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Billet de blog 6 novembre 2022

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En Corse Petites Villes de Demain

Bunifaziu, Portivechju, Lisula ont accueilli les ateliers « Hors Les Murs-Petites Villes de Demain ». Diagnostics ? La voiture en ville c’est fini, vive la marche, le vélo, les navettes urbaines.

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Bunifaziu, Portivechju , Lisula ont accueilli les ateliers « Hors Les Murs-Petites Villes de Demain ». Visions du futur et diagnostics ?  La voiture en ville c’est fini, vive la marche, le vélo, les navettes urbaines. Comment  Bunifaziu, Portivechju, Lisula vont-elles adapter leur urbanisme en préservant leur patrimoine historique, leur manne touristique et si possible sans exclure les habitants, confrontés à la gentrification et à la spéculation immobilière? A Bastia le 3 octobre, le Conseil Architecture Urbanisme Environnement de Corse a accueilli la restitution de L’Atelier Hors les Murs-Petites Villes de Demain, piloté par Michèle Barbé présidente de la  Maison de l’Architecture de Corse, en présence de Flora Mattei Conseillère Exécutive en charge des Transports, de Jean-Charles Giabiconi, maire de Biguglia, de Stéphanie Grimaldi Directrice du CAUE de Corse.

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Bunifaziu, Portiveghju, Lisula ont adhéré à ce processus créatif proposé par les étudiants de PaoliTech Université de Corte et de l’Ecole Nationale d’Architecture de Nantes. A quoi sert ce type d’études in situ? A imaginer un futur durable via des cartographies parfois étonnantes, des plans paysagers, des programmes immobiliers, qui sont autant de préconisations vers les élus et décideurs insulaires.

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En immersion attentive et créative dans les trois cités et encadrés par leurs enseignants, ces jeunes ingénieurs et architectes ont élaboré des diagnostics percutants d’où émerge une idée force. La voiture en ville c’est fini, vive la marche à pied et le vélo ! Facile à dire mais compliqué à réaliser sur de l’urbanisme préexistant. Alors ils se sont ingéniés à imaginer des liaisons depuis les coeurs de ville jusqu’au confins du périurbain, à intégrer des voiries et de nouvelles circulations préservant les patrimoines de ces cités historiques.  

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Flora Mattei Professeure agrégée à Paoli Tech, revient sur l’urgence climatique et énergétique, préalable incontournable : « Il faut bousculer les envies, casser les codes, dans un débat respectueux et démocratique, en appui de l’expertise, de la R&D. Chaque idée, est à analyser sans jugement hâtif, avec la dose d’acceptation, d’intelligence, de bon sens afin d’être intégrée dans une vision globale d’aménagement. »

Ces Ateliers Hors les Murs, nés d’une initiative extrêmement pertinente de la Fédération des Parcs Régionaux de France, vont propulser la réflexion des décideurs, car il y a urgence à reconnecter les villes, avec les circuits de proximité des ressources alimentaires et avec la nature et ses usages. 


Avant, pendant, après l’Atelier Hors les Murs

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Un voyage d’étude en Corse « intense et unique », des rencontres avec les habitants, des statistiques des déplacements réels, des promenades, des photos, des croquis, une exploration de l’architecture locale ont mené les étudiants aux diagnostics, aux projets urbains via des plans-guides. 

A Lisula on peut penser que la Place Paoli et son parking obstruent la perspective vers la mer, que la belle promenade Marinella pourrait être restructurée et que les circulations citadines sont à revoir. D’autant que les commerçants interviewés ont remarqué que « certains clients aimeraient même rentrer dans les boutiques avec leurs voitures… ». Changer la ville pour changer la vie est-ce encore possible ? 

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Portivechju est perçue comme une « ville pendulaire » avec une géographie éclatée entre les hameaux des hauteurs, le coeur ancien, le port. Une cité où il faut suivre les « trajets de l’eau » pour comprendre l’urbanisme actuel, pour valoriser les ressources naturelles ( eau, bois, pèche), pour désengorger les accès, pour ouvrir « des parcours piétons outil de perception du paysage réel incluant les Marais Salants si méconnus ». 

Bonifazziu, ses escaliers et placettes, ses acqueducs, ses falaises, son quartier Toscan, toute la topographie ont emmené les étudiants vers des logiques urbaines mêlant analyse historique et géographique. 

Pour les trois cités les architectes ont imaginés des bâtiments publics collectifs, des projets immobiliers, un centre de recherche , la réhabilitation de friches et espaces abandonnés, des structures d’accueil d’activités culturelles, collectives, solidaires. 

Partout la relégation des voitures hors des centres villes signifie un nouvel aménagemnt du territoire. Flora Mattei: « la vie nous impose des choix dans la mobilité et la nécessité de connecter le monde rural et le monde urbain. Cela pose la question de l’utilisation actuelle, quasi instantanée et immédiate des voitures individuelles thermiques. Les voies douces et les voies vertes seront conçues pour penser autrement la mobilité. Je parlerais plutôt de voies actives, afin de se réapproprier le territoire, à une échelle humaine et sans moteur, pour amener les gens jusqu’à ces débuts de villes. Nous travaillons sur un nouveau maillage territorial, sur l’intermodalité de tous les moyens de transport, pour décarboner le plus possible les trajets domicile -travail et ville-village. Un schéma territorial avec des lignes inter urbaines, structurantes, secondaires, pour que le maillage soit coordonné, concerté avec l’ensemble des partenaires, transporteurs et usagers. »

Les 2 antennes Ajaccio et Bastia du CAUE de Corse est composé d’équipes  plurudisciplinaires, architectes, urbanistes, conseillers en renovation énergétique, géographes, infographistes. Une structure capable d’apporter aux élus toute l’ingénierie locale et  toute l’expertise gratuite notamment pour les petites communes rurales. Le maire de Biguglia Jean-Charles Giabiconi aussi président du CAUE de Corse: « Ce travail fourni par les étudiants, les villes vont en bénéficier, cela reste un formidable tiroir à idées. Ils ont balayés tous les sujets et ils offrent dans leurs conclusions et leurs éditions, un panel large de proposition dans lesquels les élus pourront piocher pour le PADD et les PLU.»

Liliane Vittori

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