10e jour de grêve SNCM. A 12 hrs : ultimatum à l’Etat, des socio-professionnels 2A et 2B, afin que le Gouvernement Valls débloque le quai corse du Port de Marseille. Inquiétant aussi : le dialogue est-il moribond, entre élus insulaires et Mme Marylise Lebranchu Ministre de la Décentralisation, qui annule sa visite de ce jour 4 juillet ? Accusé de ruiner la filière maritime française, le Gouvernement Valls fuit-il ses responsabilités en Corse ? Région sous statut spécifique de Collectivité Territoriale, dont il refuse cependant l’évolution institutionnelle ?
LA CORSE N EST PAS UN PARC D ATTRACTION.
La Corse c’est loin, alors que Paris intégre enfin cette donnée fondamentale : l’île n’est pas un parc d’attraction pour touristes. Mais un territoire à haut potentiel économique, qui exporte plus 50 AOC et IGP ! ( Des beaux produits en souffrance si la grêve continue). Ce que vous ne voyez JAMAIS à la télévision publique, car les sujets des JT de Corse ne « remontent » jamais vers les JT FR2 FR3FR5 nationaux. Cela s’appelle la désinformation. La Corse, considérée comme située « en métropole », est aussi une île en Europe, dont les élus réclament ( par des votes majoritaires à l’Assemblée de Corse) une réelle évolution institutionnelle. A laquelle le gouvernement ( autiste ou autoritariste ?) de M. Valls, a répondu par un triple niet par la voix de B Cazeneuve Ministre de l’Intérieur. UNE COMPAGNIE MARITIME REGIONALE EN CORSE ? Solution pour la SNCM ? Pourquoi pas une compagnie publique régionale en Corse ? Pourquoi pas Arnaud Montebourg sur ce dossier aussi stratégique que celui d’Alstom ? Pour se dégager enfin des innombrables « prises d’otages » que constituent les grêves CGT à la SNCM. Situation très tendue dans l’île. A 12 hrs : ultimatum des socio-professionnels insulaires excédés au 10e jour de grêve de la SNCM menée par les marins CGT de Marseille « accusés » de défendre en priorité les intérêts politico-financiers du Port de Marseille. Et de ruiner les transporteurs de Corse, les agriculteurs, les professionnels du tourisme. Le « quai corse » du Port de Marseille ( essentiel pour les voyageurs allant en Corse et les marchandises venues de l’île) est bloqué par le navire Kallisté occupé par les marins CGT. Le Préfet de Région à Ajaccio ( un peu désorienté sur ses attributions en Corse dans le cadre d’une Collectivité Territoriale ? ) a été sèchement recadré hier par le député Paul Giacobbi Président de l’Exécutif de Corse qui lui demande de « se concentrer sur ce qui est son devoir et sa responsabilité : assurer le libre circulation maritime. » Et non pas adapter les liaisons entre Corse et continent ce qui incombe de la par la loi à la CTC.
LA PENURIE ALIMENTAIRE.
En Corse, la pénurie alimentaire menace et les socio-professionnels, aussi exportateurs vers le continent français et européen, sont ultra mobilisés pour sauver une saison qui pourrait être catastrophique. Le gouvernement Valls désinvolte, absent, irresponsable (?) Incapable de débloquer un seul quai du Port de Marseille, abandonne-t-il la Corse, la SNCM, ses bateaux ? L’île sera-t-elle totalement bloquée lundi matin ? Tout est possible. DU JAMAIS VU : L ETAT ABSENT au CONSEIL DE SURVEILLANCE DE LA SNCM le 3 juillet à MARSEILLE. Du jamais vu à ce niveau, le Ministère des Transports s’est mis aux abonnés absent et ne s’est pas présenté, hier à Marseille 3 juillet, au Conseil de Surveillance , pourtant stratégique de la SNCM. Autisme total et irresponsable de l’Etat à l’encontre de la Corse ? Incompétence incompréhensible et nuisible ? La situation reste extrêmement tendue alors que l’Etat est actionnaire à 58% de la SNCM compagnie publique. L’ultimatum global aux 2 préfectures Haute-Corse et Corse-du-Sud annonce « un blocage complet de la Corse et toute forme de protestation ». Il est signé du Medef, des 2 CCI, des 2 Ch d’Agricultures, l’ensemble des hôteliers les groupes Casino, Leclerc et toute la grande distribution. Face au blocus de la SNCM, les professionnels, qui en juillet, travaillent à flux tendu ( tant à l’export que sur la consommation intérieure) réclament des solutions de secours ( la pénurie alimentaire menace) « un quai dévolu et sécurisé à Marseille, le déblocage du navire Kallisté occupé par les grévistes, la sécurisation du port de Toulon, la mise à disposition éventuelle du port militaire de Toulon, et l’engagement immédiat de véritables négociations sur le fond avec les marins SNCM ». Depuis Paris, la gouvernance se montre-t-elle incapable, d’évaluer et de gérer, les paramètres (atouts ou handicaps insulaires), qui sont pourtant la réalité de l’île, vécue au quotidien par tous ceux qui oeuvrent en Corse, en faveur de la croissance ? Ils fournissent des efforts considérables. Rien d’étonnant ? En Corse comme partout, le traitement économique infligé, la punition criminelle qui tue le pays la France malade, c’est l’austérité et chômage. Incroyable mais vrai ! Et, dans un communiqué, les syndicats CFE-CGC, élus du conseil de surveillance SNCM, ripostaient le 6 juillet face à ce désengament de l’Etat français « pourtant actionnaire à 58% dans la SNCM ! »: « le Secrétaire d’Etat aux Transports, Frédéric Cuvillier fuit ouvertement ses responsabilités (…). La CFE-CGC SNCM condamne fermement ce reniement du gouvernement qui aujourd’hui organise la prolongation du conflit et abandonne lâchement les familles de salariés au triste sort prévu depuis des mois par VEOLIA TRANSDEV et la CAISSE DES DÊPOTS ET CONSIGNATIONS, à savoir le démantèlement de la SNCM aux profits de vautours qui se serviront au Tribunal de Commerce et mettront à mal l’ensemble de la Filière Maritime Française ! (…). Aucune rencontre avec les organisations syndicales n’a eu lieu avant et depuis le début du conflit. (…). L’Etat, actionnaire direct à 25% est aussi actionnaire indirect à 33% via la Caisse des Dépôts et Consignations et dispose donc d’un contrôle majoritaire possible à 58% en sus de la minorité de blocage avec les salariés actionnaires ! »
L Vittori
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