aux besoins locaux dont la lutte contre les MST et la chirurgie cardiaque pédiatrique à Tananarive (2004). Puis « l’Opération Sourire », le soutien aux détenus des établissements pénitenciers, la chirurgie viscérale à Tananarive et en 2012 le programme de gestion des risques liés aux catastrophes. Médecins du Monde - Ile de la Réunion coordonne le actuellement le consortium d’ONG en santé maternelle et infantile pour Madagascar et Mayotte.

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Avec des consultations médicales, des dépistages, des vaccinations, des unités de soins pédiatriques mobiles, des actions de prévention et d’éducation à la santé, de la « prise en charge sociale, juridique et aide dans les démarches administratives ». Pour Madagascar le constat de Médecins du Monde de 2009 mentionnait « une situation sanitaire de l’île se dégradant. Les femmes étant les premières victimes. Faute d’arriver à temps dans les centres de soins, nombre d’entre elles meurent pendant l’accouchement. Si le recours à la contraception a augmenté, l’accès à des moyens modernes et efficaces est très compliqué et le taux d’avortement est estimé à 1 pour 10 naissances. La mortalité des nourrissons et des jeunes enfants reste importante, souvent à cause de problèmes de nutrition. » Concernant les cardiopathies infantiles à Madagascar : « certains enfants souffrent de maladies cardiaques. Mais sur l’île, où le système de santé est très fragile, leur prise en charge est plus compliquée qu’ailleurs. Seuls deux hôpitaux situés dans la capitale réalisent un diagnostic et des interventions à cœur fermé. A cause des coûts des des dépistage, diagnostics, traitements, opérations : seules quelques familles peuvent faire soigner leurs enfants."
En 2016 Médecins du Monde a aidé : « 19 732 femmes ayant bénéficié d’une consultation pré-natale, 12 630 femmes d’un accouchement assisté, 57 048 personnes ont pu utiliser des contraceptifs. Afin de limiter les décès de nourrissons et de femmes en couches, Médecins du Monde travaille à l’amélioration des soins obstétricaux et néonatals d’urgence à Madagascar. » Les chefs des centres de santé de Madagascar selon  le rapport de PASMI , ont été formés à la détection des signes révélateurs de la cardiopathie pédiatrique, afin d’orienter les enfants vers l’hôpital. En 2016, nous avons : opéré 22 enfants à cœur fermé, opéré 26 enfants à cœur ouvert, donné 757 consultations en cardiologie pédiatrique."  Le consortium PASMI (Projet d’accès aux soins de santé materno-infantile) est composé de 6 ONG internationales :
- Médecins du Monde (chef de file du consortium),
- Action contre la faim,
- le GRET,
- Handicap International,
- le Mouvement français pour le planning familial (MFPF)
- Santé Sud.
Ivan Popoff actuellement oléiculteur à la Conca d’Oru fut logisticien sur les opérations de Madagascar en 1987 aux côtés de Paul-Antoine Vittori. Il garde le souvenir « d’un médecin engagé pour les Droits Humains, tres chaleureux, déterminé et doté d’une autorité évidente. Nous partions avec un seul médecin et les bénévoles pour des missions d’un mois dans la brousse. Equipés d’un réfrigérateur, de médicaments, de matériels et de pistolets vaccinateurs. Tout cela avec une communication sporadique et bien sûr sans téléphone, ni internet, une autre époque ! Lors de certaines missions humanitaires, nous étions basés dans un ancien hôtel délabré face à l’île où était enfermé des détenus politiques malgaches dans des conditions déplorables. » Ivan Popoff a retrouvé Paul-Antoine Vittori et ses enfants en 2005 pour une visite du Couvent de San Pietro di Tenda ( rénové par son père M Popoff) et pour une randonnée sportive entre falaise,  ciel et mer à la plage de Saleccia.

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A l’Ile de la Réunion, Paul-Antoine avait été un élu local de la commune de La Possession et il avait présenté sa candidature aux Départementales de 2015, en binôme PLR avec Jessica Alaguiry. Sur l’actualité, Paul-Antoine Vittori augurait : « la France sera de plus en plus en guerre, il y aura de moins en moins d’argent pour le social et les dotations aux collectivités. Nous demandons au Conseil Départemental d’appliquer une baisse de 10% des indemnités des élus. Deux actions seront proposées en cas de victoire : un chèque réussite pour financer un soutien scolaire assuré par des étudiants, ainsi qu’un chèque Forme & Santé pour lutter contre l’obésité des personnes à revenus modestes. »

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Mon cher cousin Paul-Antoine, au fil des affectations successives de ton père Aurèle ingénieur météo dans le transport aérien, tu as vécu au Vietnam, en Mauritanie, au Sénégal, à l’Ile de la Réunion. Tu revenais à Porri et à Bastia deux fois par an et parfois tu regrettais d’être établi si loin de la Corse. Comme l’écrit ton frère Christian tes amis à Dakar Yoff étaient

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« des Sénégalais, des Créoles, des Malgaches, des Libanais, des Français, des Sénégaulois ! ».

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Tu nous quittes, tu as vécu à 1000% une vie remplie d’aventure, de joie, de compassion et d’amour. « Dieu est grand ajoute Christian Vittori, dans sa mansuétude, Marie-Paule a été présente, aimante, ses enfants, ses neveux, ses cousins reprendrons le flambeau de cette saga familiale. Dont l’horizon reste le cap fraternel, l’enracinement et l’ouverture au monde, sans autres limites que cette sensibilité qui nous mène au chemin du respect et de la dignité. Dors en paix, mon frère « O fratellu » et réveilles-toi un jour différent, nous reprendrons, peut-être, nos joutes fructifiantes, avec comme ami, l’humour latin qui nous relativise et nous porte à l’élévation, nous permets de grandir ensemble,  pour notre bienheureuse humanité. »

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LV

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