
Primé en Israël Meilleur chroniqueur 2022 des Grandes Gueules Moyen-Orient sur I24News, la carrière d’analyste de David Antonelli s’appuie sur une vision territorialisée de la politique israélienne qui tranche avec l'affichage de la culture du compromis. Ses convictions sont inspirées de ses racines corses et de la Bible hébraïque. Un tremplin pour se lancer un jour dans une carrière politique en Israël ?
Souverainiste, né en Corse, jeune père de famille, juif pratiquant et personnalité montante du débat politique en Israël : David Antonelli est primé Meilleur GGMO-Grandes Gueules Moyen-Orient, une émission quotidienne populaire, diffusée par la chaîne I24 News en français, hébreu, arabe. Avec son franc-parler, ses convictions argumentées, ce président de l’association Corse-Israël se distingue par sa réactivité, son sens de la formule choc et sa proximité avec la droite au pouvoir. Il apporte aux débats une fraîcheur et une vision territorialisée qui tranche avec les approximations, la langue de bois et la méconnaissance de l’histoire d’Israël, de certains de ses interlocuteurs.

Ses analyses géopolitiques percutantes sont souvent sollicitées aussi en prime time lors des élections, alors cette trajectoire phénoménale à la télévision pourrait-elle un jour le mener à une carrière politique? Comment fonctionne l’approche territorialisée de la politique israélienne de cet écrivain né à Ajaccio en 1981, qui a publié «Retour d’une étincelle perdue » et qui vient d’un pays qui a ré inventé la démocratie moderne dans l’Europe des Lumières et qui a produit Pascal Paoli et Bonaparte? La naissance insulaire de David Antonelli est-elle son atout majeur alors qu’Israël semble souffrir d’une crise démocratique avec des majorités fragiles et précaires à la Knesset, malgré le retour triomphant des équipes de droite de Benyamin Netanyahou?

David Antonelli l’admet, sa force réside dans une liberté de ton, une sincérité qui alimente sa réflexion son engagement et qui date de sa jeunesse insulaire proche du nationalisme: « Ce qui est spécifiquement corse dans mes idées, mes observations? Cela provient de ce que j’ai gardé de ma Corse natale. Une spontanéité, je parle avec mon coeur, avec franchise et détermination. Cela s’intègre parfaitement dans la dimension juive et signifie un degré élevé de vérité de la part d’Israël pour exister dans le concert des

Nations. Ce pays a été choisi pour dévoiler et maintenir avec force des valeurs authentique et véritables. J’ai eu cette chance de grandir en Corse et d’y avoir appris tout cela, de ma famille, de mes amis et c’est toujours en moi. »
Pourquoi met-il en avant cette affirmation de Napoléon « Une société sans religion c’est comme un bateau sans boussole »? David Antonelli : « J’aime cette citation explicite. Elle indique qu’un peuple et une nation ont besoin d’avoir comme modèles et guides, des valeurs fondamentales transcendantes. Une certaine dangerosité de la laïcité? C’est penser que l’homme peut exister sans garde-fou, qu’il peut aller n’importe où, n’importe comment, selon les idées, envies, fantasmes du moment. Cela peut menacer l’équilibre du monde, loin des valeurs traditionnelles incarnées par la famille. La véritable religion telle que je la vis? Elle est synonyme d’une foi qui vient de l’infini. Comme les valeurs divines qu’un peuple a reçu de manière collective en prophétie, cette capacité de se situer dans l’équilibre, sans tomber dans le fanatisme religieux. »
Renforcement de l’identité juive et une intégration de la Judée-Samarie à l’Etat d’Israël : sa vision politique est résumée dans sa tribune récemment parue « la Thora comme pierre angulaire de notre Nation». David Antonelli s’y insurge « contre les élites déracinée mais idéologiquement homogènes, qui poursuivent le même but, détruire l’identité des peuples, les arracher aux valeurs qui les ont façonnés depuis des milliers d’années, afin d’en faire des citoyens du monde dans un post-humanité régie par des intérêts financiers. »

La traduction politique? Outre le renforcement de l’éducation juive, il prône le rejet définitif d’un projet à deux Etats et ajoute « Jérusalem est mentionné plus de 700 fois dans la Torah et dans la Bible Hébraïque. Dans le Coran il n’est mentionné aucune fois… »
Cette option à deux Etats, est abandonnée par le gouvernement. Et l’actuelle Cisjordanie, qui compte 2 millions d’habitants, pourrait à bref délai redevenir administrativement la Judée-Samarie. Bien dans l’air du temps et validée par les récentes élections qui ont porté au pouvoir Benyamin Netanyahou, cette sensibilité politique territorialisée va-t-elle dans le sens de l’histoire ? David Antonelli : « La solution à deux états est dépassée, elle n’a jamais été légitime, les Arabes n’ont jamais voulu d’un Etat. Ce n’est pas leur réelle ambition, ni leur volonté. C’est simplement en réaction à la fondation de la Nation juive en 1949. »
Alors que les Accords d’Abraham se maintiennent contre vents et marées, il décrypte sévèrement l’Autorité palestinienne sans faire aucune concession : « Le monde arabe musulman ne supporte pas de nous voir prospérer en Israël. Cela leur pose un problème théologique majeur. L’Islam, qui s’est construit sur les ruines d’Israël, a enseigné que le peuple juif, expulsé par les Romains, aurait été déchu par Dieu il y a 2000 ans. Nous sommes revenus en terre d’Israël, la parole prophètique s’est réalisée. L’histoire du peuple palestinien? Une invention de Yasser Arafat, lui-même d’origine égyptienne. Elle a surgit après les défaites des Arabes de la Guerre des Six Jours en 1967 et de celle de 1973.»
Il précise : « Nous parlons maintenant d’une ré intégration de la Judée-Samarie au sein d’un Etat d’Israël, souverain et respecté dans tout le Moyen-Orient, ceci incluant des minorités arabes sans prétention nationale mais bien intégrées comme les Druzes. Certaines villes à majorité arabes sur notre sol, sont des enclaves terroristes. Il faut que Benyamin Netanyahou mette fin au fléau de l’ultra violence dans les secteurs arabes où dominent la corruption, le trafic de drogue, le banditisme. Ceux qui nous détestent devront être expulsés du territoire israélien. La sécurité intérieure est menacée par les cellule dormantes du Hamas, du Hezbollah et par l’influence de l’Autorité palestinienne qui rémunère les familles des terroristes. Israël est le gardien de valeurs internationales à préserver, c’est le dernier rempart de la culture occidentale judéo-chrétienne. »
Dimanche 12 janvier il sera l’invité sur France 2 de Steve Suissa, de Isabelle Sarda et du Rabin D Kassabi pour émission A l’Origine.
__________Bref rappel historique et extrait d'un article de Pierre Lurçat ____________________
De la Cisjordanie à la Judée-Samarie ? Ce territoire a été délimité après la guerre israélo-arabe de 1948-1949, incluant Jérusalem-Est, Jéricho, Naplouse, Hébron, des lieux saints et des villes israéliennes Ariel, Ma'aleh Adumim, Betar Illit et Goush Etzion. Israël administre seule la zone C (60 %), et la zone B avec l'Autorité palestinienne. La zone A étant entièrement sous contrôle palestinien.
La Guerre des Six Jours a été suivie des retraits du Sinaï, du Sud-Liban, de larges parties de la Cisjordanie et de Gaza assortie de la liberté de culte pour les fidèles musulmans sur le Mont du Temple. Depuis 1967, de très nombreuses implantations israéliennes ont été réalisées, certaines sont devenues des villes en expansion, elles sont dotées de routes dédiées, de murs de séparations de sécurité et de rattachement à Israël, ainsi que d’équipements et de plans d’urbanisme.
Pierre Lurçat dans Mabatim Infos titré «Israël et le Mont du Temple : une double erreur politique et psychologique".
Il livre une interprétation extrêmement pertinente du conflit israélo-arabe. Pierre Lurçat: En remettant les clés du Mont du Temple au Waqf jordanien ( armistice de 1967), Moshé Dayan pensait éviter un conflit ouvert avec le monde musulman et désamorcer le « baril de poudre » que représentait а ses yeux ce lieu sacré . Cette conception est demeurée inchangée jusqu’à ce jour, et elle est partagée grosso modo par tous les dirigeants israéliens qui se sont succédé depuis 50 ans. Or cette conception des rapports entre Israël et le monde musulman est fausse, car elle repose sur un présupposé erroné.« Si nous renonçons а asseoir notre souveraineté pleine et entière sur le Mont du Temple, les musulmans comprendront que nos intentions sont pacifiques et nous laisseront tranquilles. » C’est un présupposé similaire qui est а la base de la (fausse) conception selon laquelle Israël pourrait parvenir а la paix avec les Arabes en leur « restituant » des territoires (« les territoires contre la paix »). Or, l’expérience des 30 dernières années montre que c’est précisément le contraire qui s’est produit. Le monde arabe et musulman n’a pas exprimé sa reconnaissance а Israël pour sa générosité (retraits du Sinaï, du Sud-Liban, de larges parties de la Cisjordanie et de Gaza) et pour la liberté de culte musulman au Mont du Temple. Bien au contraire, il a fait de la question de Jérusalem et des Lieux saints un point de discorde et un prétexte pour enflammer régulièrement la rue arabe, le slogan mensonger des Frères musulmans « Al-Aqsa est en danger » étant devenu un leitmotiv de la politique palestinienne et un prétexte employé par de nombreux dirigeants arabes pour détourner la colère de leurs peuples des problèmes internes et la diriger contre Israël. »